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  • la poesia

    La Poesía


    Y fue a esa edad ... Llegó la poesía
    a buscarme. No sé, no sé de dónde
    salió, de invierno o río.
    No sé cómo ni cuándo,
    no, no eran voces, no eran
    palabras, ni silencio,
    pero desde una calle me llamaba,
    desde las ramas de la noche,
    de pronto entre los otros,
    entre fuegos violentos
    o regresando solo,
    allí estaba sin rostro
    y me tocaba.


    Yo no sabía qué decir, mi boca
    no sabía
    nombrar,
    mis ojos eran ciegos,
    y algo golpeaba en mi alma,
    fiebre o alas perdidas,
    y me fui haciendo solo,
    descifrando
    aquella quemadura,
    y escribí la primera línea vaga,
    vaga, sin cuerpo, pura
    tontería,
    pura sabiduría
    del que no sabe nada
    y vi de pronto
    el cielo
    desgranado
    y abierto,
    planetas,
    plantaciones palpitantes,
    la sombra perforada,
    acribillada
    por flechas, fuego y flores,
    la noche arrolladora, el universo.


    Y yo, mínimo ser,
    ebrio del gran vacío
    constelado,
    a semejanza, a imagen
    del misterio,
    me sentí parte pura
    del abismo,
    rodé con las estrellas,
    mi corazón se desató en el viento.


    Pablo Neruda

  • #2
    traduction

    La Poésie

    Et ce fut à cet âge... La poésie
    vint me chercher. Je ne sais pas, je ne sais d'où
    elle surgit, de l'hiver ou du fleuve.
    Je ne sais ni comment ni quand,
    non, ce n'étaient pas des voix, ce n'étaient pas
    des mots, ni le silence:
    d'une rue elle me hélait,
    des branches de la nuit,
    soudain parmi les autres,
    parmi des feux violents
    ou dans le retour solitaire,
    sans visage elle était là
    et me touchait.


    Je ne savais que dire, ma bouche
    ne savait pas
    nommer,
    mes yeux étaient aveugles,
    et quelque chose cognait dans mon âme,
    fièvre ou ailes perdues,
    je me formai seul peu à peu,
    déchiffrant
    cette brûlure,
    et j'écrivis la première ligne confuse,
    confuse, sans corps, pure
    ânerie,
    pur savoir
    de celui-là qui ne sait rien,
    et je vis tout à coup
    le ciel
    égrené
    et ouvert,
    des planètes,
    des plantations vibrantes,
    l'ombre perforée,
    criblée
    de flèches, de feu et de fleurs,
    la nuit qui roule et qui écrase, l'univers.


    Et moi, infime créature,
    grisé par le grand vide
    constellé,
    à l'instar, à l'image
    du mystère,
    je me sentis pure partie
    de l'abîme,
    je roulai avec les étoiles,
    mon coeur se dénoua dans le vent.

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    • #3
      Merci Mandarine pour ce si beau poème de Pablo Neruda.

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