Les confidences du moi
Par thierry janssen
I l était une fois un vieux sultan qui,
pressentant la mort approcher, réclama son
fils à son chevet afin de lui léguer ce qu’il avait
de plus précieux : un bel anneau d’or
surmonté d’une volumineuse pierre bleue
sous laquelle on pouvait dissimuler une
mèche de cheveux, le souvenir d’un être aimé
ou du poison destiné à tuer un ennemi. « Tu
vois cette bague, dit le sultan, à l’intérieur tu
trouveras la solution au pire des problèmes de
l’existence. Passe-la à ton doigt et promets-
moi de ne l’ouvrir qu’au moment où tu n’auras
pas d’autre choix, car la solution magique
qu’elle contient ne te servira qu’une seule
fois. » À peine eut-il prononcé ces mots, le
vieux sultan rendit son dernier soupir.
Quelques années plus tard, le nouveau sultan
régnait sur un royaume prospère et en paix.
La favorite de ses épouses s’apprêtait à donner
naissance à un fils, un héritier pour le trône.
Malheureusement, la jeune femme mourut
en couches. Désespéré, le monarque resta
prostré au fond de ses appartements durant
de nombreuses semaines. Il refusait de
s’alimenter et plusieurs fois il pensa à se
donner la mort. La tentation de soulever la
pierre bleue qu’il portait à son doigt était
grande. Pourtant, il se rappela la promesse
faite à son défunt père : il n’ouvrirait la bague
qu’en cas d’extrême nécessité. Il décida donc
de la garder close car, au fond de lui, il sentait
qu’il pourrait se relever de la douloureuse
épreuve qui l’accablait.
Les années passèrent. Jusqu’au jour où,
soudainement, le petit prince héritier fut
atteint d’un mal mystérieux et décéda. La
douleur du sultan fut très grande. La perte de
son enfant chéri raviva la blessure causée par
la mort de son épouse bien aimée. La vie ne
semblait avoir aucun sens. Qu’avait-il fait
pour mériter un sort aussi cruel ? L’homme
sombra dans une profonde dépression.
Aucune de ses épouses n’arriva à le consoler.
Aucun de ses amis ne trouva les mots capables
de lui redonner l’envie de vivre. Aucun de ses
ministres ne fut autorisé à l’approcher. Les
affaires du royaume se dégradèrent
dangereusement. Le sultan tomba malade. Le
médecin appelé à son chevet lui proposa
d’ouvrir la belle bague bleue. Le sultan refusa.
Il n’avait pas oublié sa promesse. « Laisse-moi
du temps, dit-il à son médecin. Je sens que j’ai
en moi la force de trouver le chemin qui me
reconduira à la vie. »
Le sultan renoua avec la vie. Certes, il n’était
plus tout à fait le même. Son visage affichait
un air grave. Cependant, au fond de lui, il se
sentait plus solide. Deux fois, il était tombé ;
deux fois, il s’était relevé. Un léger sourire
trahissait la confiance qu’il avait gagnée au
cours de ses épreuves.
Puis l’impensable se produisit : une révolution
au palais. En quelques heures toute la famille
du monarque fut décimée. Ses épouses
égorgées, ses enfants empalés et, lui, jeté au
fond d’un cachot. Anéanti, le sultan remarqua
soudain l’éclat de sa bague dans l’obscurité.
Quel espoir lui restait-il ? Sa mort était
proche. Le temps était donc venu de soulever
la belle pierre bleue. C’est ainsi que le sultan
décida d’ouvrir la bague de son père. À
l’intérieur, se trouvait une plaquette en ivoire.
Sur celle-ci, il était gravé en lettres d’or :
Sur celle-ci, il était gravé en lettres d’or : « Ne
t’en fais pas. Cela aussi va passer ! ».
A suivre prochainement ....!
Par thierry janssen
I l était une fois un vieux sultan qui,
pressentant la mort approcher, réclama son
fils à son chevet afin de lui léguer ce qu’il avait
de plus précieux : un bel anneau d’or
surmonté d’une volumineuse pierre bleue
sous laquelle on pouvait dissimuler une
mèche de cheveux, le souvenir d’un être aimé
ou du poison destiné à tuer un ennemi. « Tu
vois cette bague, dit le sultan, à l’intérieur tu
trouveras la solution au pire des problèmes de
l’existence. Passe-la à ton doigt et promets-
moi de ne l’ouvrir qu’au moment où tu n’auras
pas d’autre choix, car la solution magique
qu’elle contient ne te servira qu’une seule
fois. » À peine eut-il prononcé ces mots, le
vieux sultan rendit son dernier soupir.
Quelques années plus tard, le nouveau sultan
régnait sur un royaume prospère et en paix.
La favorite de ses épouses s’apprêtait à donner
naissance à un fils, un héritier pour le trône.
Malheureusement, la jeune femme mourut
en couches. Désespéré, le monarque resta
prostré au fond de ses appartements durant
de nombreuses semaines. Il refusait de
s’alimenter et plusieurs fois il pensa à se
donner la mort. La tentation de soulever la
pierre bleue qu’il portait à son doigt était
grande. Pourtant, il se rappela la promesse
faite à son défunt père : il n’ouvrirait la bague
qu’en cas d’extrême nécessité. Il décida donc
de la garder close car, au fond de lui, il sentait
qu’il pourrait se relever de la douloureuse
épreuve qui l’accablait.
Les années passèrent. Jusqu’au jour où,
soudainement, le petit prince héritier fut
atteint d’un mal mystérieux et décéda. La
douleur du sultan fut très grande. La perte de
son enfant chéri raviva la blessure causée par
la mort de son épouse bien aimée. La vie ne
semblait avoir aucun sens. Qu’avait-il fait
pour mériter un sort aussi cruel ? L’homme
sombra dans une profonde dépression.
Aucune de ses épouses n’arriva à le consoler.
Aucun de ses amis ne trouva les mots capables
de lui redonner l’envie de vivre. Aucun de ses
ministres ne fut autorisé à l’approcher. Les
affaires du royaume se dégradèrent
dangereusement. Le sultan tomba malade. Le
médecin appelé à son chevet lui proposa
d’ouvrir la belle bague bleue. Le sultan refusa.
Il n’avait pas oublié sa promesse. « Laisse-moi
du temps, dit-il à son médecin. Je sens que j’ai
en moi la force de trouver le chemin qui me
reconduira à la vie. »
Le sultan renoua avec la vie. Certes, il n’était
plus tout à fait le même. Son visage affichait
un air grave. Cependant, au fond de lui, il se
sentait plus solide. Deux fois, il était tombé ;
deux fois, il s’était relevé. Un léger sourire
trahissait la confiance qu’il avait gagnée au
cours de ses épreuves.
Puis l’impensable se produisit : une révolution
au palais. En quelques heures toute la famille
du monarque fut décimée. Ses épouses
égorgées, ses enfants empalés et, lui, jeté au
fond d’un cachot. Anéanti, le sultan remarqua
soudain l’éclat de sa bague dans l’obscurité.
Quel espoir lui restait-il ? Sa mort était
proche. Le temps était donc venu de soulever
la belle pierre bleue. C’est ainsi que le sultan
décida d’ouvrir la bague de son père. À
l’intérieur, se trouvait une plaquette en ivoire.
Sur celle-ci, il était gravé en lettres d’or :
Sur celle-ci, il était gravé en lettres d’or : « Ne
t’en fais pas. Cela aussi va passer ! ».
A suivre prochainement ....!
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