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Les poètes maudits...

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  • Les poètes maudits...

    Ils se nomment Rimbaud, Corbière, Villiers, Baudelaire, Edgard Allan Poe, Lautréamont, Nerval, ou encore Chatterton…
    Poètes maudits les a appelé Verlaine.


    Un échantillon: un poème de Rimbaud



    Le mal


    Tandis que les crachats rouges de la mitraille
    Sifflent tout le jour par l'infini du ciel bleu ;
    Qu'écarlates ou verts, près du Roi qui les raille,
    Croulent les bataillons en masse dans le feu ;

    Tandis qu'une folie épouvantable broie
    Et fait de cent milliers d'hommes un tas fumant ;
    - Pauvres morts ! dans l'été, dans l'herbe, dans ta joie,
    Nature ! ô toi qui fis ces hommes saintement !...

    - Il est un Dieu, qui rit aux nappes damassées
    Des autels, à l'encens, aux grands calices d'or ;
    Qui dans le bercement des hosannah s'endort,

    Et se réveille, quand des mères, ramassées
    Dans l'angoisse, et pleurant sous leur vieux bonnet noir,
    Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchoir !

    Arthur Rimbaud.

  • #2
    Au dela

    La plume est le corps des maux...

    Lily
    griffer ma feuille est mon plus bel amour plus elle souffre plus je me sens vivante!

    lily
    la diablesse!

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    • #3
      La plume meilleur exutoire, souvent.

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      • #4
        Charles Baudelaire , poète maudit, poète suréaliste.


        Femmes damnées

        A la pâle clarté des lampes languissantes,
        Sur de profonds coussins tout imprégnés d'odeur
        Hippolyte rêvait aux caresses puissantes
        Qui levaient le rideau de sa jeune candeur.

        Elle cherchait, d'un oeil troublé par la tempête,
        De sa naïveté le ciel déjà lointain,
        Ainsi qu'un voyageur qui retourne la tête
        Vers les horizons bleus dépassés le matin.

        De ses yeux amortis les paresseuses larmes,
        L'air brisé, la stupeur, la morne volupté,
        Ses bras vaincus, jetés comme de vaines armes,
        Tout servait, tout parait sa fragile beauté.

        Etendue à ses pieds, calme et pleine de joie,
        Delphine la couvait avec des yeux ardents,
        Comme un animal fort qui surveille une proie,
        Après l'avoir d'abord marquée avec les dents.

        Beauté forte à genoux devant la beauté frêle,
        Superbe, elle humait voluptueusement
        Le vin de son triomphe, et s'allongeait vers elle,
        Comme pour recueillir un doux remerciement.

        Elle cherchait dans l'oeil de sa pâle victime
        Le cantique muet que chante le plaisir,
        Et cette gratitude infinie et sublime
        Qui sort de la paupière ainsi qu'un long soupir.

        - " Hippolyte, cher coeur, que dis-tu de ces choses ?
        Comprends-tu maintenant qu'il ne faut pas offrir
        L'holocauste sacré de tes premières roses
        Aux souffles violents qui pourraient les flétrir ?

        Mes baisers sont légers comme ces éphémères
        Qui caressent le soir les grands lacs transparents,
        Et ceux de ton amant creuseront leurs ornières
        Comme des chariots ou des socs déchirants ;

        Ils passeront sur toi comme un lourd attelage
        De chevaux et de boeufs aux sabots sans pitié...
        Hippolyte, ô ma soeur ! tourne donc ton visage,
        Toi, mon âme et mon coeur, mon tout et ma moitié,

        Tourne vers moi tes yeux pleins d'azur et d'étoiles !
        Pour un de ces regards charmants, baume divin,
        Des plaisirs plus obscurs je lèverai les voiles,
        Et je t'endormirai dans un rêve sans fin ! "

        Mais Hippolyte alors, levant sa jeune tête :
        - " Je ne suis point ingrate et ne me repens pas,
        Ma Delphine, je souffre et je suis inquiète,
        Comme après un nocturne et terrible repas.

        Je sens fondre sur moi de lourdes épouvantes
        Et de noirs bataillons de fantômes épars,
        Qui veulent me conduire en des routes mouvantes
        Qu'un horizon sanglant ferme de toutes parts.

        Avons-nous donc commis une action étrange ?
        Explique, si tu peux, mon trouble et mon effroi :
        Je frissonne de peur quand tu me dis : " Mon ange ! "
        Et cependant je sens ma bouche aller vers toi.

        Ne me regarde pas ainsi, toi, ma pensée !
        Toi que j'aime à jamais, ma soeur d'élection,
        Quand même tu serais une embûche dressée
        Et le commencement de ma perdition ! "

        Delphine secouant sa crinière tragique,
        Et comme trépignant sur le trépied de fer,
        L'oeil fatal, répondit d'une voix despotique :
        - " Qui donc devant l'amour ose parler d'enfer ?

        Maudit soit à jamais le rêveur inutile
        Qui voulut le premier, dans sa stupidité,
        S'éprenant d'un problème insoluble et stérile,
        Aux choses de l'amour mêler l'honnêteté !

        Celui qui veut unir dans un accord mystique
        L'ombre avec la chaleur, la nuit avec le jour,
        Ne chauffera jamais son corps paralytique
        A ce rouge soleil que l'on nomme l'amour !

        Va, si tu veux, chercher un fiancé stupide ;
        Cours offrir un coeur vierge à ses cruels baisers ;
        Et, pleine de remords et d'horreur, et livide,
        Tu me rapporteras tes seins stigmatisés...

        On ne peut ici-bas contenter qu'un seul maître ! "
        Mais l'enfant, épanchant une immense douleur,
        Cria soudain : - " Je sens s'élargir dans mon être
        Un abîme béant ; cet abîme est mon cœur !

        Brûlant comme un volcan, profond comme le vide !
        Rien ne rassasiera ce monstre gémissant
        Et ne rafraîchira la soif de l'Euménide
        Qui, la torche à la main, le brûle jusqu'au sang.

        Que nos rideaux fermés nous séparent du monde,
        Et que la lassitude amène le repos !
        Je veux m'anéantir dans ta gorge profonde,
        Et trouver sur ton sein la fraîcheur des tombeaux ! "

        - Descendez, descendez, lamentables victimes,
        Descendez le chemin de l'enfer éternel !
        Plongez au plus profond du gouffre, où tous les crimes,
        Flagellés par un vent qui ne vient pas du ciel,

        Bouillonnent pêle-mêle avec un bruit d'orage.
        Ombres folles, courez au but de vos désirs ;
        Jamais vous ne pourrez assouvir votre rage,
        Et votre châtiment naîtra de vos plaisirs.

        Jamais un rayon frais n'éclaira vos cavernes ;
        Par les fentes des murs des miasmes fiévreux
        Filtrent en s'enflammant ainsi que des lanternes
        Et pénètrent vos corps de leurs parfums affreux.

        L'âpre stérilité de votre jouissance
        Altère votre soif et roidit votre peau,
        Et le vent furibond de la concupiscence
        Fait claquer votre chair ainsi qu'un vieux drapeau.

        Loin des peuples vivants, errantes, condamnées,
        A travers les déserts courez comme les loups ;
        Faites votre destin, âmes désordonnées,
        Et fuyez l'infini que vous portez en vous !

        Charles Baudelaire.



        ..

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        • #5
          Bisoir

          Tristan Corbière

          La cigale et le poète

          Le poète ayant chanté,
          Déchanté,
          Vit sa Muse, presque bue,
          Rouler en bas de sa nue
          De carton, sur des lambeaux
          De papiers et d’oripeaux.
          Il alla coller sa mine
          Aux carreaux de sa voisine,
          Pour lui peindre ses regrets
          D’avoir fait — Oh : pas exprès ! —
          Son honteux monstre de livre !…
          — « Mais : vous étiez donc bien ivre ?
          — Ivre de vous !… Est-ce mal ?
          — Écrivain public banal !
          Qui pouvait si bien le dire…
          Et, si bien ne pas l’écrire !
          — J’y pensais, en revenant…
          On n’est pas parfait, Marcelle…
          — Oh ! c’est tout comme, dit-elle,
          Si vous chantiez, maintenant !

          ...
          « La voix de la mer parle à l'âme. Le contact de la mer est sensuel et enlace le corps dans une douce et secrète étreinte. »

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          • #6
            héhéhé

            Pas mal, ce poème. je ne le connaissais pas.


            Allô Océane

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            • #7
              Paul Verlaine :
              Mon rêve familier

              Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
              D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
              Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
              Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

              Car elle me comprend, et mon coeur, transparent
              Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
              Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
              Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

              Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.
              Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
              Comme ceux des aimés que la Vie exila.

              Son regard est pareil au regard des statues,
              Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
              L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
              au n°16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait M. Piekielny

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              • #8
                Je pense

                Que je me suis trompée d époque
                griffer ma feuille est mon plus bel amour plus elle souffre plus je me sens vivante!

                lily
                la diablesse!

                Commentaire


                • #9
                  Moi, je pense que je ne suis pas de ce monde. Je suis venu trop tot ou je devais venir plus tard ...

                  Commentaire


                  • #10
                    Aigle

                    certainement...mais plus tard ce sera pire
                    griffer ma feuille est mon plus bel amour plus elle souffre plus je me sens vivante!

                    lily
                    la diablesse!

                    Commentaire


                    • #11
                      Je pense
                      Que je me suis trompée d époque
                      C'est vrai...
                      Toi, tu aurais dû être du 17e siècle du côté de Salem, Massachusetts

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                      • #12
                        Bachi

                        Tu es le seul à me comprendre
                        griffer ma feuille est mon plus bel amour plus elle souffre plus je me sens vivante!

                        lily
                        la diablesse!

                        Commentaire


                        • #13
                          J'aime le topic croco!

                          Bachi, il est ou crocro

                          A celle qui est trop gaie
                          Ta tête, ton geste, ton air
                          Sont beaux comme un beau paysage ;
                          Le rire joue en ton visage
                          Comme un vent frais dans un ciel clair.

                          Le passant chagrin que tu frôles
                          Est ébloui par la santé
                          Qui jaillit comme une clarté
                          De tes bras et de tes épaules.

                          Les retentissantes couleurs
                          Dont tu parsèmes tes toilettes
                          Jettent dans l'esprit des poètes
                          L'image d'un ballet de fleurs.

                          Ces robes folles sont l'emblème
                          De ton esprit bariolé ;
                          Folle dont je suis affolé,
                          Je te hais autant que je t'aime !

                          Quelquefois dans un beau jardin
                          Où je traînais mon atonie,
                          J'ai senti, comme une ironie,
                          Le soleil déchirer mon sein ;

                          Et le printemps et la verdure
                          Ont tant humilié mon coeur,
                          Que j'ai puni sur une fleur
                          L'insolence de la Nature.

                          Ainsi je voudrais, une nuit,
                          Quand l'heure des voluptés sonne,
                          Vers les trésors de ta personne,
                          Comme un lâche, ramper sans bruit,

                          Pour châtier ta chair joyeuse,
                          Pour meurtrir ton sein pardonné,
                          Et faire à ton flanc étonné
                          Une blessure large et creuse,

                          Et, vertigineuse douceur !
                          A travers ces lèvres nouvelles,
                          Plus éclatantes et plus belles,
                          T'infuser mon venin, ma soeur !
                          Passi passi werrana dipassi!

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                          • #14
                            Charles Beaudelaire, Majnoun Appolonie. héhéhé

                            C'est un des meilleurs poètes français, pour moi.

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                            • #15
                              Croco,
                              Mon préféré est Hugo

                              Baudelaire reste unique
                              Passi passi werrana dipassi!

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