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Papa... Dépose moi au coin de la rue !

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  • Papa... Dépose moi au coin de la rue !

    — Papa, tu peux me déposer au coin de la rue ?
    — Au coin ? Pourquoi ?
    — C’est juste… que là, ça va. Pas besoin d’entrer dans l’école.

    Il resta silencieux.
    Il regarda l’uniforme froissé de sa fille, le sac à dos usé…
    Puis il contempla ses propres mains : couvertes de peinture, imprégnées de solvant.
    Des mains d’ouvrier. Des mains de père qui a tout donné.

    — D’accord, ma fille… au coin.

    Il la vit descendre en vitesse.
    Elle ne se retourna même pas pour dire au revoir.

    Ce père l’avait élevée seul.
    Depuis que la mère était partie, quand la petite avait à peine trois ans.
    Il avait travaillé à n’importe quel job.
    Jamais de luxe, mais jamais un repas manquant.
    Il s’était débrouillé pour assister aux réunions, apprendre à la coiffer, l’aider en devoirs bien qu’il sache à peine lire.

    Il avait veillé ses nuits de fièvre.
    Pleuré en silence quand il n’avait pas pu lui offrir un cadeau.
    Brisé son dos pour lui payer une bonne école, même si on le regardait avec mépris.

    Et maintenant… maintenant que sa fille était adolescente, tout ce qu’elle demandait, c’était qu’on ne la voie pas avec lui.

    — Papa, c’est juste que… tu comprends pas.
    — Qu’est-ce que je ne comprends pas ?
    — Je sais pas… comment tu t’habilles, comment tu parles… les gens se moquent.
    — De moi ?
    — De toi… et de moi, parce que je suis avec toi.

    Ces mots lui firent plus mal qu’aucun coup reçu au travail.

    Cette nuit-là, le père ne dîna pas.
    Il resta assis seul, fixant une vieille photo :
    Lui, avec la petite dans ses bras, le premier jour d’école.
    Ils souriaient. Ils ne faisaient qu’un.

    Maintenant, ils étaient deux étrangers.

    Et bien que le père ait eu envie de crier, de se révolter, de s’emporter… il se contenta de soupirer.
    Parce qu’il savait que le monde, tôt ou tard, apprendrait quelque chose à sa fille :

    Qu’il n’y a rien de plus précieux que l’amour de quelqu’un qui a tout donné… sans rien demander.

    Morale :
    Parfois, l’amour le plus pur est celui qu’on méprise le plus.
    Parce qu’il ne roule pas en voiture de luxe ni ne s’habille en marques…
    Il se cache dans des mains usées, des regards fatigués et des cœurs qui ont appris à aimer dans l’absence.
    Mais la vie tourne…
    Et celle qui a honte aujourd’hui…
    pleurera demain de ne pas avoir assez étreint.

    — Susana Rangel ☕️✍️

    عيناك نهر من جنون... عيناك أرض لا تخون
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