Une équipe de chercheurs du CNRS et de l’Institut Pasteur dirigée par François-Xavier Barre vient de découvrir comment le virus infinitésimal CTX asservit la bactérie cholérique, la transformant ainsi en peste, véritable fléau pour l’espèce humaine. Machiavel n'aurait pas mieux fait.
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La nature des relations entre la bactérie du choléra et le virus CTX est devenue une question d'intérêt scientifique et de santé publique il y a huit ans. En 1997, des biologistes américains découvraient que la bactérie doit son caractère hautement pathogène à un virus qui la parasite. Minuscule entité moléculaire constituée d'un seul brin d'ADN, ce virus baptisé CTX apporte à la bactérie l'information génétique qui permet à celle-ci de produire la toxine provoquant des diarrhées parfois mortelles. «La plupart des bactéries cholériques ne sont pas dangereuses, relève François-Xavier Barre. Mais aujourd'hui, toutes celles qui sont pathogènes sont contaminées par ce virus avec lequel elles vivent dans une sorte de symbiose.» La bactérie réplique le virus à chaque fois qu'elle se divise et le virus aide la bactérie à trouver de nouveaux hôtes humains en provoquant les diarrhées qui la libèrent dans l'eau.
Génome.
Accord parfait... en apparence. En réalité, le virus réussit à intégrer son ADN dans celui de la bactérie grâce à un leurre subtil, un effet de miroir, que les chercheurs français ont débusqué. Le génome du virus est constitué de séquences «palindromiques», des bouts de textes génétiques susceptibles d'être «lus» dans les deux sens par la bactérie. Cette syntaxe symétrique lui permet de faire passer son unique brin d'ADN pour un ADN à double brin, semblable à celui du microbe. Lequel prend l'ADN du virus pour son propre ADN, l'intègre et le réplique. Ainsi, le choléra devient une peste... malgré lui.
Source : Liberation
Le vibrion cholérique,
bactérie responsable du choléra
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La nature des relations entre la bactérie du choléra et le virus CTX est devenue une question d'intérêt scientifique et de santé publique il y a huit ans. En 1997, des biologistes américains découvraient que la bactérie doit son caractère hautement pathogène à un virus qui la parasite. Minuscule entité moléculaire constituée d'un seul brin d'ADN, ce virus baptisé CTX apporte à la bactérie l'information génétique qui permet à celle-ci de produire la toxine provoquant des diarrhées parfois mortelles. «La plupart des bactéries cholériques ne sont pas dangereuses, relève François-Xavier Barre. Mais aujourd'hui, toutes celles qui sont pathogènes sont contaminées par ce virus avec lequel elles vivent dans une sorte de symbiose.» La bactérie réplique le virus à chaque fois qu'elle se divise et le virus aide la bactérie à trouver de nouveaux hôtes humains en provoquant les diarrhées qui la libèrent dans l'eau.
Génome.
Accord parfait... en apparence. En réalité, le virus réussit à intégrer son ADN dans celui de la bactérie grâce à un leurre subtil, un effet de miroir, que les chercheurs français ont débusqué. Le génome du virus est constitué de séquences «palindromiques», des bouts de textes génétiques susceptibles d'être «lus» dans les deux sens par la bactérie. Cette syntaxe symétrique lui permet de faire passer son unique brin d'ADN pour un ADN à double brin, semblable à celui du microbe. Lequel prend l'ADN du virus pour son propre ADN, l'intègre et le réplique. Ainsi, le choléra devient une peste... malgré lui.
Source : Liberation
Le vibrion cholérique,
bactérie responsable du choléra

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