Les UV sont cancérogènes d'après un rapport d'experts du Centre international de recherche sur le cancer. Les cabines de bronzage ne vont pas pour autant être interdites. Le point sur une technique à risques.
Le rapport de l'Organisation mondiale de la santé
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), l'agence cancer de l'Organisation mondiale de la santé, est formel: les UV artificiels des cabines de bronzage sont "cancérogènes" pour l'homme. Depuis 1992, ils étaient considérés comme "probablement cancérogènes".
Pourquoi attendre 2009?
En 1992, le groupe d'étude du CIRC classe les radiations solaires comme "cancérogènes". Parmi elles, trois types d'UV échappent à la sanction, les A, B et C, qui sont classés comme "probablement cancérogènes", constate Béatrice Secretan, du CIRC.
Les bancs solaires (cabines émettrices d'ultraviolets), qui entrent dans la catégorie d'UV A, B et C, sont elles aussi classées comme "probablement cancérogènes"." Nous n'avions pas, a cette époque, la preuve avérée de leur facteur cancérogène", explique le Dr Secretan.
En juin 2009, le CIRC réalise une nouvelle étude et utilise des cobayes. Ceux ayant été exposés aux UV A, B ou C ont développé plus de mélanomes, et plus vite. C'est sur le fondement de ces résultats que le CIRC a réhaussé, mercredi, le niveau de dangerosité des UV (A, B et C), et donc des bancs solaires.
Pas d'interdiction...
La ministre de la Santé Roselyne Bachelot a estimé, jeudi matin sur France 2, qu'il ne "s'agissait pas d'interdire les cabines de bronzage", tout en rappelant que leur fonctionnement fait déjà l'objet de surveillances.
Le Dr Jean-Philippe Arnault, cancérologue en dermatologie à l'Institut Gustave Roussy, n'est pas du même avis: "il faudrait interdire les UV, comme pour le tabac dans les lieux publics".
La manoeuvre semble cependant difficile. Peut-on interdire les cabines bronzantes du jour au lendemain? Quelle en serait la conséquence pour les instituts spécialisés? La réponse du Dr Arnault est moins tranchée que son avis: "non, on ne peut pas les fermer comme ça, estime-t-il. Les autorités se mettraient à dos les professionnels de beauté, et les clientes". En solution alternative, il propose de réfléchir à une "interdiction progressive"... Pas beaucoup plus efficace.
... mais de la prévention
Plus que l'interdiction des cabines bronzantes, Roselyne Bachelot préconise la prévention. Les instituts de beauté sont visés prioritairement.
"Avoir des cabines solaires est assez complexe, explique Carine, esthéticienne, car la route est longue pour obtenir une autorisation. Des recommandations d'utilisation sont affichées dans les cabines et les clientes sont tenues de s'y tenir. Nous faisons aussi un suivi de chaque cliente, pour prévenir les risques".
Ces conseils sont-ils suffisants? Selon le Dr Jean-Philippe Arnault, un écriteau "au delà de 10 séances par an, on augmente le risque de contracter un mélanome"devrait être placardé à l'entrée des cabines. Mais les adeptes du bronzage artificiel agissent probablement déjà en connaissance de cause...
Par l'Express
Le rapport de l'Organisation mondiale de la santé
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), l'agence cancer de l'Organisation mondiale de la santé, est formel: les UV artificiels des cabines de bronzage sont "cancérogènes" pour l'homme. Depuis 1992, ils étaient considérés comme "probablement cancérogènes".
Pourquoi attendre 2009?
En 1992, le groupe d'étude du CIRC classe les radiations solaires comme "cancérogènes". Parmi elles, trois types d'UV échappent à la sanction, les A, B et C, qui sont classés comme "probablement cancérogènes", constate Béatrice Secretan, du CIRC.
Les bancs solaires (cabines émettrices d'ultraviolets), qui entrent dans la catégorie d'UV A, B et C, sont elles aussi classées comme "probablement cancérogènes"." Nous n'avions pas, a cette époque, la preuve avérée de leur facteur cancérogène", explique le Dr Secretan.
En juin 2009, le CIRC réalise une nouvelle étude et utilise des cobayes. Ceux ayant été exposés aux UV A, B ou C ont développé plus de mélanomes, et plus vite. C'est sur le fondement de ces résultats que le CIRC a réhaussé, mercredi, le niveau de dangerosité des UV (A, B et C), et donc des bancs solaires.
Pas d'interdiction...
La ministre de la Santé Roselyne Bachelot a estimé, jeudi matin sur France 2, qu'il ne "s'agissait pas d'interdire les cabines de bronzage", tout en rappelant que leur fonctionnement fait déjà l'objet de surveillances.
Le Dr Jean-Philippe Arnault, cancérologue en dermatologie à l'Institut Gustave Roussy, n'est pas du même avis: "il faudrait interdire les UV, comme pour le tabac dans les lieux publics".
La manoeuvre semble cependant difficile. Peut-on interdire les cabines bronzantes du jour au lendemain? Quelle en serait la conséquence pour les instituts spécialisés? La réponse du Dr Arnault est moins tranchée que son avis: "non, on ne peut pas les fermer comme ça, estime-t-il. Les autorités se mettraient à dos les professionnels de beauté, et les clientes". En solution alternative, il propose de réfléchir à une "interdiction progressive"... Pas beaucoup plus efficace.
... mais de la prévention
Plus que l'interdiction des cabines bronzantes, Roselyne Bachelot préconise la prévention. Les instituts de beauté sont visés prioritairement.
"Avoir des cabines solaires est assez complexe, explique Carine, esthéticienne, car la route est longue pour obtenir une autorisation. Des recommandations d'utilisation sont affichées dans les cabines et les clientes sont tenues de s'y tenir. Nous faisons aussi un suivi de chaque cliente, pour prévenir les risques".
Ces conseils sont-ils suffisants? Selon le Dr Jean-Philippe Arnault, un écriteau "au delà de 10 séances par an, on augmente le risque de contracter un mélanome"devrait être placardé à l'entrée des cabines. Mais les adeptes du bronzage artificiel agissent probablement déjà en connaissance de cause...
Par l'Express
