L'arrivée en Egypte du virus H5NI dans un pays non préparé à la gestion d'une épidémie a entrainé la panique où les autorités et les citoyens s'affrontent au lieu de coopérer.
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La panique qui a gagné les Egyptiens avec l'annonce de quatre cas humains du virus H5N1 a donné lieu aux rumeurs les plus folles sur la grippe aviaire qui à déjà touché les deux-tiers du pays.
Jusqu'à présent, seuls l'Egypte, le pays le plus peuplé du monde arabe, l'Irak et Israël ont annoncé au Proche-Orient des cas de cette forme hautement pathogène de la grippe aviaire.
"Il y a un particularisme en Egypte où les gens ont l'habitude d'élever chez eux des volailles, ce qui rend la lutte plus complexe", estime Ibrahim al-Kardani, porte-parole régional de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Le gouvernement, dont l'OMS salue la transparence dans ce domaine, doit se réunir mercredi pour discuter des mesures à prendre, afin de tenter de calmer les esprits, après les accusations d'incurie publique.
Depuis le décès d'une femme atteinte du virus, annoncé samedi par les autorités, la presse a non seulement relayé ces attaques, mais elle a aussi annoncé à grands titres des cas inexacts de contaminations humaines.
Le quotidien gouvernemental Al-Goumhouriyya précise ainsi mercredi que le décès d'une femme à Kafr el-Cheikh, au nord du Caire, n'est pas dû au H5N1, comme claironné par d'autres titres, mais à un arrêt cardiaque.
En revanche, des sources judiciaires ont confirmé la chasse lancée mardi soir par la police pour capturer une femme qui serait atteinte du virus pathogène et qui s'est enfuie de l'hôpital où elle était soignée.
Le quotidien indépendant al-Masri al-Yom avait révélé que Fawziya al-Sayyed, 39 ans, avait été admise à l'hôpital Kasr al-Ayni du Caire pour des symptômes de grippe. Lorsqu'elle a su que les médecins soupçonnaient un cas de H5N1, elle a pris ses jambes à son cou.
Si les journaux reprennent le bilan officiel du ministre de la Santé Hatem al-Gabali de quatre cas humains, certains prétendent que le pays compte en réalité jusqu'à des dizaines de cas humains.
"Nous n'avons pas connaissance d'autres cas que ceux annoncés officiellement, mais il faut s'attendre à de nouveaux", estime M. Kardani, appelant la presse à jouer un rôle responsable et pédagogique.
"Jour après jour, les chiffres alarmants augmentent (...) et la panique se répand dans les gouvernorats", écrit le quotidien indépendant Nahdat Misr, accusant le gouvernement de "s'être lavé les mains" de l'épidémie.
Dix-huit des 26 gouvernorats d'Egypte sont touchés désormais par la grippe aviaire, ce qui a nécessité l'abattage de millions de volailles dans un pays où la consommation annuelle s'élève à 800 millions de volatiles.
Dina al-Naggar, responsable locale de la Banque Mondiale pour le programme de lutte contre la grippe aviaire, défend les actions du gouvernement qui, selon elle, a fait preuve d'une "grande transparence" et d'une "coordination entre les départements concernés".
Depuis l'apparition de la grippe aviaire en Egypte à la mi-février, un dialogue de sourds semble s'être installé entre les autorités et les citoyens. Le ministre de l'Environnement Magued George Elias s'est indigné de la reconstruction illégale de poulaillers artisanaux qui avait été détruits.
La grippe aviaire s'est d'autant plus facilement propagée en Egypte que les élevages domestiques, sur les toits et dans des cours insalubres, "étaient installés dans presque chaque famille", selon Nasser Kamel, porte-parole de la commission interministérielle contre la grippe aviaire.
Pour le spécialiste de l'hygiène alimentaire à l'université d'Assiout, Talaat Khatib, les torts pourraient être partagés.
"Les mesures brutales prises par les autorités ont entraîné des pertes économiques importantes qui ont touché des citoyens qui sont clairement imperméables à toute sensibilisation sanitaire", a-t-il déploré.
Par AFP
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La panique qui a gagné les Egyptiens avec l'annonce de quatre cas humains du virus H5N1 a donné lieu aux rumeurs les plus folles sur la grippe aviaire qui à déjà touché les deux-tiers du pays.
Jusqu'à présent, seuls l'Egypte, le pays le plus peuplé du monde arabe, l'Irak et Israël ont annoncé au Proche-Orient des cas de cette forme hautement pathogène de la grippe aviaire.
"Il y a un particularisme en Egypte où les gens ont l'habitude d'élever chez eux des volailles, ce qui rend la lutte plus complexe", estime Ibrahim al-Kardani, porte-parole régional de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Le gouvernement, dont l'OMS salue la transparence dans ce domaine, doit se réunir mercredi pour discuter des mesures à prendre, afin de tenter de calmer les esprits, après les accusations d'incurie publique.
Depuis le décès d'une femme atteinte du virus, annoncé samedi par les autorités, la presse a non seulement relayé ces attaques, mais elle a aussi annoncé à grands titres des cas inexacts de contaminations humaines.
Le quotidien gouvernemental Al-Goumhouriyya précise ainsi mercredi que le décès d'une femme à Kafr el-Cheikh, au nord du Caire, n'est pas dû au H5N1, comme claironné par d'autres titres, mais à un arrêt cardiaque.
En revanche, des sources judiciaires ont confirmé la chasse lancée mardi soir par la police pour capturer une femme qui serait atteinte du virus pathogène et qui s'est enfuie de l'hôpital où elle était soignée.
Le quotidien indépendant al-Masri al-Yom avait révélé que Fawziya al-Sayyed, 39 ans, avait été admise à l'hôpital Kasr al-Ayni du Caire pour des symptômes de grippe. Lorsqu'elle a su que les médecins soupçonnaient un cas de H5N1, elle a pris ses jambes à son cou.
Si les journaux reprennent le bilan officiel du ministre de la Santé Hatem al-Gabali de quatre cas humains, certains prétendent que le pays compte en réalité jusqu'à des dizaines de cas humains.
"Nous n'avons pas connaissance d'autres cas que ceux annoncés officiellement, mais il faut s'attendre à de nouveaux", estime M. Kardani, appelant la presse à jouer un rôle responsable et pédagogique.
"Jour après jour, les chiffres alarmants augmentent (...) et la panique se répand dans les gouvernorats", écrit le quotidien indépendant Nahdat Misr, accusant le gouvernement de "s'être lavé les mains" de l'épidémie.
Dix-huit des 26 gouvernorats d'Egypte sont touchés désormais par la grippe aviaire, ce qui a nécessité l'abattage de millions de volailles dans un pays où la consommation annuelle s'élève à 800 millions de volatiles.
Dina al-Naggar, responsable locale de la Banque Mondiale pour le programme de lutte contre la grippe aviaire, défend les actions du gouvernement qui, selon elle, a fait preuve d'une "grande transparence" et d'une "coordination entre les départements concernés".
Depuis l'apparition de la grippe aviaire en Egypte à la mi-février, un dialogue de sourds semble s'être installé entre les autorités et les citoyens. Le ministre de l'Environnement Magued George Elias s'est indigné de la reconstruction illégale de poulaillers artisanaux qui avait été détruits.
La grippe aviaire s'est d'autant plus facilement propagée en Egypte que les élevages domestiques, sur les toits et dans des cours insalubres, "étaient installés dans presque chaque famille", selon Nasser Kamel, porte-parole de la commission interministérielle contre la grippe aviaire.
Pour le spécialiste de l'hygiène alimentaire à l'université d'Assiout, Talaat Khatib, les torts pourraient être partagés.
"Les mesures brutales prises par les autorités ont entraîné des pertes économiques importantes qui ont touché des citoyens qui sont clairement imperméables à toute sensibilisation sanitaire", a-t-il déploré.
Par AFP
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