Les études se suivent et ne se ressemblent pas sur les dangers éventuels causés par l’utilisation du portable. Mais que sait-on réellement à ce sujet?
Le téléphone portable accroît-il le risque de cancer du cerveau? Depuis huit ans, plus d’un millier d’enquêtes épidémiologiques ont tenté de répondre à cette question. Après avoir analysé toutes ces études, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait conclu en mai dernier que le portable était « peut-être cancérogène ».
Mais voilà qu’une nouvelle étude danoise, publiée hier par le « British Medical Journal », affirme le contraire! Par mesure de précaution, les autorités sanitaires françaises conseillent pour leur part d’utiliser un kit mains libres. Voici le point sur ce que l’on sait à l’heure actuelle.
L’étude danoise conclut qu’il n’y a pas plus de cancers chez les abonnés
L’étude pilotée par Patricia Frei, de la Société danoise du cancer, a été conduite sur 358403 personnes, abonnées ou pas à un service de téléphonie mobile. Leur état de santé a été suivi pendant dix-huit ans. Sur ce panel, 10729 personnes ont contracté une tumeur du système nerveux central, mais les taux de gliomes (un type de tumeur cérébrale) et de méningiomes étaient similaires chez les abonnés au portable et chez les autres. L’étude ne fait donc apparaître aucun lien entre l’apparition d’un cancer du cerveau et l’utilisation d’un mobile, même chez les personnes abonnées depuis plus de treize ans.
L’OMS pointe des risques accrus de gliome chez les gros utilisateurs
Chercheur au centre international de recherche sur le cancer de Lyon (Circ), qui dépend de l’OMS, Robert Baan estime que les résultats de l’étude danoise ne remettent pas en cause le caractère « potentiellement » cancérogène des portables. « La faiblesse de cette étude est qu’elle ne prend pas en compte l’intensité d’utilisation du mobile chez les abonnés, souligne le scientifique. Or on sait que le risque de gliome augmente chez les utilisateurs les plus intensifs (NDLR : plus de trente minutes par jour pendant dix ans). Mieux vaut donc être prudent en avertissant la population de ce risque potentiel plutôt que d’envoyer des messages rassurants aux usagers, car les gliomes peuvent mettre trente ans à se déclarer et le pire est peut-être à venir. »
Mieux vaut limiter au maximum le contact avec l’oreille
Pour le directeur général adjoint de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), « cette étude ne change rien à la position et aux recommandations de l’OMS, qui conseille de limiter l’usage du portable pour les enfants et d’utiliser au maximum une oreillette », souligne le professeur Gérard Lasfargue. « Pour diminuer les risques d’exposition aux ondes électromagnétiques, il faut éloigner au maximum le portable de la tête », rappelle Robert Baan. « Cela vaut aussi pour les téléphones sans fil à la maison, qui fonctionnent avec le même type d’ondes », souligne Kerstin Stenberg, membre d’une coalition internationale d’associations qui luttent contre les ondes électromagnétiques.
De nouvelles études sur les enfants
Exclus jusqu’ici des études épidémiologiques, plusieurs milliers d’enfants et d’adolescents seront suivis pendant cinq ans dans le cadre de l’étude internationale Mobikids pour évaluer le risque de tumeurs cérébrales chez les jeunes usagers de téléphones mobiles. Une autre étude, baptisée Cosmos, se penchera pendant plusieurs années sur l’état de santé de 250000 utilisateurs adultes de technologies sans fil. « Il y a déjà eu suffisamment d’études alarmantes évoquant les risques liés au portable pour que l’Europe renforce ses recommandations de précaution, estime l’eurodéputée écologiste Michèle Rivasi. On ne peut pas rester dans le statu quo, et nous militerons lors d’une prochaine réunion à Bruxelles, le 16 novembre, pour que soient revus à la baisse les niveaux d’exposition de la population aux ondes. »
Le Parisien
Le téléphone portable accroît-il le risque de cancer du cerveau? Depuis huit ans, plus d’un millier d’enquêtes épidémiologiques ont tenté de répondre à cette question. Après avoir analysé toutes ces études, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait conclu en mai dernier que le portable était « peut-être cancérogène ».
Mais voilà qu’une nouvelle étude danoise, publiée hier par le « British Medical Journal », affirme le contraire! Par mesure de précaution, les autorités sanitaires françaises conseillent pour leur part d’utiliser un kit mains libres. Voici le point sur ce que l’on sait à l’heure actuelle.
L’étude danoise conclut qu’il n’y a pas plus de cancers chez les abonnés
L’étude pilotée par Patricia Frei, de la Société danoise du cancer, a été conduite sur 358403 personnes, abonnées ou pas à un service de téléphonie mobile. Leur état de santé a été suivi pendant dix-huit ans. Sur ce panel, 10729 personnes ont contracté une tumeur du système nerveux central, mais les taux de gliomes (un type de tumeur cérébrale) et de méningiomes étaient similaires chez les abonnés au portable et chez les autres. L’étude ne fait donc apparaître aucun lien entre l’apparition d’un cancer du cerveau et l’utilisation d’un mobile, même chez les personnes abonnées depuis plus de treize ans.
L’OMS pointe des risques accrus de gliome chez les gros utilisateurs
Chercheur au centre international de recherche sur le cancer de Lyon (Circ), qui dépend de l’OMS, Robert Baan estime que les résultats de l’étude danoise ne remettent pas en cause le caractère « potentiellement » cancérogène des portables. « La faiblesse de cette étude est qu’elle ne prend pas en compte l’intensité d’utilisation du mobile chez les abonnés, souligne le scientifique. Or on sait que le risque de gliome augmente chez les utilisateurs les plus intensifs (NDLR : plus de trente minutes par jour pendant dix ans). Mieux vaut donc être prudent en avertissant la population de ce risque potentiel plutôt que d’envoyer des messages rassurants aux usagers, car les gliomes peuvent mettre trente ans à se déclarer et le pire est peut-être à venir. »
Mieux vaut limiter au maximum le contact avec l’oreille
Pour le directeur général adjoint de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), « cette étude ne change rien à la position et aux recommandations de l’OMS, qui conseille de limiter l’usage du portable pour les enfants et d’utiliser au maximum une oreillette », souligne le professeur Gérard Lasfargue. « Pour diminuer les risques d’exposition aux ondes électromagnétiques, il faut éloigner au maximum le portable de la tête », rappelle Robert Baan. « Cela vaut aussi pour les téléphones sans fil à la maison, qui fonctionnent avec le même type d’ondes », souligne Kerstin Stenberg, membre d’une coalition internationale d’associations qui luttent contre les ondes électromagnétiques.
De nouvelles études sur les enfants
Exclus jusqu’ici des études épidémiologiques, plusieurs milliers d’enfants et d’adolescents seront suivis pendant cinq ans dans le cadre de l’étude internationale Mobikids pour évaluer le risque de tumeurs cérébrales chez les jeunes usagers de téléphones mobiles. Une autre étude, baptisée Cosmos, se penchera pendant plusieurs années sur l’état de santé de 250000 utilisateurs adultes de technologies sans fil. « Il y a déjà eu suffisamment d’études alarmantes évoquant les risques liés au portable pour que l’Europe renforce ses recommandations de précaution, estime l’eurodéputée écologiste Michèle Rivasi. On ne peut pas rester dans le statu quo, et nous militerons lors d’une prochaine réunion à Bruxelles, le 16 novembre, pour que soient revus à la baisse les niveaux d’exposition de la population aux ondes. »
Le Parisien
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