Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Mais qui fait quoi à la clinique Sbihi de Tizi-Ouzou ?

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Mais qui fait quoi à la clinique Sbihi de Tizi-Ouzou ?

    écidément, en matière de dysfonctionnements, la clinique maternelle Tassadit Sbihi de Tizi-Ouzou ne perd pas le podium ! Mardi dernier encore, une parturiente s’y présentant de nuit a vécu un calvaire sur place avant d’être « rabattue » vers une clinique privée faute de médecin de garde.

    Une parturiente, une autre encore, a failli perdre sa vie et celle de son bébé, dans la nuit de mardi à mercredi derniers à la clinique Sbihi de Tizi-Ouzou.

    En effet, aux environs de 00h15, Samia S., dont la grossesse est arrivée à terme, s’est présentée avec son mari et son neveu aux urgences de l’EHS Sbihi pour accoucher, mais on leur a dit que c’était « une soirée non couverte. »


    En plus clair, il n’y avait pas de médecins de garde. Et celui qui devait l’assurer, ce soir là, aurait, vraisemblablement encore, déposé un justificatif d’absence.

    Le fait n’est pas banal car ce n’est pas la première fois que l’établissement se retrouve sans médecin de garde pour la soirée. Visiblement c’est machinale chez ces médecins désignés pour la garde que d’aller se faire délivrer un « arrêt de travail » pour fuir la garde… Mais ou est donc la direction, y’a-t-il un responsable pour faire régner l’ordre dans cet établissement ? Pourquoi ne désigne t-on pas un remplaçant à temps ? C’est tout de même l’unique clinique au niveau régional et qui reste sans garde !

    Samia raconte qu’elle fut auscultée par une des deux sages-femmes présentes ce soir là. « Une fois qu’elle m’avait examiné, la sage-femme m’avait dit que j’allais accoucher durant la nuit et que je devais aller soit sur Alger où bien dans une clinique privée. Elle m’avait expliqué qu’il n’y avait pas de médecins spécialistes pour assurer la garde. Le docteur est en congé de maladie », a-t-elle relaté. Selon cette parturiente, plusieurs autres femmes, sur le point d’accoucher, ont été orientées vers Alger ou vers les cliniques privées de Tizi-Ouzou. Samia ajoutera : « C’est incroyable. J’étais sur le point d’accoucher et on me demande d’aller sur Alger !

    Pourtant, la sage-femme avait bien précisé que je ne pouvais pas tenir jusqu’au matin. Quand je lui ai demandé s’ils allaient me garder en observation jusqu’à l’arrivée du docteur, elle m’a affirmé que si je restais encore deux à trois heures, je risquais de mourir et mon bébé aussi. Donc, je ne comprends pas comment j’aurais tenu jusqu’à Alger. En plus, il était 1h30 du matin. Il est inconcevable qu’un établissement hospitalier spécialisé reste sans médecins de garde ».

    Samia a, finalement, accouché vers 2h du matin à la clinique Slimana.
    Interrogé sur ce sujet, Ahmed, le mari de la parturiente, dira : « C’est honteux qu’un établissement étatique reste sans garde. En plus, ils orientent les gens vers des cliniques privées. Et si ces personnes n’ont pas les moyens… ». Le mari avance que cet accouchement lui a coûté 80 000 DA. Il s’interroge, par ailleurs, « pourquoi le médecin de garde, qui avait avisé de son absence, n’a pas été remplacé ? ». Mais peu importe la réponse. Car la triste réalité est que ce soir là, encore une fois, aucun médecin n’a été désigné pour assurer la garde. « Moi, j’ai les moyens de faire admettre mon épouse dans une clinique privée, mais il y a d’autres personnes qui ne peuvent pas», conclura-t-il. Il est à rappeler qu’une autre parturiente, victime d’un accident de la circulation, au début du mois en cours, avait été évacuée, au niveau dudit établissement. Son état nécessitait une intervention chirurgicale, car elle souffrait d’un traumatisme au bassin. Mais en l’absence de spécialiste, la parturiente a été évacuée vers Alger.

    Pour rappel, la commission d’enquête sur le décès des parturientes admises à l’EHS Tassadit Sbihi, diligentée par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, lors de sa visite en février dernier à Tizi-Ouzou, poursuit son travail. Elle a, en effet, reçu le mari de l’une des parturientes décédées, le 13 du mois en cours au niveau du siège du ministère. Par ailleurs, notre source a précisé que ladite commission est en train de boucler son travail.

    Samira Bouabdella- La Dépêche de kabylie
Chargement...
X