La peur du noir, également appelé nyctophobie, est une angoisse qui saisit l’enfant dès lors qu’il est plongé dans l’obscurité. Selon les spécialistes, désorienté, l’enfant pense alors que chaque recoin cache une menace, un monstre prêt à lui bondir dessus. Ainsi, son imagination s’affole et tout devient alors un danger que seule la lumière peut dissiper.
D’après les pédopsychiatres, entre deux et cinq ans, la plupart des enfants ont peur du noir, car c’est à ces âges que leur niveau de conscience progresse et que leur inventivité s’embrase et que les vilaines sorcières peuvent alors les surprendre. De plus dans le noir, l’enfant se trouve totalement désorienté. C’est-à-dire qu’il ne trouve plus son doudou, ne peut pas vérifier que tout est en ordre dans sa chambre et craint de se perdre sur le chemin des toilettes, par exemple. En fait, comme le soulignent les spécialistes, ce que craignent les tout petits est ce qu’ils ne voient pas, ce qu’ils ne reconnaissent pas et qu’alors tout leur échappe.
Par conséquent, c’est le moment pour le parent de définir comment commence la terreur de leur enfant, expliquent les pédopsychiatres. Ainsi, «prenez le temps d’évoquer précisément avec votre enfant ce qui lui fait peur et incitez-le à dessiner l’objet de ses frayeurs», indique le Dr Benjelloun. D’ailleurs, il est bon d’en parler ensemble et d’aller ensuite avec lui vérifier tous les recoins qui l’angoissent. C’est ce que les spécialistes appellent le «principe de réalité» qui consiste à rappeler à son enfant, calmement et sans jamais le juger dans sa peur, que rien ne se cache sous le lit ou dans le placard, que les sorcières n’existent pas, que les tigres vivent dans la jungle et qu’ils n’entrent jamais dans les maisons.
Conseils pour vaincre les angoisses nocturnes
La peur du noir est une chose à prendre au sérieux, d’après les spécialistes. Voici leurs conseils pour aider vos enfants à dormir sereinement la nuit :
• Les peurs nocturnes de manière générale sont très réelles pour l’enfant. Il est donc important de les prendre au sérieux et d’éviter surtout de ridiculiser la situation en disant des choses comme «c’est idiot» ou encore «il n’y a rien à craindre dans le noir». Il faut plutôt essayer de soutenir l’enfant en lui disant «je suis là pour t’aider». Chercher avec lui la meilleure solution qui l’aidera à mieux contrôler la situation.
• Trouver la source de la peur. Votre enfant peut dire qu’il a peur du noir, mais en fait il est effrayé par les choses qu’il croit voir dans son placard ou dans sa chambre. D’autre part, avant le coucher, le parent peut accompagner l’enfant pour une inspection des placards, des tiroirs et des coffres à jouets. D’ailleurs, une fois que la source de la peur est trouvée, le parent peut prendre des mesures pour aider l’enfant à vaincre ses craintes.
• Ensuite, la première des mesures à prendre est l’installation d’une petite veilleuse, si possible sans fil et déplaçable. Ainsi il pourra la prendre avec lui pour aller aux toilettes par exemple, parce qu’effectivement, pendant la nuit, c’est bien elle qui rassurera les tous petits. Par ailleurs, l’autre mesure à prendre si la veilleuse est cassée notamment est de laisser la porte de la chambre de l’enfant ouverte et de laisser la lumière allumée dans le couloir.
• Puis, il est important de faire attention aux programmes télévisés. En effet, l’enfant peut avoir peur dans le noir ou faire des cauchemars à cause d’une bande dessinée d’épouvante ou d’une émission vue à la télé. Si tel est le cas, l’enfant doit comprendre que les dessins animés ne sont pas réels.
• Enfin, il est primordial de lire des histoires aux enfants avant de les coucher. De plus, vous pouvez en raconter certaines ayant pour sujet la peur du noir justement. D’ailleurs, partager avec son enfant comment vous-même vous surmontiez votre peur du noir lorsque vous étiez petit le rassurera, car sachant que d’autres personnes ont la même peur que lui, il se sentira moins seul.
Explications : Mohamed Amine Benjelloun, pédopsychiatre
«Il faut accompagner l’enfant dans le monde de la nuit»
❶ Quels sont les signes qui montrent que l’enfant a peur du noir ?
Chez les tout petits, des conduites de désorganisation, des cris, des pleurs, des conduites d’agrippement, qui cessent sitôt une petite veilleuse allumée sont les signes montrant une peur du noir. Chez les plus grands, cela se traduit par une peur clairement exprimée, avec le désir de garder une petite lumière allumée, dans la chambre ou le couloir. En effet, certaines personnes gardent cette peur même à l’âge adulte.
❷ Que signifie cette peur chez l’enfant ?
Cette peur ne signifie rien de bien particulier. Elle est normale dans le développement de l’enfant et tout au plus, elle serait phylogénétiquement inscrite en chacun de nous : c’est-à-dire qu’elle est propre à l’espèce humaine. Si le milieu est serein, non angoissé par le noir, par la nuit, il est possible que cette peur disparaisse. Si le milieu est phobique, tendu, angoissé, il est probable que cette phobie naturelle prenne des dimensions autres, avec peut-être même des troubles d’anxiété de séparation.
❸ Quels conseils donneriez-vous aux parents ?
Veiller à une bonne hygiène de vie avec des horaires plus ou moins stricts. Éviter également l’excitation avant le sommeil, la télévision le soir. D’autre part, chanter des berceuses au cours des premiers mois, puis lire des histoires aux bébés et aux jeunes enfants, dès 7-8 mois de vie, leur sera bénéfique et reviendra à les accompagner dans le monde de la nuit.
❹ Les parents doivent-ils installer le lit de l’enfant dans leur chambre ?
Si la famille en a les moyens, il est préférable que le bébé dorme seul dès les premiers mois, sans jamais atterrir ni dans la chambre ni dans le lit parental. Ainsi, les parents pourront dormir à poings fermés.
Les adultes n’échappent pas à cette phobie !
On pensait que seuls les enfants étaient touchés par cette phobie, mais une étude menée par des scientifiques canadiens révèle que plusieurs adultes sont concernés par ce phénomène qu’est la peur du noir au moment d’aller au lit. Ces adultes ne dépassent jamais cette peur et leur insomnie pourrait résulter d’une angoisse profonde. Ces scientifiques ont étudié le sommeil d’un petit groupe d’étudiants en mesurant leur réponse oculaire à des bruits intempestifs dans une pièce sombre puis éclairée. Alors que les étudiants n’ayant pas de problèmes de sommeil s’habituaient aux bruits, ceux qui avaient reconnu avoir peur de l’obscurité montraient des signes d’agitation, anticipant les bruits nocturnes. L’hypothèse présume que les personnes souffrant de troubles du sommeil sont plus tendues dans l’obscurité parce qu’elles associent le coucher à une incapacité à dormir. Toutefois, il est impossible de connaître l’ampleur du phénomène. Pour faire face à cette situation, les spécialistes recommandent de s’entourer d’objets rassurants et de mettre en place un rituel d’endormissement comprenant une tisane ou un bain chaud. L’autre stratégie consiste à laisser la lumière d’une pièce adjacente pénétrer partiellement dans la chambre de façon tamisée.
Témoignage : Nora, mère d’Oussama, 6 ans
D’après les pédopsychiatres, entre deux et cinq ans, la plupart des enfants ont peur du noir, car c’est à ces âges que leur niveau de conscience progresse et que leur inventivité s’embrase et que les vilaines sorcières peuvent alors les surprendre. De plus dans le noir, l’enfant se trouve totalement désorienté. C’est-à-dire qu’il ne trouve plus son doudou, ne peut pas vérifier que tout est en ordre dans sa chambre et craint de se perdre sur le chemin des toilettes, par exemple. En fait, comme le soulignent les spécialistes, ce que craignent les tout petits est ce qu’ils ne voient pas, ce qu’ils ne reconnaissent pas et qu’alors tout leur échappe.
Par conséquent, c’est le moment pour le parent de définir comment commence la terreur de leur enfant, expliquent les pédopsychiatres. Ainsi, «prenez le temps d’évoquer précisément avec votre enfant ce qui lui fait peur et incitez-le à dessiner l’objet de ses frayeurs», indique le Dr Benjelloun. D’ailleurs, il est bon d’en parler ensemble et d’aller ensuite avec lui vérifier tous les recoins qui l’angoissent. C’est ce que les spécialistes appellent le «principe de réalité» qui consiste à rappeler à son enfant, calmement et sans jamais le juger dans sa peur, que rien ne se cache sous le lit ou dans le placard, que les sorcières n’existent pas, que les tigres vivent dans la jungle et qu’ils n’entrent jamais dans les maisons.
Conseils pour vaincre les angoisses nocturnes
La peur du noir est une chose à prendre au sérieux, d’après les spécialistes. Voici leurs conseils pour aider vos enfants à dormir sereinement la nuit :
• Les peurs nocturnes de manière générale sont très réelles pour l’enfant. Il est donc important de les prendre au sérieux et d’éviter surtout de ridiculiser la situation en disant des choses comme «c’est idiot» ou encore «il n’y a rien à craindre dans le noir». Il faut plutôt essayer de soutenir l’enfant en lui disant «je suis là pour t’aider». Chercher avec lui la meilleure solution qui l’aidera à mieux contrôler la situation.
• Trouver la source de la peur. Votre enfant peut dire qu’il a peur du noir, mais en fait il est effrayé par les choses qu’il croit voir dans son placard ou dans sa chambre. D’autre part, avant le coucher, le parent peut accompagner l’enfant pour une inspection des placards, des tiroirs et des coffres à jouets. D’ailleurs, une fois que la source de la peur est trouvée, le parent peut prendre des mesures pour aider l’enfant à vaincre ses craintes.
• Ensuite, la première des mesures à prendre est l’installation d’une petite veilleuse, si possible sans fil et déplaçable. Ainsi il pourra la prendre avec lui pour aller aux toilettes par exemple, parce qu’effectivement, pendant la nuit, c’est bien elle qui rassurera les tous petits. Par ailleurs, l’autre mesure à prendre si la veilleuse est cassée notamment est de laisser la porte de la chambre de l’enfant ouverte et de laisser la lumière allumée dans le couloir.
• Puis, il est important de faire attention aux programmes télévisés. En effet, l’enfant peut avoir peur dans le noir ou faire des cauchemars à cause d’une bande dessinée d’épouvante ou d’une émission vue à la télé. Si tel est le cas, l’enfant doit comprendre que les dessins animés ne sont pas réels.
• Enfin, il est primordial de lire des histoires aux enfants avant de les coucher. De plus, vous pouvez en raconter certaines ayant pour sujet la peur du noir justement. D’ailleurs, partager avec son enfant comment vous-même vous surmontiez votre peur du noir lorsque vous étiez petit le rassurera, car sachant que d’autres personnes ont la même peur que lui, il se sentira moins seul.
Explications : Mohamed Amine Benjelloun, pédopsychiatre
«Il faut accompagner l’enfant dans le monde de la nuit»
❶ Quels sont les signes qui montrent que l’enfant a peur du noir ?
Chez les tout petits, des conduites de désorganisation, des cris, des pleurs, des conduites d’agrippement, qui cessent sitôt une petite veilleuse allumée sont les signes montrant une peur du noir. Chez les plus grands, cela se traduit par une peur clairement exprimée, avec le désir de garder une petite lumière allumée, dans la chambre ou le couloir. En effet, certaines personnes gardent cette peur même à l’âge adulte.
❷ Que signifie cette peur chez l’enfant ?
Cette peur ne signifie rien de bien particulier. Elle est normale dans le développement de l’enfant et tout au plus, elle serait phylogénétiquement inscrite en chacun de nous : c’est-à-dire qu’elle est propre à l’espèce humaine. Si le milieu est serein, non angoissé par le noir, par la nuit, il est possible que cette peur disparaisse. Si le milieu est phobique, tendu, angoissé, il est probable que cette phobie naturelle prenne des dimensions autres, avec peut-être même des troubles d’anxiété de séparation.
❸ Quels conseils donneriez-vous aux parents ?
Veiller à une bonne hygiène de vie avec des horaires plus ou moins stricts. Éviter également l’excitation avant le sommeil, la télévision le soir. D’autre part, chanter des berceuses au cours des premiers mois, puis lire des histoires aux bébés et aux jeunes enfants, dès 7-8 mois de vie, leur sera bénéfique et reviendra à les accompagner dans le monde de la nuit.
❹ Les parents doivent-ils installer le lit de l’enfant dans leur chambre ?
Si la famille en a les moyens, il est préférable que le bébé dorme seul dès les premiers mois, sans jamais atterrir ni dans la chambre ni dans le lit parental. Ainsi, les parents pourront dormir à poings fermés.
Les adultes n’échappent pas à cette phobie !
On pensait que seuls les enfants étaient touchés par cette phobie, mais une étude menée par des scientifiques canadiens révèle que plusieurs adultes sont concernés par ce phénomène qu’est la peur du noir au moment d’aller au lit. Ces adultes ne dépassent jamais cette peur et leur insomnie pourrait résulter d’une angoisse profonde. Ces scientifiques ont étudié le sommeil d’un petit groupe d’étudiants en mesurant leur réponse oculaire à des bruits intempestifs dans une pièce sombre puis éclairée. Alors que les étudiants n’ayant pas de problèmes de sommeil s’habituaient aux bruits, ceux qui avaient reconnu avoir peur de l’obscurité montraient des signes d’agitation, anticipant les bruits nocturnes. L’hypothèse présume que les personnes souffrant de troubles du sommeil sont plus tendues dans l’obscurité parce qu’elles associent le coucher à une incapacité à dormir. Toutefois, il est impossible de connaître l’ampleur du phénomène. Pour faire face à cette situation, les spécialistes recommandent de s’entourer d’objets rassurants et de mettre en place un rituel d’endormissement comprenant une tisane ou un bain chaud. L’autre stratégie consiste à laisser la lumière d’une pièce adjacente pénétrer partiellement dans la chambre de façon tamisée.
Témoignage : Nora, mère d’Oussama, 6 ans
- «Je suis à court d’idées pour rassurer mon fils»
- «Cela fait à peu près un mois que mon fils Oussama a peur du noir. En fait le soir, une fois couché, il n’arrête pas de venir nous voir dans notre chambre, mon mari et moi, pour nous dire qu’il a peur du noir et plus précisément des méchants qui peuvent pénétrer dans la maison. J’ai beau lui expliquer que la porte de la maison est bien fermée et que notre chien monte la garde, que papa et maman sont là pour le protéger… donc qu’il ne peut rien lui arriver, mais rien n’y fait. Je suis à court d’idées pour le rassurer ! Avec mon mari Chouaib, on s’inquiète beaucoup, car avant, le coucher n’était pas du tout un problème. Au contraire, il aimait qu’on lui raconte une histoire le soir. Je sais bien que c’est l’âge où son imagination travaille beaucoup et je ne peux pas l’arrêter. Toutefois, j’aimerais tellement arriver à le rassurer, car je me trouve impuissante face à la situation.
