Une étude révèle que les trois quarts du miel produit dans le monde contiennent des insecticides néonicotinoïdes.
Pour les apiculteurs, ils sont directement responsables de la surmortalité des abeilles, constatée dans les ruches depuis vingt ans. Les néonicotinoïdes sont des pesticides utilisés depuis les années 1990, notamment, dans les cultures céréalières (blé, colza ou maïs). Ils s'attaquent au système nerveux des insectes, et notamment à celui des abeilles, entraînant la paralysie et la mort.
Une étude menée par des chercheurs de l'Université de Neufchâtel (Suisse) révèle que les trois quarts du miel produit dans le monde contiennent au moins un de ces insecticides tueurs d'abeilles. Alexandre Abei, un des chercheurs qui a réalisé cette étude explique :
La plupart des échantillons de miel sont contaminés, ce qui veut dire que la plupart des pollinisateurs sont exposés à ces molécules
Pour parvenir à ce chiffre, les chercheurs ont retenu cinq insecticides néonicotinoïdes et ont analysé, entre 2015 et 2016, 198 échantillons de miel provenant du monde entier, ramenés de leur voyage par des visiteurs du jardin botanique de Neufchâtel. 30% de ces échantillons contiennent un des insecticides, 45% en contiennent entre deux et quatre, 10% en contiennent quatre sur cinq.
La demande reste stable, l'offre ne suit plus
Ces chiffres ne viennent pas rassurer les professionnels de la filière. Selon l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf), la mortalité dans les ruches en 2015 était de 30%. En vingt ans, entre 1995 et 2015, la production française de miel a baissé de moitié. Dans le même temps, les importations on été multipliées par quatre. Et pour cause : les Français consomment toujours autant de miel, 40.600 tonnes en 2014 selon FranceAgriMer.
Selon l'Unaf, en revanche, le nombre de ruches est resté relativement stable. En Île-de-France, la production est en augmentation. Même la SNCF produit aujourd'hui son propre miel.
Pour autant, même les "petits" producteurs de miel sont confrontés au problème. Ce sont leurs produits qui ont servi pour l'étude de l'Université de Neufchâtel : "Les petits sont tout aussi exposés que les gros, explique encore Alexandre Abei. Je suis moi-même apiculteur amateur et mon miel a été testé dans cette étude : il est contaminé par des traces de trois molécules." Les plus grosses concentrations de néocotinoïdes ont été retrouvées par les chercheurs dans les échantillons de miel produit en Amérique du Nord (86% d'échantillons contaminés), en Asie (80%) et en Europe (79%
Les concentrations mesurées sont en dessous des quotas fixés pour la consommation humaine. En France, l'utilisation de pesticides tueurs d'abeilles sera interdite à partir du 1er septembre 2018, la loi ayant été voté en 2016, sur fond de protestations du monde agricole. Des dérogations seront possibles jusqu'au 1er juillet 2020, au cas par cas.
France inter
Pour les apiculteurs, ils sont directement responsables de la surmortalité des abeilles, constatée dans les ruches depuis vingt ans. Les néonicotinoïdes sont des pesticides utilisés depuis les années 1990, notamment, dans les cultures céréalières (blé, colza ou maïs). Ils s'attaquent au système nerveux des insectes, et notamment à celui des abeilles, entraînant la paralysie et la mort.
Une étude menée par des chercheurs de l'Université de Neufchâtel (Suisse) révèle que les trois quarts du miel produit dans le monde contiennent au moins un de ces insecticides tueurs d'abeilles. Alexandre Abei, un des chercheurs qui a réalisé cette étude explique :
La plupart des échantillons de miel sont contaminés, ce qui veut dire que la plupart des pollinisateurs sont exposés à ces molécules
Pour parvenir à ce chiffre, les chercheurs ont retenu cinq insecticides néonicotinoïdes et ont analysé, entre 2015 et 2016, 198 échantillons de miel provenant du monde entier, ramenés de leur voyage par des visiteurs du jardin botanique de Neufchâtel. 30% de ces échantillons contiennent un des insecticides, 45% en contiennent entre deux et quatre, 10% en contiennent quatre sur cinq.
La demande reste stable, l'offre ne suit plus
Ces chiffres ne viennent pas rassurer les professionnels de la filière. Selon l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf), la mortalité dans les ruches en 2015 était de 30%. En vingt ans, entre 1995 et 2015, la production française de miel a baissé de moitié. Dans le même temps, les importations on été multipliées par quatre. Et pour cause : les Français consomment toujours autant de miel, 40.600 tonnes en 2014 selon FranceAgriMer.
Selon l'Unaf, en revanche, le nombre de ruches est resté relativement stable. En Île-de-France, la production est en augmentation. Même la SNCF produit aujourd'hui son propre miel.
Pour autant, même les "petits" producteurs de miel sont confrontés au problème. Ce sont leurs produits qui ont servi pour l'étude de l'Université de Neufchâtel : "Les petits sont tout aussi exposés que les gros, explique encore Alexandre Abei. Je suis moi-même apiculteur amateur et mon miel a été testé dans cette étude : il est contaminé par des traces de trois molécules." Les plus grosses concentrations de néocotinoïdes ont été retrouvées par les chercheurs dans les échantillons de miel produit en Amérique du Nord (86% d'échantillons contaminés), en Asie (80%) et en Europe (79%
Les concentrations mesurées sont en dessous des quotas fixés pour la consommation humaine. En France, l'utilisation de pesticides tueurs d'abeilles sera interdite à partir du 1er septembre 2018, la loi ayant été voté en 2016, sur fond de protestations du monde agricole. Des dérogations seront possibles jusqu'au 1er juillet 2020, au cas par cas.
France inter
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