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Des chercheurs testent des « gélules de caca » pour lutter contre les bactéries résistantes aux antibiotiques

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  • Des chercheurs testent des « gélules de caca » pour lutter contre les bactéries résistantes aux antibiotiques

    Les pilules de microbiote fécal lyophilisé seront-elles un jour une arme pour prendre en charge les gastroentérites causées par des bactéries résistantes aux antibiotiques ? C’est ce que suggère un essai clinique préliminaire mené par des médecins britanniques.

    Selon une étude, publiée dans The Lancet en 2024, plus de 39 millions de personnes pourraient mourir d’une infection par une bactérie résistante aux antibiotiques avant 2050. Face à ce constat alarmant, les chercheurs du monde entier s’activent, notamment pour mettre au point des alternatives aux antibiotiques.


    Car un nombre grandissant des traitements antibiotiques ne fonctionnent plus pour éliminer les bactéries pathogènes responsables de maladies variées comme les infections de la peau, les IST (infections sexuellement transmissibles), la méningite, les infections urinaires ou la pneumonie.
    L’avenir est dans le caca


    C’est dans cette optique qu’une équipe de médecins du Guy’s and St Thomas’ hospitals de Londres a testé une idée… plutôt surprenante ! Ils ont mis au point des pilules contenant des extraits secs de selles (riches en bactéries) issues de donneurs en bonne santé pour étudier leurs effets sur des patients souffrant d’infections intestinales causées par des bactéries résistantes aux antibiotique

    D’où vient cette idée ? Le transfert de matières fécales est déjà utilisé pour traiter les diarrhées sévères causées par la bactérie Clostridium difficile. On parle de transfert de microbiote fécal ou TMF. Les chercheurs ont remarqué que le TMF était capable non seulement de déloger les C. difficile, mais également les « superbactéries » (appelées aussi bactéries « multirésistantes » ou « super résistantes »). La mise en œuvre d’un TMF étant relativement lourde (injection par lavement au cours d’une coloscopie ou au moyen d’une sonde naso-duodénale ou naso-gastrique), les recherches explorent la possibilité de transférer les matières fécales via des gélules.
    Comment sont fabriquées ces gélules ?


    Les pilules de microbiote fécal sont fabriquées à partir de selles provenant de personnes en bonne santé. Chaque échantillon est d’abord soumis à des tests approfondis afin de s’assurer qu’il ne contient aucun agent pathogène. Une fois les particules alimentaires non digérées éliminées, les selles sont ensuite lyophilisées sous forme de poudre. Celle-ci va être encapsulée dans des pilules spécialement conçues pour résister à l’acide gastrique et se dissoudre dans les intestins, où elles libèrent leur charge bactérienne.

    Une fois dans l’intestin, les bactéries des gélules vont être libérées et entrer en concurrence avec les superbactéries pour la nourriture et l’espace sur la paroi intestinale.
    Des résultats encourageants


    Pour avoir une première idée de l’efficacité de ces gélules de selles, les médecins britanniques les ont administrées à 41 personnes qui souffraient d’infection bactérienne résistante depuis en moyenne six mois. Les premiers résultats indiquent que le traitement a pour effet soit d’éliminer complètement les superbactéries de l’organisme, soit de « les réduire à un niveau qui ne pose pas de problème », indique le Dr Blair Merrick qui a dirigé l’essai clinique.

    Autre effet intéressant : les gélules de selles ont eu pour effet d’améliorer la diversité des espèces bactériennes vivant dans l’intestin des receveurs. Cette diversité est connue pour être un facteur clé de la santé du microbiote. En rendant plus difficile l’implantation de micro-organismes infectieux, elle pourrait, selon les chercheurs, contribuer à la « la résistance à la colonisation » par des pathogènes.
    L’efficacité des gélules doit encore être testée dans des essais cliniques de plus grande ampleur. Si les résultats sont confirmés, ce traitement pourrait être utilisé à la fois à titre préventif et curatif chez les patients à haut risque, notamment ceux qui suivent des traitements immunosuppresseurs, tels que des traitements contre le cancer ou des transplantations d’organes.
    La relève
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