Assez souvent, lorsque nous devons prendre une décision, nous n'avons pas la possibilité ou pas le temps de vérifier si les informations qui nous servent de support sont vraies. Nous nous appuyons alors sur nos croyances, c'est à dire sur des représentations que nous tenons pour vraies.
Il existe trois façons fabriquer de nouvelles croyances :
Fausses croyances lors de la perception d'une nouvelle information
Nous pouvons fabriquer une croyance en étant berné par nos sens. C'est le principe des illusions d'optique ou auditives par exemple (au stade de la sensation perçue ou de la perception) ; ou bien au stade de la représentation lorsque les informations sont transformées par notre culture ou notre environnement (comme l'a suggéré Robert Law, missionnaire au Malawi au XIXe siècle). Image dont l'interprétation dépend de la culture.
Ainsi, si on regarde l'image ci-contre,

nous y verrons certainement une famille assise dans une maison. Mais lorsque des chercheurs ont posé la question à des personnes d'Afrique australe, la plupart ont répondu que la femme à gauche portait une boite sur la tête et, dans ces cultures ou on trouve peu d'angle, les observateurs se représentent la famille comme installée sous un arbre...
De même, on a présenté à des sujets une scène de rixe dans un bar entre un blanc et un noir où un seul des deux protagoniste tenait un couteau. La plupart des observateurs indiquent par la suite que c'est le noir qui portait le couteau alors que dans la photo présentée, il s'agissait de l'inverse (il s'agissait d'une étude sur la fiabilité des témoignages humains).
Fausses croyances par une conclusion éronnée lors d'un raisonnement
Nous nous forgeons également de fausses croyances à la suite d'erreurs de raisonnement.
Fausse croyances transmises par d'autres
Nous sommes parfois très crédules dans ce que nous disent d'autres personnes. Il semble que cela est dû à un mécanisme issu de l'évolution qui nous permet de prendre des décisions même lorsque les informations ne sont pas garanties. Il s'agit de réagir plus vite face à l'environnement.
Plusieurs critères sont ainsi utilisés pour considérer qu'une information est vraie :
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Jean-Michel Cornu
A partir de : Fabrice Clément, Vrai ou faux ? La psychologie de la crédulité, Cerveau et Psycho n°29, septembre octobre 2008
Il existe trois façons fabriquer de nouvelles croyances :
- Lors de la perception d'une nouvelle information par nos sens
- Lors de l'obtention une nouvelle conclusion dans un raisonnement
- Lors de la réception d'une information par quelqu'un d'autre
Fausses croyances lors de la perception d'une nouvelle information
Nous pouvons fabriquer une croyance en étant berné par nos sens. C'est le principe des illusions d'optique ou auditives par exemple (au stade de la sensation perçue ou de la perception) ; ou bien au stade de la représentation lorsque les informations sont transformées par notre culture ou notre environnement (comme l'a suggéré Robert Law, missionnaire au Malawi au XIXe siècle). Image dont l'interprétation dépend de la culture.
Ainsi, si on regarde l'image ci-contre,

nous y verrons certainement une famille assise dans une maison. Mais lorsque des chercheurs ont posé la question à des personnes d'Afrique australe, la plupart ont répondu que la femme à gauche portait une boite sur la tête et, dans ces cultures ou on trouve peu d'angle, les observateurs se représentent la famille comme installée sous un arbre...
De même, on a présenté à des sujets une scène de rixe dans un bar entre un blanc et un noir où un seul des deux protagoniste tenait un couteau. La plupart des observateurs indiquent par la suite que c'est le noir qui portait le couteau alors que dans la photo présentée, il s'agissait de l'inverse (il s'agissait d'une étude sur la fiabilité des témoignages humains).
Fausses croyances par une conclusion éronnée lors d'un raisonnement
Nous nous forgeons également de fausses croyances à la suite d'erreurs de raisonnement.
- L'une des erreurs les plus fréquente est l'induction : il s'agit de considérer que du fait qu'une chose a été vérifiée plusieurs fois, cette chose est vraie.
- Une autre erreur très fréquente arrive lorsque nous cherchons à imaginer une hypothèse pour expliquer un phénomène (on parle d'abduction). Nous avons alors souvent tendance à considérer que parce que notre hypothèse est cohérente avec l'observation elle est vraie. Mais il existe souvent plusieurs possibilités qui toute sont cohérentes avec l'observation. la démarche scientifique consiste alors à chercher ce qui distingue les différentes hypothèses pour en invalider certaines (c'est pour cela que, selon Karl Popper, pour qu'une affirmation soit scientifique, il faut qu'elle soit réfutable).
- Si, nous n'avons pas d'explication à ce phénomène, le fait de le voir se lever tous les matins depuis notre naissance nous laisse à penser qu'il se lèvera encore les prochains jours. Cela peut être la cause d'une grande panique lors d'une éclipse...
- Mais nous pouvons également chercher une explication. Il existe plusieurs possibilités pour expliquer ce phénomène :
- Un Dieu tire le Soleil sur son char et lui fait traverser la voute celeste chaque jour
- Le Soleil tourne autour de la Terre
- La Terre tourne autour du Soleil
Fausse croyances transmises par d'autres
Nous sommes parfois très crédules dans ce que nous disent d'autres personnes. Il semble que cela est dû à un mécanisme issu de l'évolution qui nous permet de prendre des décisions même lorsque les informations ne sont pas garanties. Il s'agit de réagir plus vite face à l'environnement.
Plusieurs critères sont ainsi utilisés pour considérer qu'une information est vraie :
- Un filtre cognitif qui se met en place progressivement chez l'enfant (vers 3 ans) et qui nous permet de distinguer une source bien ou mal informée (mais la vérification parfois nécessaire peut demander un temps et une énergie que nous ne pouvons pas toujours avoir)
- La "preuve sociale" qui nous permet de considérer comme vrai une croyance partagée par un grand nombre de personnes (décrit par Robert Cialdini en 1984)
- Une attention sélective vers ce qui nous procure du plaisir ou du déplaisir (c'est l'objet du système de récompense dans notre cerveau utilisé pour agir vers un contexte ). Nous aurons alors tendance à prolonger une pensée qui nous procure du plaisir et finalement à la considérer comme vraie (par exemple lors qu'une affirmation nous conforte dans nos convictions). Une évocation négative au contraire, risque de diminuer rapidement d'intensité, sauf si elle est associée à un danger immédiat.
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Jean-Michel Cornu
A partir de : Fabrice Clément, Vrai ou faux ? La psychologie de la crédulité, Cerveau et Psycho n°29, septembre octobre 2008
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