Et l'Homme "créa" la première cellule synthétique
Mais qu'a donc fait le professeur Venter ? Une drôle de recette ! Prenez une brave bactérie toute simple et enlevez-lui sa séquence ADN, cette chaîne codée qui fait sa spécificité. Demandez ensuite à des scientifiques de recréer, en laboratoire, chimiquement, la copie parfaite de cet ADN. Un travail de titan.
Prenez alors une autre sorte de bactérie, différente de la première, et détruisez purement et simplement son ADN. Il suffit alors, si l'on peut dire, d'y introduire celui qui a été fabriqué en laboratoire et de regarder ce qui se passe. « Eh bien, cette cellule se met à ressembler à l'autre grâce à son nouveau génome synthétique », poursuit Pierre Tambourin. Et toc. Éthique ?
« Ne pas jouer les apprentis sorciers »
Il s'agit là d'une modification du vivant plutôt que d'une création pure d'une cellule, mais l'Église se montre déjà très réticente. De hauts prélats italiens ont mis en garde « contre un saut dévastateur dans l'inconnu. L'Homme vient de Dieu, il n'est pas Dieu. » Pour Craig Venter, « cela change la définition même de la vie et de son fonctionnement. Nous entrons dans une nouvelle ère où nous sommes surtout limités par notre imagination. »
Mais à quoi diable peuvent bien servir ces cellules synthétiquement modifiées ? « On pourra ainsi créer, dans des usines, des bactéries qui agissent sur la pollution », confie Pierre Tambourin. Des dévoreuses de marée noire ou de gaz carbonique, par exemple. « On pourra aussi mettre au point des médicaments beaucoup plus complexes et plus efficaces. Ou fabriquer des vaccins beaucoup plus rapidement. » Novartis se montre déjà intéressé.
Tout cela devra se faire sous un strict contrôle sanitaire et éthique. « Ne jouons pas à l'apprenti sorcier et évitons que la compétition mondiale, la pression des puissances financières n'amènent à des mises en danger. »
Philippe LEMOINE.
- Craig Venter était déjà l'un des pères du séquençage du génome humain.
De l'ADN créé chimiquement a été implanté dans une cellule vivante. Et elle se porte bien. Cette première mondiale, réalisée aux États-Unis, ouvre des perspectives immenses et des interrogations éthiques.
Mais qu'a donc fait le professeur Venter ? Une drôle de recette ! Prenez une brave bactérie toute simple et enlevez-lui sa séquence ADN, cette chaîne codée qui fait sa spécificité. Demandez ensuite à des scientifiques de recréer, en laboratoire, chimiquement, la copie parfaite de cet ADN. Un travail de titan.
Prenez alors une autre sorte de bactérie, différente de la première, et détruisez purement et simplement son ADN. Il suffit alors, si l'on peut dire, d'y introduire celui qui a été fabriqué en laboratoire et de regarder ce qui se passe. « Eh bien, cette cellule se met à ressembler à l'autre grâce à son nouveau génome synthétique », poursuit Pierre Tambourin. Et toc. Éthique ?
« Ne pas jouer les apprentis sorciers »
Il s'agit là d'une modification du vivant plutôt que d'une création pure d'une cellule, mais l'Église se montre déjà très réticente. De hauts prélats italiens ont mis en garde « contre un saut dévastateur dans l'inconnu. L'Homme vient de Dieu, il n'est pas Dieu. » Pour Craig Venter, « cela change la définition même de la vie et de son fonctionnement. Nous entrons dans une nouvelle ère où nous sommes surtout limités par notre imagination. »
Mais à quoi diable peuvent bien servir ces cellules synthétiquement modifiées ? « On pourra ainsi créer, dans des usines, des bactéries qui agissent sur la pollution », confie Pierre Tambourin. Des dévoreuses de marée noire ou de gaz carbonique, par exemple. « On pourra aussi mettre au point des médicaments beaucoup plus complexes et plus efficaces. Ou fabriquer des vaccins beaucoup plus rapidement. » Novartis se montre déjà intéressé.
Tout cela devra se faire sous un strict contrôle sanitaire et éthique. « Ne jouons pas à l'apprenti sorcier et évitons que la compétition mondiale, la pression des puissances financières n'amènent à des mises en danger. »
Philippe LEMOINE.
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