Cette idée vieille comme le monde fait sans doute rêver mais elle dépasse de loin notre imagination. La formidable découverte du docteur montpelliérain Jean-Marc Lemaitre sur le rajeunissement des cellules humaines (lire ci-contre) relance le débat sur la longévité de l'homme. Loin d'être anodine, sa découverte démontre que le processus du vieillissement est réversible. Mais cette quête n'est pas nouvelle au sein de la communauté scientifique mondiale.
En 2006-2007, l'équipe japonaise de Shinya Yamakanaka a ouvert une nouvelle voie en mettant au point des cellules souches non embryonnaires, les Induced Pluripotent Stem Cells (IPSC), dotées des mêmes potentialités que des cellules souches embryonnaires. Les Japonais sont partis de cellules adultes qu'ils ont reprogrammées grâce à un cocktail de quatre gènes, transportés par des virus qui vont s'intégrer au noyau (lentivirus).
Et la morale et l'éthique et la religion dans tout ça ? Comment ferions-nous, pauvres immortels, pour nous nourrir, alors que la population mondiale est passée à 7 milliards d'individus et qu'un milliard de gens ne mangent pas à leur faim ? Certes, la quête du Graal, la Fontaine de jouvence, fait fantasmer nos sociétés qui, avec le progrès de la médecine, acceptent de moins en moins l'idée de la mort et du vieillissement.
Le marché de la médecine anti-âge est depuis plusieurs années un secteur très porteur pour l'industrie pharmaceutique et cosmétique qui investit massivement dans ce secteur.
La découverte de la DHEA par le professeur Beaulieu (lire ci-dessous), le succès commercial du Viagra en matière de sexualité et les recherches engagées sur les maladies du grand âge notamment Alzheimer témoignent de cette mobilisation pour reculer toujours un peu plus loin les frontières du vieillissement.
Déja, en 2040, plus d'un Français sur trois aura plus de 60 ans.
Pr Beaulieu : « On peut gagner 10 ans de vie »
Perplexe, le professeur Émile-Étienne Beaulieu, découvreur émérite avec ses collaborateurs de la sécrétion du sulfate de déhydroépiandrostérone (DHEA) par les glandes surrénales et a décrit son métabolisme et ses fonctions, notamment sur certains aspects du vieillissement. Lorsque nous l'avons interrogé, vendredi, il n'avait pas encore pris connaissance des travaux de Jean-Marc Lemaitre sur le rajeunissement des cellules centenaires. Mais peu importe. Pour l'ancien président de l'Académie des sciences, vaincre les maladies du vieillissement est un leitmotiv de longue date.
« La recherche dans ce domaine, est pour le bien de l'Homme qui vit de plus en plus vieux. Quant à la question de l'immortalité, il n'y a pas de raison pour qu'elle existe plus chez l'homme que dans un morceau de métal. Je travaille beaucoup sur le cerveau où l'on observe des évolutions positives de rajeunissement au cours même du vieillissement. Dans ce domaine, soyons plus modestes que de parler d'immortalité. Si on pouvait acquérir 10 ans de plus, voire plus encore, ce serait déjà un gain non négligeable ».
Professeur honoraire au Collège de France, où il a occupé la chaire « Fondements et principes de la reproduction humaine » de 1993 à 1997, Étienne Beaulieu reste pour le grand public celui qui a découvert où était sécrétée la DHEA, une hormone réputée pour ses effets antivieillissement. Il a aussi mis au point de nouvelles antihormones comme l'antiprogestérone RU486 (Mifepristone) qui déclenche l'interruption précoce de grossesse, facilite les accouchements délicats et intervient dans le traitement de plusieurs types de tumeurs. G.C.
Le chiffre : 122
ans > Jeanne Calment. Née le 21 février 1875 à Arles (Bouches-du-Rhône) et morte le 4 août 1997 dans la même ville à l'âge de 122 ans, 5 mois et 14 jours (elle a vécu 44 724 jours). C'est la personne ayant vécu le plus longtemps, connue à ce jour.
La phrase
« Cette découverte va permettre de développer de nouveaux modèles pour étudier le vieillissement et d'améliorer les possibilités de la médecine régénérative ». Jean-Marc Lemaitre, docteur à l'Institut de génomique fonctionnelle de Montpellier
Recherche : la course mondiale
Dans le monde entier, les scientifiques qui travaillent sur le vieillissement se livrent à une course acharnée. Rien que cette semaine, trois ou quatre publications de haute facture dans la presse scientifique internationale avancent, qu'expérimentalement, les effets du vieillissement ne sont pas irréversibles. En marge des travaux des chercheurs français de Montpellier, des Américains de la clinique Mayo (Minnesota), dirigés par Jan van Deursen, ont révélé ce mois-ci qu'ils peuvent débarrasser l'organisme des souris de vieilles cellules qui s'accumulent avec l'âge. Leur découverte, publiée dans la revue anglaise « Nature », porte sur un modèle de souris modifiée génétiquement. Elle démontre pour la première fois que si l'on parvient à éliminer des cellules sénescentes (processus physiologique qui entraîne une lente dégradation des fonctions de l'organisme, N.D.L.R.), l'organisme reste en bien meilleur état général.
connectez-vous sur www.ladepeche.fr
En 2006-2007, l'équipe japonaise de Shinya Yamakanaka a ouvert une nouvelle voie en mettant au point des cellules souches non embryonnaires, les Induced Pluripotent Stem Cells (IPSC), dotées des mêmes potentialités que des cellules souches embryonnaires. Les Japonais sont partis de cellules adultes qu'ils ont reprogrammées grâce à un cocktail de quatre gènes, transportés par des virus qui vont s'intégrer au noyau (lentivirus).
Et la morale et l'éthique et la religion dans tout ça ? Comment ferions-nous, pauvres immortels, pour nous nourrir, alors que la population mondiale est passée à 7 milliards d'individus et qu'un milliard de gens ne mangent pas à leur faim ? Certes, la quête du Graal, la Fontaine de jouvence, fait fantasmer nos sociétés qui, avec le progrès de la médecine, acceptent de moins en moins l'idée de la mort et du vieillissement.
Le marché de la médecine anti-âge est depuis plusieurs années un secteur très porteur pour l'industrie pharmaceutique et cosmétique qui investit massivement dans ce secteur.
La découverte de la DHEA par le professeur Beaulieu (lire ci-dessous), le succès commercial du Viagra en matière de sexualité et les recherches engagées sur les maladies du grand âge notamment Alzheimer témoignent de cette mobilisation pour reculer toujours un peu plus loin les frontières du vieillissement.
Déja, en 2040, plus d'un Français sur trois aura plus de 60 ans.
Pr Beaulieu : « On peut gagner 10 ans de vie »
Perplexe, le professeur Émile-Étienne Beaulieu, découvreur émérite avec ses collaborateurs de la sécrétion du sulfate de déhydroépiandrostérone (DHEA) par les glandes surrénales et a décrit son métabolisme et ses fonctions, notamment sur certains aspects du vieillissement. Lorsque nous l'avons interrogé, vendredi, il n'avait pas encore pris connaissance des travaux de Jean-Marc Lemaitre sur le rajeunissement des cellules centenaires. Mais peu importe. Pour l'ancien président de l'Académie des sciences, vaincre les maladies du vieillissement est un leitmotiv de longue date.
« La recherche dans ce domaine, est pour le bien de l'Homme qui vit de plus en plus vieux. Quant à la question de l'immortalité, il n'y a pas de raison pour qu'elle existe plus chez l'homme que dans un morceau de métal. Je travaille beaucoup sur le cerveau où l'on observe des évolutions positives de rajeunissement au cours même du vieillissement. Dans ce domaine, soyons plus modestes que de parler d'immortalité. Si on pouvait acquérir 10 ans de plus, voire plus encore, ce serait déjà un gain non négligeable ».
Professeur honoraire au Collège de France, où il a occupé la chaire « Fondements et principes de la reproduction humaine » de 1993 à 1997, Étienne Beaulieu reste pour le grand public celui qui a découvert où était sécrétée la DHEA, une hormone réputée pour ses effets antivieillissement. Il a aussi mis au point de nouvelles antihormones comme l'antiprogestérone RU486 (Mifepristone) qui déclenche l'interruption précoce de grossesse, facilite les accouchements délicats et intervient dans le traitement de plusieurs types de tumeurs. G.C.
Le chiffre : 122
ans > Jeanne Calment. Née le 21 février 1875 à Arles (Bouches-du-Rhône) et morte le 4 août 1997 dans la même ville à l'âge de 122 ans, 5 mois et 14 jours (elle a vécu 44 724 jours). C'est la personne ayant vécu le plus longtemps, connue à ce jour.
La phrase
« Cette découverte va permettre de développer de nouveaux modèles pour étudier le vieillissement et d'améliorer les possibilités de la médecine régénérative ». Jean-Marc Lemaitre, docteur à l'Institut de génomique fonctionnelle de Montpellier
Recherche : la course mondiale
Dans le monde entier, les scientifiques qui travaillent sur le vieillissement se livrent à une course acharnée. Rien que cette semaine, trois ou quatre publications de haute facture dans la presse scientifique internationale avancent, qu'expérimentalement, les effets du vieillissement ne sont pas irréversibles. En marge des travaux des chercheurs français de Montpellier, des Américains de la clinique Mayo (Minnesota), dirigés par Jan van Deursen, ont révélé ce mois-ci qu'ils peuvent débarrasser l'organisme des souris de vieilles cellules qui s'accumulent avec l'âge. Leur découverte, publiée dans la revue anglaise « Nature », porte sur un modèle de souris modifiée génétiquement. Elle démontre pour la première fois que si l'on parvient à éliminer des cellules sénescentes (processus physiologique qui entraîne une lente dégradation des fonctions de l'organisme, N.D.L.R.), l'organisme reste en bien meilleur état général.
connectez-vous sur www.ladepeche.fr
Commentaire