Selon l'AFP citant un média chinois, "des médecins chinois ont greffé la main d'un homme, tranchée lors d'un accident, sur sa jambe, à laquelle elle est restée attachée un mois avant de retrouver sa place originale". En réalité, il ne s'agit pas vraiment d'une greffe. Et encore moins d'une première. Explications.
La main tranchée par une foreuse
L'homme de 25 ans, identifié par son surnom Xiao Wei, avait vu sa main droite tranchée par une foreuse le mois dernier à Changde, dans la province centrale du Hunan, selon le journal local Xiaoxiang Chen Bao. Son bras étant trop abîmé pour y "rattacher" immédiatement la main amputée, les chirurgiens de Changsha (capitale du Hunan) ont décidé de transplanter cette dernière, et non pas de la greffer (voir encadré), à la cheville afin de la garder "en vie" le temps nécessaire.
La transplantation est réalisée avec une connexion chirurgicale des vaisseaux sanguins fonctionnels, alors que ce n'est pas le cas pour la greffe. Dans le cas de cette dernière, la revascularisation se fait au fil du temps, naturellement. Ainsi, une "greffe cardiaque" est un abus de langage, il s'agit en réalité d'une transplantation.
Une fois la main à nouveau en place sur l'avant-bras, Xiao Wei devra encore subir des opérations supplémentaires et bénéficier d'une rééducation motrice.
La "mise en nourrice" provisoire, une technique connue
La technique est en réalité déjà connue. Des membres tranchés peuvent être sauvés en vue d'une transplantation ultérieure s'ils peuvent être à nouveau vascularisés, c'est-à-dire alimentés en sang, dans les heures qui suivent l'amputation. Les chirurgiens appellent cela une "ré-implantation hétérotopique de sauvetage temporaire", ou mise en nourrice provisoire.
"Les images sont saisissantes et l'idée est très belle mais, malheureusement, il n'y a rien d'innovant", explique le Dr Aram Gazarian, chirurgien et responsable du programme des transplantation de la main à Lyon.
Et de nous raconter l'exploit réalisé par l'équipe du chirurgien yougoslave Marco Godina qui a décrit la technique pour la première fois en 1986. En outre, une équipe espagnole, à Séville, avait aussi utilisé cette technique pour une transplantation faciale. Elle, avait choisi la paroi abdominale pour la mise en nourrice.
Et les équipes françaises ne sont pas en reste. Le Pr Maurice Mimoun, le 13 mars 1990, a mis pour la première fois en nourrice un pied transplanté sur l'avant-bras d'un homme tombé du quai d'un métro. Le pied était en excellent état mais la jambe trop abimée pour que la transplantation soit réalisée dans l'immédiat. Le pied a donc été greffé sur l'avant-bras temporairement pour se donner le temps de réparer la jambe. Le Pr Mimoun explique : "nous avons l'habitude en chirurgie réparatrice de placer les patients dans des situations transitoires qui peuvent paraître extrêmes (la peau du front sur le nez, les deux jambes collés pour faire basculer de la peau d'un coté à l'autre...)".

Nouvelobs
La main tranchée par une foreuse
L'homme de 25 ans, identifié par son surnom Xiao Wei, avait vu sa main droite tranchée par une foreuse le mois dernier à Changde, dans la province centrale du Hunan, selon le journal local Xiaoxiang Chen Bao. Son bras étant trop abîmé pour y "rattacher" immédiatement la main amputée, les chirurgiens de Changsha (capitale du Hunan) ont décidé de transplanter cette dernière, et non pas de la greffer (voir encadré), à la cheville afin de la garder "en vie" le temps nécessaire.
La transplantation est réalisée avec une connexion chirurgicale des vaisseaux sanguins fonctionnels, alors que ce n'est pas le cas pour la greffe. Dans le cas de cette dernière, la revascularisation se fait au fil du temps, naturellement. Ainsi, une "greffe cardiaque" est un abus de langage, il s'agit en réalité d'une transplantation.
Une fois la main à nouveau en place sur l'avant-bras, Xiao Wei devra encore subir des opérations supplémentaires et bénéficier d'une rééducation motrice.
La "mise en nourrice" provisoire, une technique connue
La technique est en réalité déjà connue. Des membres tranchés peuvent être sauvés en vue d'une transplantation ultérieure s'ils peuvent être à nouveau vascularisés, c'est-à-dire alimentés en sang, dans les heures qui suivent l'amputation. Les chirurgiens appellent cela une "ré-implantation hétérotopique de sauvetage temporaire", ou mise en nourrice provisoire.
"Les images sont saisissantes et l'idée est très belle mais, malheureusement, il n'y a rien d'innovant", explique le Dr Aram Gazarian, chirurgien et responsable du programme des transplantation de la main à Lyon.
Et de nous raconter l'exploit réalisé par l'équipe du chirurgien yougoslave Marco Godina qui a décrit la technique pour la première fois en 1986. En outre, une équipe espagnole, à Séville, avait aussi utilisé cette technique pour une transplantation faciale. Elle, avait choisi la paroi abdominale pour la mise en nourrice.
Et les équipes françaises ne sont pas en reste. Le Pr Maurice Mimoun, le 13 mars 1990, a mis pour la première fois en nourrice un pied transplanté sur l'avant-bras d'un homme tombé du quai d'un métro. Le pied était en excellent état mais la jambe trop abimée pour que la transplantation soit réalisée dans l'immédiat. Le pied a donc été greffé sur l'avant-bras temporairement pour se donner le temps de réparer la jambe. Le Pr Mimoun explique : "nous avons l'habitude en chirurgie réparatrice de placer les patients dans des situations transitoires qui peuvent paraître extrêmes (la peau du front sur le nez, les deux jambes collés pour faire basculer de la peau d'un coté à l'autre...)".

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