FLUORESCENCE. Le phénomène de la fluorescence dans le monde vivant est bien connu des chercheurs. Il est dû à des protéines qui absorbent la lumière à une certaine longueur d'onde et la ré-émettent à une autre (généralement en vert, orange ou rouge)
Ce phénomène - à ne pas confondre avec la bioluminescence qui consiste à convertir de l'énergie chimique en énergie lumineuse - a déjà été caractérisé sur des champignons, des coraux ou des méduses. Jusqu'à présent, seuls quelques poissons fluorescents, presque exclusivement de couleur rouge, avaient été identifiés.
Mais les chercheurs du Muséum d'Histoire Naturelle de New York viennent d'élargir considérablement le nombre de poissons aimant jouer les boules à facettes. Alors qu'ils étudiaient la fluorescence des coraux au Bahamas en les arrosant de lumière bleue, les chercheurs ont eu la surprise de voir filer sous leurs yeux une splendide anguille auréolée d'un halo de lumière verte.
Quelques espèces de poissons capable de refléter une lumière fluorescente.
Intrigués par le phénomène, les chercheurs ont alors braqué leurs lampes sur les poissons afin de mesurer l'ampleur du phénomène. Quatre missions d'exploration ont été conduites dans les Bahamas mais aussi dans les Îles Salomon (à l'est de la Papouasie Nouvelle-Guinée) ainsi que dans de nombreux aquariums.
De la fluorescence chez... ceux qui se camouflent
Leur étude, publiée le 8 janvier dans le magazine Plos One, a permis d'identifier 180 espèces de poissons (répartis dans 50 familles différentes), capables d'émettre une lumière fluorescente allant du rouge au vert en passant par l'orangé.
Chose surprenante, la plupart de ces animaux capables de ré-émettre de la lumière sont ceux qui pratiquent... le camouflage ! "Observés avec un filtre jaune, ces animaux devenaient alors très visibles" expliquent les chercheurs dans la publication.
Aussi, pour expliquer ce paradoxe, les biologistes supposent que l'oeil de ces poissons est capable d'effectuer cette filtration de la lumière, ce qui leur faciliterait la tâche pour repérer leurs congénères, tout en restant camouflés au regard de leurs prédateurs. Ils imaginent également que les poissons pourraient utiliser la fluorescence comme un signal pour communiquer une intention (menace, reproduction...) ou un état physiologique.
Nouvelobs
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