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Quand nos simples pas éclaireront les lieux publics

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    Propre et écologique.
    Quand nos simples pas éclaireront les lieux publics
    LE MONDE | 02.12.06 | 15h12

    e corps humain en mouvement est une source d'énergie non polluante et éminemment renouvelable. Pourquoi ne pas tenter de la recueillir et de l'exploiter ? Tel est le pari engagé par Claire Price, directrice du cabinet d'architectes Facility.Tout commence, nous raconte-t-elle dans son atelier, par un sursaut d'amour-propre. En 2005, sa petite équipe remporte un concours de rénovation des viaducs et des tunnels du réseau ferré londonien. Elle propose notamment de "récolter" l'énergie générée par les vibrations des trains. Un membre du jury trouve l'idée séduisante mais chimérique. Claire Price, piquée au vif, décide de montrer le contraire. Ainsi naquit le projet Pacesetters, auquel s'intéressent de gros sponsors, comme Philips et EDF Energy. Des recherches similaires sont menées par des équipes à Tokyo.

    Le projet britannique part d'une réalité toute simple : en marchant, un être humain produit, à chaque pas, une énergie de 6 à 8 watts, totalement perdue. "Quel gaspillage ! observe Claire Price, lorsqu'on pense, par exemple, que les halls de la gare de Victoria voient passer 34 000 usagers pendant une heure de pointe. On doit pouvoir, ajoute-t-elle, recycler 30 % à 50 % de cette énergie urbaine, qui pourrait, à elle seule, alimenter 6 500 lampes à faible consommation."

    D'où l'actuelle construction d'un escalier dont les marches sont équipées d'un dispositif hydraulique et piézo-électrique apte à convertir l'énergie des pas en électricité. Ce prototype mis au point avec l'aide de l'université de Hull, sera testé au plus tard à l'été 2007. Le second prototype est un système d'éclairage sans fil muni de petits générateurs qui collecteront l'énergie des vibrations du sol provoquées par les trains. Des diodes lumineuses reliées à l'ensemble pourront éclairer l'intérieur des gares.

    Techniquement, ces inventions supposent, pour éviter trop de déperdition, une grande proximité - au maximum quelques dizaines de mètres - entre les lieux de production et de consommation de l'énergie. Par exemple, dans un immeuble dont le sol contient des "ressorts" reliés à des batteries qui stockeront et diffuseront l'électricité nécessaire.

    Outre leur valeur écologique, qui les rend politiquement correctes, ces captures de l'énergie vibratoire, d'origine humaine ou mécanique, pourraient satisfaire les besoins de petits appareils : lampes, téléphones portables, micro-ordinateurs. Sans oublier, conclut Claire Price, la fierté du producteur : "C'est une belle idée, pour un piéton, de savoir qu'en traversant Trafalgar Square il fait fonctionner trente ampoules électriques."


    Jean-Pierre Langellier

    Article paru dans l'édition du 03.12.06
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