Pour la première fois de son histoire, le Conseil de sécurité de l'ONU, gardien de la paix et de la sécurité internationale, a tenu, mardi 17 avril, une séance consacrée au changement climatique, phénomène perçu par plusieurs pays comme un facteur de déstabilisation du système de "sécurité collective". La rencontre a été organisée à la demande du Royaume-Uni, qui l'a jugée "historique", mais elle n'a débouché sur aucune décision, en raison des réticences de plusieurs pays, qui jugent que le dossier n'est pas de la compétence du Conseil.
La ministre britannique des affaires étrangères, Margaret Beckett, a justifié l'organisation du débat, qu'elle présidait, en dessinant le spectre d'une "intensification de la compétition pour la nourriture, l'eau et l'énergie" qui serait génératrice de guerres, en particulier dans les régions les plus instables, et notamment en Afrique. Les "preuves scientifiques récentes" ont, d'après elle, renforcé les "pires craintes" sur le réchauffement de la planète et son cortège de "sécheresses (...), d'inondations, de maladies ou de famines" qui pourraient provoquer "des migrations sur une échelle sans précédent".
5 500 MILLIARDS D'EUROS
Pour illustrer les premiers signes de tensions géopolitiques, Margaret Beckett a cité l'exemple de l'Ouganda, où les ressources hydroélectriques sont déjà affectées par la sécheresse et où le président, Yoweri Museveni, a qualifié le changement climatique, provoqué en partie par les émissions de gaz à effet de serre des pays industrialisés, "d'agression des riches contre les pauvres".
Pour le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, "le réchauffement de la planète est sans équivoque" et ses effets "se font déjà sentir dans de nombreux domaines". "Comparé au coût du conflit, le coût de la prévention est bien moindre", a-t-il prévenu. Selon un rapport de l'économiste britannique, Nicholas Stern, rendu public en octobre 2006, le coût économique du réchauffement climatique pourrait atteindre 5 500 milliards d'euros.
A l'appui de sa thèse, Margaret Beckett a cité un rapport de onze généraux et amiraux américains à la retraite, publié lundi 16 avril par la CNA Corporation, un groupe de réflexion, rapport selon lequel le changement climatique risque de "multiplier les menaces d'instabilité dans certaines des régions les plus volatiles du monde", ce qui conduirait les Etats-Unis à s'engager militairement pour prévenir la faillite d'Etats pouvant servir "de terreau au terrorisme".
Une cinquantaine de pays se sont joints au débat, dont un bon nombre, notamment la France, pour soutenir l'initiative britannique. Plusieurs pays s'en sont toutefois démarqués, affirmant que le Conseil de sécurité sortait de ses prérogatives. Ce fut notamment le cas des Etats-Unis, discrètement, mais aussi de la Russie et de la Chine, dont le représentant, Liu Zhenmin, a assuré que la réunion de mardi constituait "une exception" et ne serait "assortie d'aucun document ni actions de suivi".
Par Le Monde
La ministre britannique des affaires étrangères, Margaret Beckett, a justifié l'organisation du débat, qu'elle présidait, en dessinant le spectre d'une "intensification de la compétition pour la nourriture, l'eau et l'énergie" qui serait génératrice de guerres, en particulier dans les régions les plus instables, et notamment en Afrique. Les "preuves scientifiques récentes" ont, d'après elle, renforcé les "pires craintes" sur le réchauffement de la planète et son cortège de "sécheresses (...), d'inondations, de maladies ou de famines" qui pourraient provoquer "des migrations sur une échelle sans précédent".
5 500 MILLIARDS D'EUROS
Pour illustrer les premiers signes de tensions géopolitiques, Margaret Beckett a cité l'exemple de l'Ouganda, où les ressources hydroélectriques sont déjà affectées par la sécheresse et où le président, Yoweri Museveni, a qualifié le changement climatique, provoqué en partie par les émissions de gaz à effet de serre des pays industrialisés, "d'agression des riches contre les pauvres".
Pour le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, "le réchauffement de la planète est sans équivoque" et ses effets "se font déjà sentir dans de nombreux domaines". "Comparé au coût du conflit, le coût de la prévention est bien moindre", a-t-il prévenu. Selon un rapport de l'économiste britannique, Nicholas Stern, rendu public en octobre 2006, le coût économique du réchauffement climatique pourrait atteindre 5 500 milliards d'euros.
A l'appui de sa thèse, Margaret Beckett a cité un rapport de onze généraux et amiraux américains à la retraite, publié lundi 16 avril par la CNA Corporation, un groupe de réflexion, rapport selon lequel le changement climatique risque de "multiplier les menaces d'instabilité dans certaines des régions les plus volatiles du monde", ce qui conduirait les Etats-Unis à s'engager militairement pour prévenir la faillite d'Etats pouvant servir "de terreau au terrorisme".
Une cinquantaine de pays se sont joints au débat, dont un bon nombre, notamment la France, pour soutenir l'initiative britannique. Plusieurs pays s'en sont toutefois démarqués, affirmant que le Conseil de sécurité sortait de ses prérogatives. Ce fut notamment le cas des Etats-Unis, discrètement, mais aussi de la Russie et de la Chine, dont le représentant, Liu Zhenmin, a assuré que la réunion de mardi constituait "une exception" et ne serait "assortie d'aucun document ni actions de suivi".
Par Le Monde

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