orcer une bactérie à ingérer le génome entier d’une autre bactérie, l’obligeant ainsi à changer d’espèce, c’est possible, annoncent aujourd’hui des chercheurs dans la revue Science. L’équipe d’Hamilton Smith, qui travaille avec Craig Venter, a isolé l’ADN de la bactérie Mycoplasma mycoides puis l’a ajouté à des colonies d’une bactérie cousine, Mycoplasma capricolum. Au bout de quelques jours, certaines de ces bactéries avaient intégré le nouvel ADN. Pour le repérer, les chercheurs avaient au préalable ajouté à l’ADN de M. mycoides un gène de résistance à un antibiotique et un gène qui donne aux bactéries une couleur bleue.
Jusqu’à présent, les biologistes modifient les génomes des bactéries en ajoutant des séquences génétiques plus ou moins longues. L’objectif de l’équipe de Craig Venter est autre : ces pionniers de la biologie synthétique veulent synthétiser un ‘’génome minimal’’, autrement dit le kit de base capable de faire fonctionner un organisme (lire). Depuis plusieurs années les chercheurs de l’Institut Venter travaillent sur le génome de Mycoplasma genitalium, qui est déjà très réduit (517 gènes). Les mycoplasmes ont en effet la particularité de vivre à l’intérieur d’une autre cellule et de n’être entourés que d’une paroi souple, alors que la plupart des bactéries possèdent en plus une paroi rigide.
Cette simple membrane a sans doute facilité le passage de l’ADN. Smith et ses collègues avaient par ailleurs ajouté au bain des Mycoplasma capricolum du polyéthylène glycol, qui crée des ‘’trous’’ réversibles dans la membrane. Ils ont donc rapidement vu apparaître des bactéries bleues, signe que l’ADN avait été intégré par les bactéries hôtes et qu’il était fonctionnel.
Des inconnues demeurent sur la façon dont cette ingestion s’est effectuée. Les chercheurs supposent que les deux génomes ont pu cohabiter au sein du mycoplasme et qu’au moment de la division cellulaire se sont crées des cellules filles avec l’un ou l’autre des génomes. Ensuite, lorsque les chercheurs ont testé la résistance à l’antibiotique, seuls les mycoplasmes porteurs de l’ADN de M. mycoides auraient survécu.
Il n’est pas certain que les mêmes résultats puissent être obtenus avec des bactéries à double paroi ou avec des microorganismes qui ne sont pas apparentés et qui n’ont pas autant de protéines en commun. Pour l’équipe de Craig Venter, c’est cependant une étape très importante vers le transfert d’un génome minimal synthétique dans une bactérie. Venter a précisé hier à la presse que l’expérience pourrait avoir lieu dans quelques mois.
A quoi servira un tel organisme ? Craig Venter a reçu une subvention du Département américain de l’Energie pour mettre au point des bactéries qui produisent de l’hydrogène ou du méthane à partir de CO2… Objectif qui est encore loin d’être atteint et que d’autres équipes poursuivent avec les moyens plus ‘’classiques’’ de la manipulation génétique des bactéries.
Par Sciences et avenir
Jusqu’à présent, les biologistes modifient les génomes des bactéries en ajoutant des séquences génétiques plus ou moins longues. L’objectif de l’équipe de Craig Venter est autre : ces pionniers de la biologie synthétique veulent synthétiser un ‘’génome minimal’’, autrement dit le kit de base capable de faire fonctionner un organisme (lire). Depuis plusieurs années les chercheurs de l’Institut Venter travaillent sur le génome de Mycoplasma genitalium, qui est déjà très réduit (517 gènes). Les mycoplasmes ont en effet la particularité de vivre à l’intérieur d’une autre cellule et de n’être entourés que d’une paroi souple, alors que la plupart des bactéries possèdent en plus une paroi rigide.
Cette simple membrane a sans doute facilité le passage de l’ADN. Smith et ses collègues avaient par ailleurs ajouté au bain des Mycoplasma capricolum du polyéthylène glycol, qui crée des ‘’trous’’ réversibles dans la membrane. Ils ont donc rapidement vu apparaître des bactéries bleues, signe que l’ADN avait été intégré par les bactéries hôtes et qu’il était fonctionnel.
Des inconnues demeurent sur la façon dont cette ingestion s’est effectuée. Les chercheurs supposent que les deux génomes ont pu cohabiter au sein du mycoplasme et qu’au moment de la division cellulaire se sont crées des cellules filles avec l’un ou l’autre des génomes. Ensuite, lorsque les chercheurs ont testé la résistance à l’antibiotique, seuls les mycoplasmes porteurs de l’ADN de M. mycoides auraient survécu.
Il n’est pas certain que les mêmes résultats puissent être obtenus avec des bactéries à double paroi ou avec des microorganismes qui ne sont pas apparentés et qui n’ont pas autant de protéines en commun. Pour l’équipe de Craig Venter, c’est cependant une étape très importante vers le transfert d’un génome minimal synthétique dans une bactérie. Venter a précisé hier à la presse que l’expérience pourrait avoir lieu dans quelques mois.
A quoi servira un tel organisme ? Craig Venter a reçu une subvention du Département américain de l’Energie pour mettre au point des bactéries qui produisent de l’hydrogène ou du méthane à partir de CO2… Objectif qui est encore loin d’être atteint et que d’autres équipes poursuivent avec les moyens plus ‘’classiques’’ de la manipulation génétique des bactéries.
Par Sciences et avenir
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