LE PARISIEN WEEK-END. Des chercheurs britanniques et allemands savent désormais fabriquer du béton à partir de sable du désert. Produit avec ces ressources locales et abondantes, ce nouveau matériau, réutilisable, offre une option écologique et économique pour répondre au boom de la construction dans les pays émergents.
Par Judith Bregman
Le 10 septembre 2018 à 17h32Une jolie couleur dorée, un grain très fin, un fini lisse et doux au toucher, et pourtant une résistance suffisante pour bâtir, par exemple, des maisons individuelles : au printemps dernier, quatre ingénieurs et designers de l'Imperial College London ont dévoilé, lors de la finale d'un concours d'innovation organisé par leur université, un matériau de construction aux propriétés étonnantes.
L'idée de génie de ce quatuor ? Fabriquer un béton d'un nouveau genre à partir du sable du désert en utilisant un liant naturel dont la formule reste secrète, en lieu et place du ciment qui fait aujourd'hui office de « colle » dans la recette du béton classique. Baptisé Finite, ce nouveau matériau possède une empreinte carbone deux fois moindre que celle de son prédécesseur, et des propriétés mécaniques très prometteuses.
Une demande en forte hausse
« Notre préoccupation était de développer une façon de construire parfaitement durable, qui se passe des ressources difficiles à se procurer sur cette planète », raconte l'ingénieur Matteo Maccario, à l'origine du projet Finite avec son camarade Hamza Oza, ainsi que deux designers, Carolyn Tam et Saki Maruyama.
« Contrairement à ce que nous pensions initialement, le sable n'est pas si abondant. Le boom de la construction dans les pays émergents a entraîné une pénurie qui a des conséquences environne mentales et sociales dramatiques dans des régions du monde comme l'Inde, les Philippines ou le Vietnam », ajoute l'inventeur.
Pourtant, sur Terre, la surface des déserts atteint 5 milliards d'hectares, l'équivalent du continent américain, et augmente chaque année de 6 millions d'hectares. Mais leurs grains de sable, façonnés par le vent, sont trop petits, trop ronds et trop lisses pour être agglomérés et former du béton classique. Seul le sable de la mer et du lit des rivières intéressait donc jusqu'à présent les cimentiers.
Or, avec l'explosion démographique et le développement des pays émergents, la demande de béton connaît une croissance exponentielle. Dans certaines régions du monde, les gisements de granulats des sous-sols et des bords de mer arrivent à épuisement. Désormais, les fonds sous-marins y font lui aussi l'objet d'une extraction intense, au prix d'un lourd impact écologique.
Quant au Qatar, quoique situé en plein désert, il importe chaque année l'équivalent de 6 milliards de dollars de sable pour faire face à son inflation immobilière.
Par Judith Bregman
Le 10 septembre 2018 à 17h32Une jolie couleur dorée, un grain très fin, un fini lisse et doux au toucher, et pourtant une résistance suffisante pour bâtir, par exemple, des maisons individuelles : au printemps dernier, quatre ingénieurs et designers de l'Imperial College London ont dévoilé, lors de la finale d'un concours d'innovation organisé par leur université, un matériau de construction aux propriétés étonnantes.
L'idée de génie de ce quatuor ? Fabriquer un béton d'un nouveau genre à partir du sable du désert en utilisant un liant naturel dont la formule reste secrète, en lieu et place du ciment qui fait aujourd'hui office de « colle » dans la recette du béton classique. Baptisé Finite, ce nouveau matériau possède une empreinte carbone deux fois moindre que celle de son prédécesseur, et des propriétés mécaniques très prometteuses.
Une demande en forte hausse
« Notre préoccupation était de développer une façon de construire parfaitement durable, qui se passe des ressources difficiles à se procurer sur cette planète », raconte l'ingénieur Matteo Maccario, à l'origine du projet Finite avec son camarade Hamza Oza, ainsi que deux designers, Carolyn Tam et Saki Maruyama.
« Contrairement à ce que nous pensions initialement, le sable n'est pas si abondant. Le boom de la construction dans les pays émergents a entraîné une pénurie qui a des conséquences environne mentales et sociales dramatiques dans des régions du monde comme l'Inde, les Philippines ou le Vietnam », ajoute l'inventeur.
Pourtant, sur Terre, la surface des déserts atteint 5 milliards d'hectares, l'équivalent du continent américain, et augmente chaque année de 6 millions d'hectares. Mais leurs grains de sable, façonnés par le vent, sont trop petits, trop ronds et trop lisses pour être agglomérés et former du béton classique. Seul le sable de la mer et du lit des rivières intéressait donc jusqu'à présent les cimentiers.
Or, avec l'explosion démographique et le développement des pays émergents, la demande de béton connaît une croissance exponentielle. Dans certaines régions du monde, les gisements de granulats des sous-sols et des bords de mer arrivent à épuisement. Désormais, les fonds sous-marins y font lui aussi l'objet d'une extraction intense, au prix d'un lourd impact écologique.
Quant au Qatar, quoique situé en plein désert, il importe chaque année l'équivalent de 6 milliards de dollars de sable pour faire face à son inflation immobilière.
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