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Et si la vie n’avait pas besoin d’eau pour se développer sur d’autres planètes ?

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  • Et si la vie n’avait pas besoin d’eau pour se développer sur d’autres planètes ?




    Allant à l’encontre du consensus scientifique, des chercheurs du MIT avancent dans une étude qu’une vie extraterrestre pourrait prospérer dans les nuages acides et quasiment dépourvus d’eau de Vénus. De quoi remettre en question la place essentielle de l’eau dans l’apparition de la vie sur d’autres planètes.



    Emilie Echaroux
    - 12 janvier 2024



    On l’appelle la jumelle de la Terre. Comparable en taille et en masse à notre planète, Vénus n’a pourtant rien des conditions d’habitabilité de sa sœur bleue. Avec plus de 470°C à sa surface et une atmosphère composée à 96,5 % de dioxyde de carbone, la planète tellurique a longtemps été considérée comme hostile à l’apparition de la vie du fait de ses nuages chargés d’acide sulfurique et de son manque d’eau. Mais une nouvelle étude, publiée au sein de la revue scientifique Astrobiology et parue en ligne le 2 janvier dernier, rebat les cartes de ce consensus scientifique. Plus encore, elle remet en question notre conception des prérequis à l’apparition de la vie extraterrestre – à commencer par l’eau.
    Alors qu’une précédente étude de 2021 stipulait que les nuages acides de Vénus ne pouvaient en aucun cas héberger la vie, étant trop pauvres en eau, des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) à Cambridge ont cherché à savoir si certaines formes de vie ne pouvaient pas se développer dans d’autres liquides présents dans l’atmosphère de l’Étoile du Berger. Et quoi de mieux que l’acide sulfurique, ingrédient principal des gouttelettes liquides qui composent les nuages vénusiens

    , pour faire le test.



    Vénus, potentielle terre d’accueil d’une nouvelle forme de vie

    20 acides aminés biogènes, décrits par les chercheurs comme des parties intégrantes du « code génétique canonique de la vie sur Terre », ont été placés pendant quatre semaines dans de l’acide sulfurique concentré. Contre toute attente, 19 d’entre eux n’ont pas été perturbés par ce liquide hautement agressif. Onze sont restés stables dans la solution tandis que les huit autres ont subi de légères modifications au niveau de leur chaîne latérale.

    Un résultat prometteur pour la recherche de signes de vie au-delà de la Terre, puisque les acides aminés sont les éléments constitutifs des protéines, essentielles à la vie telle que nous la connaissons.Mais c’est surtout une « découverte inattendue », selon l’auteur principal de l’étude, l’astrobiologiste Janusz Pętkowski, puisque l’acide sulfurique est un composé chimique particulièrement agressif, que l’on pensait jusqu’ici incompatible avec le développement d’une forme de vie.

    « Nous avons montré que l’acide sulfurique concentré n’est pas universellement hostile à la chimie organique et que, étonnamment, de nombreuses substances organiques sont stables et solubles pendant des mois, voire plus longtemps, dans ce solvant agressif », a déclaré le chercheur lors d’une interview accordée au site d’information spécialisé dans l’astronomie Space.com.


    Les auteurs de l’étude vont jusqu’à affirmer que ces gouttelettes d’acide sulfurique « pourraient abriter une forme de vie différente de celle de la Terre ». « Cette idée repose sur le fait que la vie pourrait utiliser l’acide sulfurique au lieu de l’eau comme solvant – un concept soutenu par la survie de molécules organiques complexes dans l’acide sulfurique hautement concentré et des réactions chimiques dans l’acide sulfurique hautement concentré qui génèrent un ensemble diversifié de molécules organiques », avancent-ils dans leur rapport.

    L’eau, pas si nécessaire que ça ?

    Autrement dit, l’eau ne serait pas forcément la condition sine qua non à l’apparition de la vie extraterrestre – bien qu’elle le soit pour la vie terrestre. « Sur Terre, l’eau est un liquide dominant, mais d’autres solvants liquides sont également présents dans notre système solaire, observe l’astrobiologiste Janusz Pętkowski. La vie sur d’autres planètes ne doit pas nécessairement avoir la même biochimie que notre vie ici sur Terre ».
    S’il y avait bel et bien une vie ou une biochimie extraterrestre au cœur des nuages vénusien, « il est évident que cette vie serait fondamentalement différente de la vie sur Terre », pronostique le scientifique américain.




    Mais pour pouvoir le confirmer, d’autres recherches devront être menées. D’autant plus que l’étude de l’équipe du MIT se cantonne à la chimie organique, qui n’est en rien comparable avec la vie elle-même. En effet, conclure que 19 acides aminés biogènes sur 20 n’ont pas été perturbés par la présence d’acide sulfurique concentré ne signifie pas que toute forme de vie extraterrestre survivrait à ce liquide très agressif. Toutefois, « la stabilité de la chimie organique complexe dans un environnement spécifique peut être considérée comme une condition préalable à l’habitabilité », avance l’équipe du MIT, qui compte reproduire son test entre 48 à 64 kilomètres au-dessus du sol, équivalent à l’altitude des couches nuageuses de Vénus.


    Ces futures recherches pourraient bien servir de base aux prochaines missions spatiales vers la planète nébuleuse, à commencer par la mission Venus Life Finder. Prévu au début de l’année 2025, son lancement a pour principal objectif de détecter la présence de matière organique dans les particules de la couche nuageuse de la planète tellurique.




    Emilie Echaroux
    - 12 janvier 2024


    usbeketrica.com















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