Le mot "désert" est associé aux terres, jamais aux mers. Pourtant, les océans sont menacés de se transformer en déserts liquides, par la faute de l'activité humaine. La surpêche est la cause la plus voyante de cette grande vidange de la vie marine. Mais un autre phénomène délétère, plus discret, monte en puissance : l'eutrophisation, qui prive les eaux d'oxygène. Aujourd'hui, plus de 400 zones côtières dans le monde étouffent, ainsi que le décrit une étude publiée dans la revue Science du vendredi 15 août. Les auteurs le précisent, "le nombre de zones mortes a approximativement doublé chaque décennie depuis les années 1960".
A l'origine de ces asphyxies océaniques, on trouve une nouvelle fois l'homme, via ses eaux usées, ses rejets industriels dans les fleuves, la pression de son tourisme sur les côtes et surtout ses engrais. Pour faire bonne mesure, on pourrait ajouter à ce sombre tableau les effets à venir du réchauffement climatique. Ce phénomène favorise l'eutrophisation par l'augmentation de la température, renforce la stratification des eaux - et donc empêche qu'elles se mélangent. Il risque aussi de lessiver les sols par des pluies plus importantes et d'apporter aux mers encore plus de matière organique... et encore plus d'engrais.
Le temps semble par conséquent venu, tant pour l'avenir des terres qui s'épuisent que pour celui des mers qui se vident, de reconsidérer certaines pratiques de l'agriculture intensive. Plusieurs exemples, notamment après la disparition de l'URSS, ont montré que l'arrêt des fertilisants entraînait rapidement une réoxygénation des eaux côtières. Dans un rapport d'expertise scientifique rendu en juillet à la demande des ministères de l'agriculture et de l'écologie, l'Institut national de la recherche agronomique reconnaît que, pour une meilleure prise en compte de la biodiversité, il faut tâcher de "diminuer l'utilisation des engrais et des produits phytosanitaires". Ce qui peut se faire sans perte notable de rendement.
Si l'on en croit un document prospectif de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) publié cette année, le mouvement est timidement enclenché : d'ici quatre ans, la consommation de nitrates et de phosphates devrait diminuer en Europe de l'Ouest. Mais augmenter partout ailleurs dans le monde...
Par Le Monde
A l'origine de ces asphyxies océaniques, on trouve une nouvelle fois l'homme, via ses eaux usées, ses rejets industriels dans les fleuves, la pression de son tourisme sur les côtes et surtout ses engrais. Pour faire bonne mesure, on pourrait ajouter à ce sombre tableau les effets à venir du réchauffement climatique. Ce phénomène favorise l'eutrophisation par l'augmentation de la température, renforce la stratification des eaux - et donc empêche qu'elles se mélangent. Il risque aussi de lessiver les sols par des pluies plus importantes et d'apporter aux mers encore plus de matière organique... et encore plus d'engrais.
Le temps semble par conséquent venu, tant pour l'avenir des terres qui s'épuisent que pour celui des mers qui se vident, de reconsidérer certaines pratiques de l'agriculture intensive. Plusieurs exemples, notamment après la disparition de l'URSS, ont montré que l'arrêt des fertilisants entraînait rapidement une réoxygénation des eaux côtières. Dans un rapport d'expertise scientifique rendu en juillet à la demande des ministères de l'agriculture et de l'écologie, l'Institut national de la recherche agronomique reconnaît que, pour une meilleure prise en compte de la biodiversité, il faut tâcher de "diminuer l'utilisation des engrais et des produits phytosanitaires". Ce qui peut se faire sans perte notable de rendement.
Si l'on en croit un document prospectif de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) publié cette année, le mouvement est timidement enclenché : d'ici quatre ans, la consommation de nitrates et de phosphates devrait diminuer en Europe de l'Ouest. Mais augmenter partout ailleurs dans le monde...
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