Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Music du Maroc 5: Gnawa

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Music du Maroc 5: Gnawa

    L'histoire du peuple gnawa
    Les Gnawas sont originaires d'Afrique occidentale (Guinée, Mali, Soudan). Ils ont été amenés au Maroc en tant qu'esclaves. Leur saint patron est Sidi Bilal, c'est le premier esclave qui fut libéré par le prophète Mahomet pour devenir le premier muezzin (celui qui fait l'appel à la prière) de l'Islam. Ils se sont ensuite métissés à la population locale et se sont formés en confrérie pour créer un culte original mélangeant des apports africains et arabo-berbères.
    On dit des Gnawa qu'ils sont "africains par la sève et maghrébins par la greffe". Les Gnawa pratiquent un rite de possession appelé derdeba et qui se déroule la nuit (lila) d'où son appellation de lila de derdeba. Ce rite rassemble les chefs de culte et les adeptes qui vont s'adonner à la pratique des danses de possession et à la transe.

    Le rite de possession (lila de derdeba)
    Lors du rite de possession, les musiciens, après avoir effectué leur répertoire de divertissement (koyyou), vont jouer le répertoire sacré (mlouk) où les adeptes et les danseurs vont être sujet à des phénomènes de transe. Le maître musicien va enchainer, de minuit à sept heures du matin, une série de devises chantées, accompagnées par son guembri et par les joueurs de qraqeb. Chaque devise chantée fera référence à un djinn ou à un mlouk (génie, esprit) bien déterminé.
    Les entités invoquées peuvent être des entités purement surnaturelles ou des saints ayant réellement existé. Il y a sept cohortes de mlouk et chacune d'entre elles possède à sa tête un ou plusieurs esprits dominants. Les mlouk ont chacun une devise chantée, un encens particulier (que l'on brûle quand l'esprit prend possession d'un adepte), une couleur.
    On distingue les mlouk de la mer (moussaouiyin) auxquels on attribue le bleu clair ; les célestiels (samaouiyin) ont pour couleur le bleu foncé ; les mlouk de la forêt, (rijal al ghaba) originaires d'Afrique ont pour couleur le noir tout comme les mlouk appartenant à la cohorte de Sidi Mimoun ; enfin les mlouk rouges (al houmar), liés au sang et qui hantent les abattoirs. Le blanc et le vert sont réservés aux saints invoqués, notamment Moulay Abdelkader Jilali et les chorfa. La couleur jaune est attribuée à l'esprit féminin Lala Mira.
    Le Coran précise aussi que les djinns sont crées à partir de feu clair sans fumée, et se différencient des anges qui sont crées de lumière. Les djinns sont encore décrits comme des êtres plus subtils que les êtres humains. Ils possèdent leurs principales fonctions psychologiques et physiologiques ; ils mangent, boivent, se marient, engendrent et meurent. Ils ont même une constitution sociale calquée sur celle des hommes. Autant que les hommes, ils sont doués d'intelligence et responsables de leurs actes. L'activité des djinns se déroule la nuit et se termine avant l'aube, lorsque le muezzin appelle à la prière.
    Les danseurs-possédés entretiennent tous une relation plus ou moins proche avec un esprit cité précédemment. Pendant le rite de possession (lila de derdeba), lorsque le maâlem commence à jouer le thème et la devise d'un génie, le possédé qui se rattache à cet esprit entrera en transe et s'identifiera à lui. Cette danse de possession sera souvent effectuée avec des objets rituels qui révèlent les attributs du génie possesseur : danse avec des poignards pour Sidi Hammou, le maître des abattoirs, avec un bol d'eau sur la tête pour Sidi Moussa (Moïse).
    Quand le danseur entre en transe, la voyante le couvre d'un voile
    de la couleur attribuée à l'esprit qui le possède, elle brûlera également un encens adapté à cet esprit.
    Les adeptes du culte sont généralement des malades en quête de guérison et le culte de possession fonctionne comme une cure. Toutefois, la possession n'est pas qu'exorcisation, la puissance curative n'est pas la seule dimension du culte. Le rituel des Gnawa consiste en une sorte "d'initiation dont le point de départ aura été la maladie" car nombre de possédés restent dans la confrérie et poursuivent l'initiation une fois l'équilibre retrouvé. Il y a une hiérarchie dans la possession : du possédé frappé au possédé qui maîtrise l'esprit qui l'a au départ tourmenté (celui-ci deviendra parfois maâlem ou chef de culte). Le culte de possession fonctionne pour les Gnawa comme une voie (tarique) conduisant à découvrir la lumière intérieure.
    Les pressions extérieures exercées sur les Gnawa sont aujourd'hui très fortes. Elles viennent d'une part des fondamentalistes musulmans qui vont tenter de diaboliser leurs pratiques. D'autre part, de certains modernistes pour lesquels l'idée d'une communication directe avec la surnature s'avère incompatible avec une certaine idée de progrès et de civilisation. Ceux-ci tenteront de folkloriser leurs pratiques en mettant en valeur simplement la musique et les danses mais en occultant totalement la finalité des rituels.
    De plus en plus de maêlem se dirigent vers des activités strictement musicales, plus lucratives que les activités traditionnelles, et fortement demandées au Maroc comme à l'étranger. Toutefois, lors du mois de chabaâne (avant le ramadan) une foule toujours aussi dense se presse pour assister aux lila des Gnawa dans de nombreuses villes du Maroc.

    Les musiciens et leurs instruments
    Les pratiques rituelles, initiatiques et thérapeutiques des Gnawa sont animées et conduites par deux types d'intervenants : les maîtres musiciens (maâlem) et leurs troupes, d'autre part les voyantes thérapeutes. Ils sont les principaux membres de la confrérie et agiront soit de concert, soit séparément selon l'activité envisagée.
    Les musiciens gnawa se divisent en deux catégories. Les maîtres musiciens et la troupe qui est sous leur direction. Le maître musicien est appelé maâlem (plur. : maâlmin), il est le garant du culte et de la tradition musicale. Au Maroc, ce terme désigne toute personne ayant une maîtrise ou un savoir-faire dans une activité donnée, qu'elle soit technique ou intellectuelle. On trouvera des maâlmin, par exemple, dans l'artisanat. Pour obtenir ce statut, l'apprenti devra être reconnu officiellement par les membres de sa corporation et par les maâlmin qui l'ont précédé.

    Guembri
    L'instrument de musique principal chez les Gnawa qui animent la lila de derdeba, le rite de possession, se nomme le guembri. Cet instrument est joué par le maître musicien (le maâlem). Le maâlem est également le chanteur principal de la troupe. Les autres musiciens de la troupe jouent les qarqabu, sorte de castagnettes en métal, et exécutent les danses. Ils sont généralement les disciples du maâlem et aspirent à devenir maître à leur tour. Ils réalisent également le contre-chant en répétant en coeur les devises chantées par le maître. Toutefois, il arrive que le maître jouant le guembri soit trop fatigué pour chanter et confie cette tâche à un de ses disciples.
    Le guembri est un luth tambour à trois cordes et à registre bas. Il est constitué d'une caisse de résonance et d'un manche en bois. Le bois utilisé peut être du noyer ou de l'acajou, mais les anciens maîtres préfèrent le bois de peuplier qui donne une meilleure résonance. La caisse du guembri mesure soixante centimètres de long, vingt centimètres de large et quinze de profondeur. Elle est traversée par un manche d'environ un mètre. Les guembri qui servent à l'apprentissage sont appelés "aouicha" et sont plus petits.
    La caisse de résonance du gembri est recouverte par une peau de dromadaire séchée et tannée. La partie utilisée est le cou du dromadaire. C'est cette peau qui, frappée par la main droite du musicien en même temps que les cordes, donnera au guembri un son de percussion. Le guembri possède trois cordes. Deux cordes remontent jusqu'en haut du manche, celle du milieu s'arrête à la moitié du manche, elle est jouée à vide par le maâlem. Les cordes sont faites à partir des intestins d'un bouc bien gras pour qu'elles ne cassent pas au moment de la préparation. La confection de chaque corde du guembri demande un nombre précis d'intestins. Les intestins servant à fabriquer les cordes viennent toujours d'un animal sacrifié rituellement selon les usages des Gnawa. Un sistre métallique, la "sersèra", vient s'encastrer à l'extrémité du manche du guembri, il est mis en résonance par les mouvements de l'instrument et les vibrations des cordes.

    Quarqabus
    Les qarqabus, aussi appelés crotales ou qraquech, sont utilisés
    par la troupe qui est au service du maâlem. Ce sont deux cupules en fer, identiques, de treize centimètres de diamètre, reliées par une tige métallique de neuf centimètres sur trois de large. Le musicien tient dans chaque main deux de ces claquettes et les entrechoquent, les parties concaves symétriques se faisant face. Un lacet en cuir de vache fixe les cupules intérieures par une extrémité perforée. Un autre lacet, passé par deux trous le long de la tige métallique, permet de glisser le pouce dans le qarqabu supérieur et les quatre doigts dans l'autre.

    Tbel
    Lors de l'introduction de la partie sacrée du rite de possession, les Gnawa utilisent deux tambours appellés "tbel". Le tbel est maintenu sur le coté gauche du musicien, maintenu par une bandoulière et frappé par deux baguettes dont l'une est courbée et l'autre droite. Le tbel est utilisé par paire et accompagné de quatre paires de qarqabus.

    Enregistrement:

    Gnawa 1:enregistrement authentique mais pas tres reussie
    Gnawa 2: mieux ! normal c'est un groupe Marrakchi
    Gnawa 3:Gnawa plus africain
    Gnawa 4:Autres

  • #2
    Topics anterieurs sur la music marocaine

    Topic anterieurs sur la music marocaine

    Music du Maroc 1: son histoire, ses richesses
    Music du Maroc 2: Le Melhoun
    Music du Maroc 3: Aissawa ou Issawa
    Music du Maroc 4: Une note marrakchi

    Commentaire


    • #3
      J'adore tizi...j'ai la chaire de poule!! et je n'arrive pas à rester tranquille sur ma chaise...hwalnaha daba! wakha...ki ta ndjedbou yemine w yssar...

      Tu sais en Algérie aussi nous avons ce genre de musique, tu as par exemple: le groupe armonica: vraiment ces jeunes là sont très doués...
      Dernière modification par FrozenRose, 31 mars 2006, 21h35.
      Passi passi werrana dipassi!

      Commentaire


      • #4
        Bonsoir Leco,

        C'etait aussi pour repondre a ta demande sur l'autre topic

        Je commence a comprendre maintenant que quand une music te donne la chere de poule c'est que ca te plait avec les Issawa c'etait la meme chose aussi !!

        Oui je sais qu'il y a beaucoup beaucoup de groupe algeriens gnawi ! j'ai ecouté aussi quelques enregestrement qui m'ont beaucoup plut.

        Alors une bonne Djedba donc

        Commentaire


        • #5
          si vous voulez des musics de hoba hoba spirit n'hesitez pas a me le dire je vous l'enverrai
          Dernière modification par hamza11103, 31 mars 2006, 22h49.

          Commentaire


          • #6
            Bonsoir Hamza, ca ne serait difficiel de te repondre avec mon francais mais bon je vais essayer !!

            tu ecris : "Clicker ici"
            tu fais un click droit la dessus, elle devient bleu
            et dans les balises tu clickes sur le symbole de la terre (haut)
            une barre va apparaitre
            tu clickes d'abord sur Ok
            et dans la 2eme fenetre tu donnes le liens et apres ok

            Ouuuuuuf !! j'espere que c'etait comprehensible

            Commentaire


            • #7
              mille merci taza...enfin Tizi

              c'etait trés bien expliqué !!! je te dois combien ? 1 Dh ? ou bien 0.50 Dh ?

              Commentaire


              • #8
                Merci beaucoup Tizinissa pour cet aperçu "détaillé et très bien expliqué " sur le Gnawa!

                Commentaire


                • #9
                  Merci Tizi ! encore pas de ménage , j avais laissé une tonne de poussières musicales !

                  Commentaire


                  • #10
                    Apres les Issawa maintenant les Gnawas on devient de plus en plus africain
                    Voilà c'est fait

                    Commentaire


                    • #11
                      Lalla mira Ce titre est repris par la garnde partie des groupes Gnawi !Lalla Mira etant une femme legende pour les Gnawis ! je dirais plus la dessu prochainement

                      Daoui

                      Commentaire


                      • #12
                        Video de Paco, le joueur de Sentir (l'instrument de corde qu'il utilise) du celebre groupe Nass el Ghiwane dans une soirée Gnawi de la Derdba ! la video montre aussi le ritual de Derdba !!

                        http://www.dailymotion.com/visited/s...deo/xir32_paco

                        Commentaire


                        • #13
                          salam à tous

                          Je suis fasciné par tous ce qui est gnawa mon père a vécu dans ses ambiances mais je ne comprenais rien plus jeune je ne voulais plutot pas comprendre en va dire depuis peu je m'y interesse je m'interesse à mes racines ancestrales je suis originaire d'algerie là bas le gnawa est appelé diwane le principe est le même a chaque été il y a des manifestations dans tout le pays je me souviens que mon père nous forçait a y aller pour comprendre maintenant je suis la première à le suivre voilà je voulais vous remercier pour tous ce que vous avez apporté comme précisions concernant ce rite ancestral j'aurai voulu savoir si on pourrait se mettre en contact pour que m'envoyer des sons où des vidéos que je puisse enregistrer moi aussi j'en ai de ce que je film quand je m'y rends les étés.

                          a bientôt inchallah
                          Dans la nuit noire, sur la pierre noire, une fourmi noire. Dieu la voit.

                          Commentaire

                          Chargement...
                          X