Yannick Noah voit approcher avec crainte le trentième anniversaire de sa victoire à Roland-Garros. Il l'exprime dans une tribune adressée aux joueurs français parue dans Le Monde. Un texte plein d'affection, d'humour mais aussi d'exigence déçue.
Retiré pour de bon des affaires du tennis, Yannick Noah se prive cependant rarement d'une occasion de faire entendre sa petite voix quand l'actualité des courts devient brûlante. Alors que l'hypothèse d'une victoire tricolore à Roland-Garros n'a jamais été aussi lointaine qu'en ce moment, le dernier vainqueur français demande ce vendredi à Tsonga et aux autres de lui laisser détenir ce titre un petit moment encore, tout en prodiguant des conseils. Avec affection, humour mais aussi exigence déçue.
"Allez les gars, encore un petit effort, écrit Noah dans sa tribune du Monde, vendredi. Depuis vingt-neuf ans que vous me laissez être le dernier Français à avoir gagné Roland-Garros, ce serait vraiment salaud de votre part de me priver de mon 30e anniversaire, en mai 2013. Les premières années après ma retraite, c'est tout juste si ma mère n'allumait pas un cierge pour que je reste le dernier des Mohicans." "Mais, enchaîne toute de suite Noah, avec le temps, je ne serais pas mécontent de passer le flambeau."
"Entourés de courtisans qui les caressent dans le sens du poil"
Noah reconnaît avec honnêteté que les monstres que sont Djokovic, Nadal et Federer bouchent l'horizon des Frenchies plus certainement que l'opposition de son époque. "Moi, je suis passé entre les gouttes. J'étais entre deux générations, celle de Borg-Vilas-Connors et celle de McEnroe qui n'était pas un tueur sur terre battue. Si Borg avait encore été sur le circuit quand je jouais, je n'aurais jamais gagné Roland-Garros."
Mais Noah relève une "autre différence". Pas des moindres : la capacité à se faire mal pour y arriver. "Pas mal de joueurs, regrette-t-il, restent hermétiques à toute forme de conseil ou de critique et sont souvent entourés de courtisans qui les caressent dans le sens du poil. Si mes coaches ne m'avaient pas bousculé, je n'aurais jamais fait la même carrière. Ce sont eux qui m'ont fait avancer."
Le désormais homme de spectacles délivre cependant un bon point à Tsonga : "Jo semble être à la recherche. C'est sans doute aussi le seul qui s'est déjà mis en situation de gagner un tournoi du Grand Chelem." Et rappelle par quel plan d'austérité il est passé pour y parvenir. "Pour se donner une chance, il faut être prêt à adopter une vie d'ascète pendant deux-trois mois. (Noah avait fait) deux mois de tournois dont six sur terre battue. Et huit jours, enfermé chez moi avec Patrice Hagelauer, mon kiné et des sparring-partners. Je tournais au steak-salade-tennis. Six heures d'entraînement tous les jours, plus le jogging, plus les séances physiques dans la salle de gym que j'avais installée. Quand le tournoi a commencé, j'étais prêt à disputer tous les tours en cinq sets." La suite appartient à l'histoire. Vingt-neuf ans, déjà. Allez les gars...
source eurosport
Retiré pour de bon des affaires du tennis, Yannick Noah se prive cependant rarement d'une occasion de faire entendre sa petite voix quand l'actualité des courts devient brûlante. Alors que l'hypothèse d'une victoire tricolore à Roland-Garros n'a jamais été aussi lointaine qu'en ce moment, le dernier vainqueur français demande ce vendredi à Tsonga et aux autres de lui laisser détenir ce titre un petit moment encore, tout en prodiguant des conseils. Avec affection, humour mais aussi exigence déçue.
"Allez les gars, encore un petit effort, écrit Noah dans sa tribune du Monde, vendredi. Depuis vingt-neuf ans que vous me laissez être le dernier Français à avoir gagné Roland-Garros, ce serait vraiment salaud de votre part de me priver de mon 30e anniversaire, en mai 2013. Les premières années après ma retraite, c'est tout juste si ma mère n'allumait pas un cierge pour que je reste le dernier des Mohicans." "Mais, enchaîne toute de suite Noah, avec le temps, je ne serais pas mécontent de passer le flambeau."
"Entourés de courtisans qui les caressent dans le sens du poil"
Noah reconnaît avec honnêteté que les monstres que sont Djokovic, Nadal et Federer bouchent l'horizon des Frenchies plus certainement que l'opposition de son époque. "Moi, je suis passé entre les gouttes. J'étais entre deux générations, celle de Borg-Vilas-Connors et celle de McEnroe qui n'était pas un tueur sur terre battue. Si Borg avait encore été sur le circuit quand je jouais, je n'aurais jamais gagné Roland-Garros."
Mais Noah relève une "autre différence". Pas des moindres : la capacité à se faire mal pour y arriver. "Pas mal de joueurs, regrette-t-il, restent hermétiques à toute forme de conseil ou de critique et sont souvent entourés de courtisans qui les caressent dans le sens du poil. Si mes coaches ne m'avaient pas bousculé, je n'aurais jamais fait la même carrière. Ce sont eux qui m'ont fait avancer."
Le désormais homme de spectacles délivre cependant un bon point à Tsonga : "Jo semble être à la recherche. C'est sans doute aussi le seul qui s'est déjà mis en situation de gagner un tournoi du Grand Chelem." Et rappelle par quel plan d'austérité il est passé pour y parvenir. "Pour se donner une chance, il faut être prêt à adopter une vie d'ascète pendant deux-trois mois. (Noah avait fait) deux mois de tournois dont six sur terre battue. Et huit jours, enfermé chez moi avec Patrice Hagelauer, mon kiné et des sparring-partners. Je tournais au steak-salade-tennis. Six heures d'entraînement tous les jours, plus le jogging, plus les séances physiques dans la salle de gym que j'avais installée. Quand le tournoi a commencé, j'étais prêt à disputer tous les tours en cinq sets." La suite appartient à l'histoire. Vingt-neuf ans, déjà. Allez les gars...
source eurosport
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