LE PLUS. Le Real Madrid vient de décrocher sa dixième victoire en finale de la Ligue des champions. Malgré un mauvais départ, les joueurs de Carlo Ancelotti l'ont emporté sur l'Atlético après prolongation. Une victoire à mettre sur le compte de l'équipe, de son coach, mais aussi (et surtout) de Florentino Pérez, président du Real Madrid. Décryptage de Pierre Rondeau, doctorant en économie.
Lisbonne, samedi 24 mai, 22h30. L’Atlético Madrid, après un but à la 36e minute de son défenseur Godin Leal, pense pouvoir remporter la première Ligue des champions de son histoire, après une finale perdue contre le Bayern Munich il y a 30 ans.
Mais c’était sans compter sur l’abnégation et la ténacité de leur adversaire, le Real Madrid, qui égalise à la 93e minute sur un but de Sergio Ramos. Le défenseur madrilène relance son équipe, puisque les prolongations furent une démonstration complète de l’équipe coachée par Carlo Ancelotti.
Record absolu du football occidental
Le Gallois Gareth Bale, joueur le plus cher de l’histoire du football, donne l’avantage à la 110e minute, puis c'est au tour de Marcelo qui, à la 118e, sur un tir magistral, valide le titre. Cristiano Ronaldo, alourdit la sanction avec un quatrième but à la 120e sur penalty.
Le Real Madrid, plus tard dans la soirée, célébre une 10e victoire en Ligue des champions. Il a fallu attendre 13 ans avant que les Merengues obtiennent la "decima", 10 titres européens, record absolu du football occidental.
Le dernier remontait à 2002 où, à Glasgow, le fantasque Zinédine Zidane, sur une reprise de volée magistrale, donna la victoire à son équipe face aux Allemands du Bayer Leverkusen.
Aujourd’hui entraîneur-adjoint du Real Madrid, Zidane a grandement participé à la victoire des siens, motivant ses joueurs et donnant de nombreux conseils tactiques pour percer la défense de leurs voisins madrilènes.
Une victoire que l'on doit à Florentino Pérez
Cette victoire en Ligue des champions est, certes, à mettre sur le compte de l’équipe, de l’effort tactique d’Ancelotti et Zidane, aussi sur les erreurs de coaching de Simone, l’entraîneur de l’Atlético – ce dernier ayant par exemple fait jouer le néo-Espagnol Diego Costa malgré une blessure à la cuisse et dut le sortir dès la 9e minute de jeu – mais surtout sur l’investissement et l’engagement consentis par le médiatique président du Real Madrid Florentino Pérez.
L’ancien ingénieur des Ponts et Chaussés avait déjà été président de la "Maison Blanche" sous l’ère des Galactiques, entre 2000 et 2006. Pendant cette ère, il dépensa plus de 300 millions d’euros en transferts, offrant aux supporters Figo, Zidane, Beckham, Owen ou encore Ronaldo. Sa stratégie était de payer des joueurs supers-stars afin que ceux-ci puissent attirer un plus grand nombre de fans et augmenter les revenus marketing.
Sa stratégie s’avéra payante puisque en plus d’avoir gagné, durant l’ère des Galactiques, deux titres de champion d’Espagne, une Ligue des champions et une Coupe intercontinentale, le club est devenu l’institution footballistique la plus riche du monde, devant le FC Barcelone et Manchester United.
Seulement, les titres commencèrent à manquer et la croissance des revenus marketing stagna. De nombreuses critiques apparurent et Pérez fut contraint à la démission en février 2006. Il n’attendit que trois ans avant de revenir en juin 2009 à la tête du club. Avec ce nouveau mandat, il installa une nouvelle tactique financière qui, aujourd’hui, semble avoir porté ses fruits avec la fameuse "decima" tant attendue par tous les fans.
Le business-plan de Florentino Pérez est basé sur une comptabilité particulière : il utilise l’immense notoriété du club, construite depuis plusieurs décennies, pour faire signer des supers-stars à prix d’or. Seulement, ces dernières acceptent en contrepartie de céder la moitié de leur droit d’image au club. Ainsi, le Real Madrid dispose de 50% des droits du Portugais Cristiano Ronaldo et du Gallois Gareth Bale et peut ainsi constituer une immense capacité de profit à travers le monde.
Une réussite sportive et économique
En gros, la comptabilité du Real Madrid garantit des actifs importants, basés à la fois sur la valeur sportive de ses joueurs mais aussi sur la valeur symbolique. Le club récupère la moitié des revenus publicitaires créés par ses stars. Lorsqu’au mercato de 2009, Pérez dépensa plus de 240 millions d’euros de transfert avec les arrivés de Kaka, Cristiano Ronaldo, Benzema, Xavi Alonso et Raul Albiol, il fit signer aux joueurs une autorisation de récupération d’image qui lui permit de valoriser de 50% ses actifs.
Ainsi, le club n’a rien à craindre du fair -play financier de l’UEFA dans la mesure où, même s’il présente une dette accumulée de 541 millions d’euros, il assure la valorisation de ses actifs par 50% des droits d’image de ses joueurs. Sur une année, il affiche, comptablement, une part de recette plus importante que ses dépenses.
Avec cette manne financière, rendue uniquement possible par sa notoriété mondiale, l’équipe s’autorise à dépenser près de 100 millions d’euros pour s’offrir les services de Gareth Bale, lors du mercato 2013, et 92 millions d’euros avec Cristiano Ronaldo, en juillet 2009. En effet, bien qu’il s’endette sur une année pour payer ces joueurs, le Real Madrid valide sa comptabilité en inscrivant sur son actif les valorisations de l’image et assure son passif.
Chose que ne peut pas encore faire le PSG puisqu’il n’a pas encore la réputation du Real, aucun joueur n’accepterait de céder 50% de ses droits d’image à un club encore jeune sur la scène internationale.
Florentino Pérez, en agissant de la sorte, ne cherche pas à gagner le plus d’argent possible. Au contraire, c’est chose impossible avec cette technique, le président madrilène préfère plutôt inscrire son club sur la voie de la réussite sportive en maximisant ses performances par l’investissement économique.
Samedi, Bale et Cristiano Ronaldo ont validé cela avec la victoire en Ligue des champions, en inscrivant deux buts. De même, l’attaquant portugais a fini meilleur buteur de la compétition et battu un nouveau record, en marquant à 17 reprises sur toute la saison. Ce sont ces choix sportifs et économiques qui ont permis au Real Madrid de remporter le dixième titre européen de son histoire.
Lisbonne, samedi 24 mai, 22h30. L’Atlético Madrid, après un but à la 36e minute de son défenseur Godin Leal, pense pouvoir remporter la première Ligue des champions de son histoire, après une finale perdue contre le Bayern Munich il y a 30 ans.
Mais c’était sans compter sur l’abnégation et la ténacité de leur adversaire, le Real Madrid, qui égalise à la 93e minute sur un but de Sergio Ramos. Le défenseur madrilène relance son équipe, puisque les prolongations furent une démonstration complète de l’équipe coachée par Carlo Ancelotti.
Record absolu du football occidental
Le Gallois Gareth Bale, joueur le plus cher de l’histoire du football, donne l’avantage à la 110e minute, puis c'est au tour de Marcelo qui, à la 118e, sur un tir magistral, valide le titre. Cristiano Ronaldo, alourdit la sanction avec un quatrième but à la 120e sur penalty.
Le Real Madrid, plus tard dans la soirée, célébre une 10e victoire en Ligue des champions. Il a fallu attendre 13 ans avant que les Merengues obtiennent la "decima", 10 titres européens, record absolu du football occidental.
Le dernier remontait à 2002 où, à Glasgow, le fantasque Zinédine Zidane, sur une reprise de volée magistrale, donna la victoire à son équipe face aux Allemands du Bayer Leverkusen.
Aujourd’hui entraîneur-adjoint du Real Madrid, Zidane a grandement participé à la victoire des siens, motivant ses joueurs et donnant de nombreux conseils tactiques pour percer la défense de leurs voisins madrilènes.
Une victoire que l'on doit à Florentino Pérez
Cette victoire en Ligue des champions est, certes, à mettre sur le compte de l’équipe, de l’effort tactique d’Ancelotti et Zidane, aussi sur les erreurs de coaching de Simone, l’entraîneur de l’Atlético – ce dernier ayant par exemple fait jouer le néo-Espagnol Diego Costa malgré une blessure à la cuisse et dut le sortir dès la 9e minute de jeu – mais surtout sur l’investissement et l’engagement consentis par le médiatique président du Real Madrid Florentino Pérez.
L’ancien ingénieur des Ponts et Chaussés avait déjà été président de la "Maison Blanche" sous l’ère des Galactiques, entre 2000 et 2006. Pendant cette ère, il dépensa plus de 300 millions d’euros en transferts, offrant aux supporters Figo, Zidane, Beckham, Owen ou encore Ronaldo. Sa stratégie était de payer des joueurs supers-stars afin que ceux-ci puissent attirer un plus grand nombre de fans et augmenter les revenus marketing.
Sa stratégie s’avéra payante puisque en plus d’avoir gagné, durant l’ère des Galactiques, deux titres de champion d’Espagne, une Ligue des champions et une Coupe intercontinentale, le club est devenu l’institution footballistique la plus riche du monde, devant le FC Barcelone et Manchester United.
Seulement, les titres commencèrent à manquer et la croissance des revenus marketing stagna. De nombreuses critiques apparurent et Pérez fut contraint à la démission en février 2006. Il n’attendit que trois ans avant de revenir en juin 2009 à la tête du club. Avec ce nouveau mandat, il installa une nouvelle tactique financière qui, aujourd’hui, semble avoir porté ses fruits avec la fameuse "decima" tant attendue par tous les fans.
Le business-plan de Florentino Pérez est basé sur une comptabilité particulière : il utilise l’immense notoriété du club, construite depuis plusieurs décennies, pour faire signer des supers-stars à prix d’or. Seulement, ces dernières acceptent en contrepartie de céder la moitié de leur droit d’image au club. Ainsi, le Real Madrid dispose de 50% des droits du Portugais Cristiano Ronaldo et du Gallois Gareth Bale et peut ainsi constituer une immense capacité de profit à travers le monde.
Une réussite sportive et économique
En gros, la comptabilité du Real Madrid garantit des actifs importants, basés à la fois sur la valeur sportive de ses joueurs mais aussi sur la valeur symbolique. Le club récupère la moitié des revenus publicitaires créés par ses stars. Lorsqu’au mercato de 2009, Pérez dépensa plus de 240 millions d’euros de transfert avec les arrivés de Kaka, Cristiano Ronaldo, Benzema, Xavi Alonso et Raul Albiol, il fit signer aux joueurs une autorisation de récupération d’image qui lui permit de valoriser de 50% ses actifs.
Ainsi, le club n’a rien à craindre du fair -play financier de l’UEFA dans la mesure où, même s’il présente une dette accumulée de 541 millions d’euros, il assure la valorisation de ses actifs par 50% des droits d’image de ses joueurs. Sur une année, il affiche, comptablement, une part de recette plus importante que ses dépenses.
Avec cette manne financière, rendue uniquement possible par sa notoriété mondiale, l’équipe s’autorise à dépenser près de 100 millions d’euros pour s’offrir les services de Gareth Bale, lors du mercato 2013, et 92 millions d’euros avec Cristiano Ronaldo, en juillet 2009. En effet, bien qu’il s’endette sur une année pour payer ces joueurs, le Real Madrid valide sa comptabilité en inscrivant sur son actif les valorisations de l’image et assure son passif.
Chose que ne peut pas encore faire le PSG puisqu’il n’a pas encore la réputation du Real, aucun joueur n’accepterait de céder 50% de ses droits d’image à un club encore jeune sur la scène internationale.
Florentino Pérez, en agissant de la sorte, ne cherche pas à gagner le plus d’argent possible. Au contraire, c’est chose impossible avec cette technique, le président madrilène préfère plutôt inscrire son club sur la voie de la réussite sportive en maximisant ses performances par l’investissement économique.
Samedi, Bale et Cristiano Ronaldo ont validé cela avec la victoire en Ligue des champions, en inscrivant deux buts. De même, l’attaquant portugais a fini meilleur buteur de la compétition et battu un nouveau record, en marquant à 17 reprises sur toute la saison. Ce sont ces choix sportifs et économiques qui ont permis au Real Madrid de remporter le dixième titre européen de son histoire.
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