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Sylvestre d’Almeida, Français d'origine béninoise, a fondé le « Collège des parents » en 2004.
Il s'agit d'une fédération regroupant plusieurs associations et une cinquantaine de parents dans le 93, ainsi que dans les XVIIIe et XIXe arrondissements de Paris.
Le but de cet économiste en gestion d’entreprises est de « donner des cours » pour montrer comment éduquer les enfants. Il souhaite installer ses collèges dans différentes villes.
Interview.
Comment vous êtes-vous engagé dans cette démarche ?
A l’origine, j’ai créé le journal associatif « Repaire », autour de l‘immigration, en vue d’officialiser notre réseau dans toute l’Ile-de-France. On travaillait sur la parentalité avec des ethno-psychologues. Ces professionnels nous ont fait remonter des infos sur la gravité de la situation en matière d’éducation dans les familles immigrées. Des familles qui se trouvent dans la plus grande précarité.
De quelle précarité parlez-vous ?
Prenons une famille de six ou sept personnes qui vit dans un logement insalubre. La mère est au foyer et le père, la cinquantaine, est au chômage de longue durée. Eh bien, ces parents-là ne pourront pas assumer « la mission éducative » qui est la leur. Nous constatons un taux de délinquance très élevés dans ce type de famille. En effet, l’éducation de ces enfants se fait plus dans la rue qu’auprès des parents ! 5000 enfants de Seine-Saint-Denis se retrouvent toute la journée dans la rue car ils n’ont pas assez d’espace chez eux.
Quelles relations ces parents en difficulté entretiennent-ils avec les enseignants de leurs enfants ?
Il y a pas mal de malentendus, et ces parents-là sont souvent absents des cadres de discussions mis en place par l’école. Les enseignants ne les voient jamais car ils ne répondent pas aux convocations. Des fois, ils ont peur des instituteurs. Ou sinon, ils estiment que, comme dans leurs pays en Afrique, l’éducation des enfants c’est collectif et qu’ils ne doivent pas intervenir. Concrètement, les équipes éducatives n’ont pas d’interlocuteur quand ils rencontrent des difficultés avec leurs élèves.
Comment intervenez-vous auprès de ces familles ?
Nous faisons de la prévention dans le cadre de groupes de paroles pendant lesquels les parents sont invités à échanger les problèmes qu’ils rencontrent. Des professionnels de l’enfance sont là pour les conseiller. Nous expliquons aux parents ce que les enseignants attendent d’eux, et la société en général. Sur le plan curatif, pour les gamins déjà en situation d’échec scolaire et de grande délinquance, nous tentons de les impliquer dans un projet de solidarité internationale dans un pays du tiers-monde. Jusqu’à présent, tous ceux qui ont bénéficié de ce projet sont revenus métamorphosés. Ils découvrent d’autres jeunes qui vivent dans des conditions beaucoup plus difficiles qu’eux et ça a forcément un impact positif. La délinquance installée coûte plus cher à la société que la prévention. C’est l’argent des citoyens qui sert à payer les séjours en prison. L’Etat doit investir plus dans la prévention par le biais de chantiers humanitaires. Il est beaucoup plus facile de proposer un projet de réinsertion à un jeune qui revient d’un chantier qu’à un jeune qui sort de prison.
AFP
Il s'agit d'une fédération regroupant plusieurs associations et une cinquantaine de parents dans le 93, ainsi que dans les XVIIIe et XIXe arrondissements de Paris.
Le but de cet économiste en gestion d’entreprises est de « donner des cours » pour montrer comment éduquer les enfants. Il souhaite installer ses collèges dans différentes villes.
Interview.
Comment vous êtes-vous engagé dans cette démarche ?
A l’origine, j’ai créé le journal associatif « Repaire », autour de l‘immigration, en vue d’officialiser notre réseau dans toute l’Ile-de-France. On travaillait sur la parentalité avec des ethno-psychologues. Ces professionnels nous ont fait remonter des infos sur la gravité de la situation en matière d’éducation dans les familles immigrées. Des familles qui se trouvent dans la plus grande précarité.
De quelle précarité parlez-vous ?
Prenons une famille de six ou sept personnes qui vit dans un logement insalubre. La mère est au foyer et le père, la cinquantaine, est au chômage de longue durée. Eh bien, ces parents-là ne pourront pas assumer « la mission éducative » qui est la leur. Nous constatons un taux de délinquance très élevés dans ce type de famille. En effet, l’éducation de ces enfants se fait plus dans la rue qu’auprès des parents ! 5000 enfants de Seine-Saint-Denis se retrouvent toute la journée dans la rue car ils n’ont pas assez d’espace chez eux.
Quelles relations ces parents en difficulté entretiennent-ils avec les enseignants de leurs enfants ?
Il y a pas mal de malentendus, et ces parents-là sont souvent absents des cadres de discussions mis en place par l’école. Les enseignants ne les voient jamais car ils ne répondent pas aux convocations. Des fois, ils ont peur des instituteurs. Ou sinon, ils estiment que, comme dans leurs pays en Afrique, l’éducation des enfants c’est collectif et qu’ils ne doivent pas intervenir. Concrètement, les équipes éducatives n’ont pas d’interlocuteur quand ils rencontrent des difficultés avec leurs élèves.
Comment intervenez-vous auprès de ces familles ?
Nous faisons de la prévention dans le cadre de groupes de paroles pendant lesquels les parents sont invités à échanger les problèmes qu’ils rencontrent. Des professionnels de l’enfance sont là pour les conseiller. Nous expliquons aux parents ce que les enseignants attendent d’eux, et la société en général. Sur le plan curatif, pour les gamins déjà en situation d’échec scolaire et de grande délinquance, nous tentons de les impliquer dans un projet de solidarité internationale dans un pays du tiers-monde. Jusqu’à présent, tous ceux qui ont bénéficié de ce projet sont revenus métamorphosés. Ils découvrent d’autres jeunes qui vivent dans des conditions beaucoup plus difficiles qu’eux et ça a forcément un impact positif. La délinquance installée coûte plus cher à la société que la prévention. C’est l’argent des citoyens qui sert à payer les séjours en prison. L’Etat doit investir plus dans la prévention par le biais de chantiers humanitaires. Il est beaucoup plus facile de proposer un projet de réinsertion à un jeune qui revient d’un chantier qu’à un jeune qui sort de prison.
AFP
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