«Il veut une femme mais il en a très peur et il a peur de se tromper, explique-t-il à toute sa famille et ses proches. C’est le cas de beaucoup d’Algériens qui promènent les préjugés de leurs régions à chaque fois qu’il s’agit de trouver la campagne de la vie, un associé d’affaires ou un compagnon pour le Hadj. Pour lui, il ne faut pas que sa future femme soit relizanaise, car elles sont incontrôlables et très indépendantes. Ni tlemcenienne, car elle va coûter très très cher et il n’a pas les moyens de faire face à sa future belle-famille, à leur orchestre andalou ou leur caftans en or brodé. Ni Algéroise, car là, elle n’a plus besoin de se marier, ni n’avoir un mari, ni de se soumettre à un homme, ni de lui faire la cuisine. Il ne veut pas aussi qu’elle soit du grand sud, du Sahara, car les femmes du Sud sont différentes des femmes du nord. C’est vrai qu’elles sont douces, mais moi je la veux plus proche de Copenhague que de Adrar, expliqua-t-il à ceux qui le pressent de se marier avant de perdre ses dents. Il ne veut pas non plus qu’elle soit une chaouïa car, expliqua-t-il avec bêtise, alors que c’était un diplômé, ce ne sont plus des femmes. Elles ont les moustaches et savent soulever les montagnes, prendre des armes et monter le chaval. Il ne veut pas aussi qu’elle soit oranaise, car selon ses préjugés, elles se teignent les cheveux, sont instables et crient au lieu de parler. Il l’a dit aussi qu’il ne veut pas qu’elle soit kabyle parce qu’elles sont fières, ou dansent trop vite ou mangent autre chose que ce que lui préparait sa mère depuis son enfance.
M.M
M.M
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