Belmessak
par El-Guellil
Il se trouve celui qui travaille d'arrache-pied et celui qui la «mange belmessak». Mais dès que celui qui trime commence à faire attention à celui qui se la coule douce, c'est l'effet boule de neige. Du coup, si tu lui fais une remarque, il te dira ce n'est pas le bien de ton père («machi rezk bouk»). Ainsi, au lieu de créer des richesses, ce sont des richesses linguistiques qui émergent pour justifier le non-travail. par El-Guellil
C'est un peu l'ambiance générale. Celle du nif et de la khsara. Celle qui ne nous permet pas d'avancer. Il n'y a qu'à se demander pourquoi le tourisme ne fonctionne pas chez nous comme il devrait, et ce malgré la beauté des paysages, les potentialités et tout ce que nous a offert Moulana. C'est tout simplement que les cartes mentales de chez nous sont formatées au «nif ouel khsara.
«Ouach ? Il se prend pour qui ? Là-bas, il est considéré comme un moins que rien. Mais dès qu'il est là, le change parallèle lui permet de se comporter à douze fois ce qu'il est. Et de frimer et de me commander comme si j'étais là pour supporter son arrogance. Ya khouya, ennif ouel khsara !».
Pourtant, comme son nom l'indique, un serveur est fait pour servir. Mais servir est synonyme d'esclavage. Si jamais tu lui donnes l'exemple du Marocain qui se coupe en mille morceaux pour satisfaire sa clientèle, il te répondra que chez eux ils sont habitués à embrasser la main de Sidi. Va lui expliquer que ce travailleur, à la différence du nôtre, sait que le client est roi, que c'est lui qui fait vivre les salariés, que sans lui c'est la faillite... Il te dira : «Ya khouya, moi le dell, mes parents ne me l'ont pas appris et puis... el khedma lel-hmir». Le travail est fait pour les ânes. Un âne si doux, voilà comment est le demandeur de travail avant son recrutement. Il deviendra ghoul après sa prise de fonction. Il voudra se la couler douce car, pense-t-il, il y en a qui «la mange belmessak», pourquoi pas lui !
Le Quotidien d'Oran .
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