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Une prostituée de luxe affirme avoir couché avec Silvio Berlusconi

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  • #46
    Le Cavaliere était attendu "dans le lit de Poutine"

    L'effet du G8 de L'Aquila et l'image d'homme d'Etat responsable sont déjà loin. Le nom de Silvio Berlusconi se trouve au centre d'une enquête pour proxénétisme et corruption à Bari, à coups de détails piquants sur ses festins dans sa résidence de Sardaigne. Le Cavaliere n'y est pas mis en cause directement, mais les révélations successives accablent le président du conseil depuis que son épouse a dénoncé, en avril, son rapport "malade" avec les femmes. L'hebdomadaire L'Espresso publie maintenant sur son site les enregistrements réalisés par le principal témoin à charge de l'enquête de Bari, la call-girl Patrizia D'Addario, lors de ses rencontres avec le président du conseil.

    La liste des morceaux choisis est inépuisable. On entend M. Berlusconi dispenser des conseils érotiques à la jeune femme, ou l'inviter à l'attendre "dans le lit de Poutine" - où aurait dormi l'ancien président russe. La call-girl, elle, passe un coup de fil à cet entrepreneur de Bari au centre du scandale, Giampaolo Tarantini, pour se plaindre du tarif convenu non honoré. Selon les enquêteurs, il engageait des filles pour les fêtes de Silvio Berlusconi afin d'en obtenir des faveurs.

    L'avocat du président du conseil, le député Niccolo Ghedin, persiste à nier. Ces enregistrements, affirme-t-il, sont le résultat de manipulations. Selon le ministre des affaires étrangères, Franco Frattini, des journalistes auraient payé la call-girl pour impliquer le président du conseil. Silvio Berlusconi a daigné lâcher une concession : "Je ne suis pas un saint", a-t-il lancé, l'air complice, lors d'une cérémonie publique, mercredi 22 juillet, avec l'espoir de s'attirer l'indulgence des Italiens. Car le scandale commence à faire son effet sur l'opinion.

    "JE NE SUIS PAS UN SAINT"

    Selon un sondage publié la veille par La Repubblica, la cote de popularité du Cavaliere est passée sous la barre de 50 %, pour la première fois depuis son retour au pouvoir, en mai 2008. Ce n'est qu'un début. Des milliers de photos, prises dans sa résidence de Sardaigne lors d'autres festins, attendent dans un coffre-fort en Colombie, où le photographe sarde Antonello Zappadu a établi sa société. La justice a décidé l'interdiction de leur publication, mais les avocats de M. Berlusconi craignent qu'après les voix ne viennent les images.

    Pour se faire discret, le président du conseil compte passer des vacances auprès des sans-abri des Abruzzes plutôt que dans sa villa de Sardaigne. Et pour reconstruire sa réputation, une députée amie l'a invité, à la rentrée, dans le village natal de Padre Pio, le saint le plus populaire d'Italie. Une occasion rêvée pour tenter de renouer avec le monde catholique qui n'a pas ménagé ses critiques envers son comportement.

    Salvatore Aloïse
    Le Monde

    Commentaire


    • #47
      "J'ai enregistré ma nuit avec Berlusconi"

      Propos recueillis par François de LABARRE
      De Paris Match

      Patrizia d'Addario, escort girl de 42 ans, a passé une nuit avec Berlusconi. Se sentant menacée, elle a remis à la justice des enregistrements torrides qui ont été rendus publics cette semaine. Interrogée hier, elle raconte son combat et les conséquences sur sa vie privée et professionnelle. Elle annonce aussi sa venue à Paris en fin de semaine... pour une soirée italienne.



      Voilà plus d'un mois que vous vous trouvez au milieu d'un scandale face à l'homme le plus puissant d'Italie. Comment vivez-vous cette situation?

      Franchement, je me sens très isolée. Le président du Conseil est l'homme le plus puissant d'Italie.

      Vous vous sentez menacée?
      Oui. Après le cambriolage de mon appartement et d'autres choses dont je ne peux parler ici, je ne me sens plus en sécurité. Il y a aussi des choses sur lesquelles je préfère rester discrète.

      Témoigner était pour vous le dernier moyen de vous protéger?
      J'ai été convoquée par un juge. J'ai répondu à ses questions en disant la vérité.

      Cette semaine, les enregistrements des soirées au palais Grazioli (résidence romaine du président du Conseil) sont sortis sur le site du magazine L'Espresso. Ce sont vos enregistrements?
      Oui, ce sont les miens. J'avais déjà eu une expérience douloureuse avec un compagnon violent. C'est en l'enregistrant que j'avais pu m'en sortir. Depuis, je ne sors jamais sans mon enregistreur. Avec Berlusconi, j'avais décidé d'être prudente.

      Pouvez-vous nous raconter vos rencontres avec Silvio Berlusconi?
      La première fois que je suis allée au palais Grazioli, c'était en octobre dernier. C'est Giampaolo Tarantini, un entrepreneur connu dans ma région, les Pouilles, et ami de Silvio qui m'a invitée. Il m'a demandé de m'habiller en noir et de mettre peu de maquillage. Pendant la soirée, il n'y avait que Silvio, Giampaolo et une vingtaine de filles. Il m'a semblé évident que nous étions toutes des escort.

      C'est là que Berlusconi vous a montré un film... sur lui-même.
      Oui, un documentaire où on le voyait avec Bush, avec Poutine. On voyait aussi une foule l'acclamer. Le dîner était joyeux, Berlusconi a chanté ses chansons, il nous a parlé de politique. Il a aussi dansé avec moi. Il a proposé à des jeunes filles de travailler à la télévision, de faire de la politique ou de participer au Grande Fratello [le Loft Story italien, diffusé sur l'une des chaînes de Mediaset, propriété de Berlusconi].

      Vous avez dit que le palais Grazioli ressemblait à un harem...
      Oui. A la fin de la soirée, Berlusconi m'a demandé de rester pour passer la nuit au Palais avec lui et d'autres filles. L'accord passé avec Giampaolo Tarantini était pour un dîner. Donc j'ai répondu à Silvio que je ne voulais pas rester. Et c'est la raison pour laquelle Tarantini s'est énervé et ne nous a payé que 1000 euros au lieu de 2000. Quinze jours plus tard, Giampaolo me rappelle et me propose de retourner au palais Grazioli pour y passer la nuit avec Berlusconi. Il précise que c'est Berlusconi qui paiera. Après un dîner avec deux autres filles, j'ai passé la nuit avec lui. Dans le lit offert par Poutine. Un grand lit à baldaquin avec des rideaux. Cela s'est passé la nuit de l'élection de Barack Obama.

      "Je reviens à Paris vendredi pour une soirée italienne au Globo"

      Dans un enregistrement, on entend Giampaolo Tarantini vous prévenir que Berlusconi ne porte pas de préservatifs...
      No comment.

      Vous a-t-il payée comme c'était convenu?
      Non, il ne m'a pas payée mais en revanche, il m'a fait une promesse. Il m'a promis de m'envoyer deux personnes chez moi pour résoudre un problème de permis de construire qui bloque un projet immobilier. Cela m'était égal de gagner 2000 euros de plus, mais ce projet me tenait vraiment à coeur, il l'a bien compris. J'étais satisfaite. S'il avait tenu sa promesse, je serais très heureuse aujourd'hui. Mais ce n'est pas ce qui s'est passé. Au lieu de m'envoyer deux personnes pour régler mon problème immobilier, on m'a offert un siège au Parlement européen ! C'est Giampaolo qui me l'a demandé, c'est pour cela qu'il voulait mon CV. Giampaolo m'a dit qu'il en avait besoin pour me proposer une candidature aux élections européennes.

      C'était votre rêve de faire de la politique?
      Non.

      Vous n'en aviez pas parlé avec Berlusconi lorsque vous vous êtes vus?
      Non.

      A cette époque, l'épouse de Berlusconi demande le divorce, elle veut qu'il enlève les starlettes des listes pour les élections européennes. Bref, vous vous retrouvez finalement sur la liste pour les municipales dans votre ville de Bari, ce qui est, disons, moins prestigieux.Etiez-vous satisfaite?
      Tout cela m'était un peu égal. La seule chose qui m'importait était d'obtenir ce permis de construire et de réaliser ce projet immobilier. J'étais déroutée. J'ai peut-être commis une imprudence en parlant alors à une amie de ces fameux enregistrements.

      Des événements plus qu'étranges surviennent alors dans votre existence parmi lesquels un cambriolage...
      Oui, ils ont presque tout pris. Tous mes habits, y compris la lingerie intime. Tous les CD, l'ordinateur. Tout ce qui pouvait être utilisé comme preuve. Et ils ont laissé l'écran plat qui coûte une fortune ! Le 31 mai, Silvio Berlusconi s'est rendu à Bari pour un déplacement politique, et j'ai tenté de l'approcher pour lui demander des explications mais on m'a bloquée à l'entrée de l'hôtel. Les mêmes gardes du corps qui m'ouvraient les portes du palais Grazioli m'ont empêchée de passer. J'ai compris qu'ils ne veulent plus me parler, plus me voir. Quelques jours plus tard, la justice qui enquête sur Giampaolo Tarantini, soupçonné alors de corruption [depuis, il est aussi soupçonné d'incitation à la prostitution] m'a demandé de témoigner. J'ai décidé de raconter toute la vérité. Je ne me sentais plus en sécurité après le cambriolage.

      Vous devenez alors une figure publique, poursuivie par les paparazzi. Un rêve pour qui veut devenir une artiste?
      Franchement j'ai déjà rêvé de devenir célèbre, mais c'était il y a quelques années et je voulais devenir célèbre... en tant qu'artiste. Pas en tant qu'escort !

      Vos proches savaient-ils que vous faisiez l'escort?
      Non. Je le faisais parce que je me trouvais dans une situation difficile. J'espérais passer très vite à autre chose et tout oublier. Je n'ai jamais pensé que je ferais ce métier d'escort. Encore moins que je deviendrais célèbre pour ça ! Aujourd'hui pour moi, c'est difficile. Tout le monde a peur de me faire travailler. Je ne fais plus l'escort, mon projet immobilier est encore bloqué. Je n'ai plus d'argent et ils m'ont tout volé.

      Qui en Italie peut aider l'ennemie publique du patron Berlusconi?
      Pas grand monde.

      Comment faites-vous pour vivre alors?
      J'ai commencé une série de soirées en Italie mais aussi en Espagne et en France. Je suis en train d'écrire un livre.

      Il y a deux semaines vous étiez à Paris, qu'y avez-vous fait?
      Je me suis reposée, j'ai mangé des gâteaux. J'ai rencontré un styliste israélien, Art/C, très talentueux. Je suis sortie chez Castel avec ses vêtements. A part la grisaille parisienne, j'ai beaucoup aimé mon séjour, respirer l'air frais de votre ville.

      Comptez-vous revenir?
      Oui, je reviens vendredi pour une soirée italienne au Globo, une salle parisienne mythique. Ce sera ma première sortie publique.

      Aujourd'hui, Berlusconi chute dans les sondages. Vous rendez-vous compte du tremblement de terre politique qu'a entraîné votre témoignage?
      Je ne pense pas que mon témoignage soit le seul responsable de la chute de Berlusconi. Peu m'importe sa cote de popularité. La seule chose que je sais c'est que j'ai dit la vérité à la justice de mon pays et que maintenant plus personne ne me parle. Je ne vois pas pourquoi cela devrait faire de moi l'ennemie de n'importe quel représentant politique.

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