Le Cavaliere était attendu "dans le lit de Poutine"
L'effet du G8 de L'Aquila et l'image d'homme d'Etat responsable sont déjà loin. Le nom de Silvio Berlusconi se trouve au centre d'une enquête pour proxénétisme et corruption à Bari, à coups de détails piquants sur ses festins dans sa résidence de Sardaigne. Le Cavaliere n'y est pas mis en cause directement, mais les révélations successives accablent le président du conseil depuis que son épouse a dénoncé, en avril, son rapport "malade" avec les femmes. L'hebdomadaire L'Espresso publie maintenant sur son site les enregistrements réalisés par le principal témoin à charge de l'enquête de Bari, la call-girl Patrizia D'Addario, lors de ses rencontres avec le président du conseil.
La liste des morceaux choisis est inépuisable. On entend M. Berlusconi dispenser des conseils érotiques à la jeune femme, ou l'inviter à l'attendre "dans le lit de Poutine" - où aurait dormi l'ancien président russe. La call-girl, elle, passe un coup de fil à cet entrepreneur de Bari au centre du scandale, Giampaolo Tarantini, pour se plaindre du tarif convenu non honoré. Selon les enquêteurs, il engageait des filles pour les fêtes de Silvio Berlusconi afin d'en obtenir des faveurs.
L'avocat du président du conseil, le député Niccolo Ghedin, persiste à nier. Ces enregistrements, affirme-t-il, sont le résultat de manipulations. Selon le ministre des affaires étrangères, Franco Frattini, des journalistes auraient payé la call-girl pour impliquer le président du conseil. Silvio Berlusconi a daigné lâcher une concession : "Je ne suis pas un saint", a-t-il lancé, l'air complice, lors d'une cérémonie publique, mercredi 22 juillet, avec l'espoir de s'attirer l'indulgence des Italiens. Car le scandale commence à faire son effet sur l'opinion.
"JE NE SUIS PAS UN SAINT"
Selon un sondage publié la veille par La Repubblica, la cote de popularité du Cavaliere est passée sous la barre de 50 %, pour la première fois depuis son retour au pouvoir, en mai 2008. Ce n'est qu'un début. Des milliers de photos, prises dans sa résidence de Sardaigne lors d'autres festins, attendent dans un coffre-fort en Colombie, où le photographe sarde Antonello Zappadu a établi sa société. La justice a décidé l'interdiction de leur publication, mais les avocats de M. Berlusconi craignent qu'après les voix ne viennent les images.
Pour se faire discret, le président du conseil compte passer des vacances auprès des sans-abri des Abruzzes plutôt que dans sa villa de Sardaigne. Et pour reconstruire sa réputation, une députée amie l'a invité, à la rentrée, dans le village natal de Padre Pio, le saint le plus populaire d'Italie. Une occasion rêvée pour tenter de renouer avec le monde catholique qui n'a pas ménagé ses critiques envers son comportement.
Salvatore Aloïse
Le Monde
L'effet du G8 de L'Aquila et l'image d'homme d'Etat responsable sont déjà loin. Le nom de Silvio Berlusconi se trouve au centre d'une enquête pour proxénétisme et corruption à Bari, à coups de détails piquants sur ses festins dans sa résidence de Sardaigne. Le Cavaliere n'y est pas mis en cause directement, mais les révélations successives accablent le président du conseil depuis que son épouse a dénoncé, en avril, son rapport "malade" avec les femmes. L'hebdomadaire L'Espresso publie maintenant sur son site les enregistrements réalisés par le principal témoin à charge de l'enquête de Bari, la call-girl Patrizia D'Addario, lors de ses rencontres avec le président du conseil.
La liste des morceaux choisis est inépuisable. On entend M. Berlusconi dispenser des conseils érotiques à la jeune femme, ou l'inviter à l'attendre "dans le lit de Poutine" - où aurait dormi l'ancien président russe. La call-girl, elle, passe un coup de fil à cet entrepreneur de Bari au centre du scandale, Giampaolo Tarantini, pour se plaindre du tarif convenu non honoré. Selon les enquêteurs, il engageait des filles pour les fêtes de Silvio Berlusconi afin d'en obtenir des faveurs.
L'avocat du président du conseil, le député Niccolo Ghedin, persiste à nier. Ces enregistrements, affirme-t-il, sont le résultat de manipulations. Selon le ministre des affaires étrangères, Franco Frattini, des journalistes auraient payé la call-girl pour impliquer le président du conseil. Silvio Berlusconi a daigné lâcher une concession : "Je ne suis pas un saint", a-t-il lancé, l'air complice, lors d'une cérémonie publique, mercredi 22 juillet, avec l'espoir de s'attirer l'indulgence des Italiens. Car le scandale commence à faire son effet sur l'opinion.
"JE NE SUIS PAS UN SAINT"
Selon un sondage publié la veille par La Repubblica, la cote de popularité du Cavaliere est passée sous la barre de 50 %, pour la première fois depuis son retour au pouvoir, en mai 2008. Ce n'est qu'un début. Des milliers de photos, prises dans sa résidence de Sardaigne lors d'autres festins, attendent dans un coffre-fort en Colombie, où le photographe sarde Antonello Zappadu a établi sa société. La justice a décidé l'interdiction de leur publication, mais les avocats de M. Berlusconi craignent qu'après les voix ne viennent les images.
Pour se faire discret, le président du conseil compte passer des vacances auprès des sans-abri des Abruzzes plutôt que dans sa villa de Sardaigne. Et pour reconstruire sa réputation, une députée amie l'a invité, à la rentrée, dans le village natal de Padre Pio, le saint le plus populaire d'Italie. Une occasion rêvée pour tenter de renouer avec le monde catholique qui n'a pas ménagé ses critiques envers son comportement.
Salvatore Aloïse
Le Monde
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