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Lettre ouverte à Mr Kouchner et Mr Mitterrand sur l'affaire Polanski

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  • Lettre ouverte à Mr Kouchner et Mr Mitterrand sur l'affaire Polanski

    C'est une lettre d'un lecteur du journal Le Monde, que j'ai trouvé plutôt..."éducative".





    Vos prises de position au sujet de l'affaire Polanski me forcent à venir à vous. En 1989, il y a donc 20 ans de cela, je me suis rendu coupable des mêmes faits que l'on reproche à Monsieur Polanski.
    Je croyais, moi aussi, que j'avais un rapport sexuel avec une adolescente de 14 ans consentante.
    Contrairement à votre pauvre cinéaste, j'ai attendu sagement la venue des gendarmes, puis je suis resté en cellule deux ans et demi, jusqu'à mon procès devant la Cour d'assises. Et, toujours en cellule, j'ai compté deux mille deux cent cinquante cinq (2255) jours avant d'être enfin élargi. Soit dit en passant, sans une seule permission de sortir préalable.



    Le fait est que la prison, le procès et la psychanalyse aidant, j'ai fini par saisir une subtilité qui jusque là m'avait échappé et qui, je l'avoue, était sinon à l'origine de mon acte, tout du moins un élément déclencheur de ce que j'infligeais à ma victime.

    Comme j'ai pu constater, suite à l'affaire Polanski, que cette subtilité vous échappe à tous deux, je m'empresse de vous en faire part. J'ai appris à mes dépends, mais aussi et surtout aux dépends de celle à qui j'ai fait tant de mal, qu'une gamine de 13 ans ne peut en aucun cas donner son consentement pour une relation sexuelle avec un adulte.

    Je le répète, il est impossible qu'elle donne son consentement, y compris lorsqu'elle est explicitement demandeuse, c'est vous dire combien certains font fausse route et pourquoi je fus très justement condamné pour viol. Si vous me demandiez la raison de cette impossibilité, je vous répondrais ce par quoi je commençais ce paragraphe.

    D'où, Messieurs les ministres, la nécessité de répondre de ses actes devant la justice, devant la victime et de les revoir, les mâcher, les ruminer, jour après jour, nuit après nuit.

    Tout cela bien sûr dans la douleur, les larmes, la contrainte, l'humiliation, la honte et la solitude de la prison. Travail qu'on ne peut nullement réaliser dans le strass et les paillettes. Travail que vous, Messieurs les ministres et tous ceux qui protègent Polanski depuis si longtemps, l'avez empêché de réaliser.
    Voilà pourquoi cette affaire lève un tel tollé parmi les gens communs, et voilà la raison du décalage abyssal qu'il y a entre l'opinion du petit peuple, dont je suis, et vous et vos amis intellectuels : parce que vous vous dressez comme un seul homme contre ce que nous enseigne toute notre civilisation - excusez du peu !
    Vous, Messieurs, voilà que tout d'un coup, vous nous crachez que l'homme ne doit nullement faire amende honorable, ni redresser son chemin. Et vous voilà, soudain, la bouche pleine de ses pitoyables excuses que l'on entend si souvent dans la bouche de tristes individus, dont j'étais, plus proches de l'animalité que de ce à quoi ferait penser leur silhouette: "Elle était consentante, elle paraissait vingt ans, il y a si longtemps" Vous, ministres et intellectuels, vous n'avez loupé aucune de ces bestialités, plus l'insulte faite à tous ceux qui purgent leur peine dans la promiscuité, le silence et l'oubli de nos prisons.
    Mais il y a pire. Les faits dont je me suis rendu coupable, je les ai commis en 1989, il y a donc vingt bonnes années. Personnellement, j'ai assumé, j'ai payé et j'ai même payé un second crime que je n'avais pas commis et puis surtout, j'ai réalisé l'infinie gravité de mes actes. Et si je n'ai jamais eu droit au pardon, j'ai en revanche eu droit à l'oubli... Jusqu'en février dernier. Car voilà qu'en février 2009, donc vingt ans après, ces messieurs en uniforme sont venus me notifier que dorénavant j'héritais d'une nouvelle punition qui consiste à devoir me rendre deux fois par an dans leurs locaux pour leur confirmer mon adresse. Vingt ans après Monsieur Kouchner ! Vingt ans après Monsieur Mitterrand ! Alors que j'ai tout assumé, payé et jamais récidivé. Alors qu'ils ont devant leurs yeux vingt longues années de non récidive. Et cette loi scélérate, c'est vous, Monsieur Kouchner, c'est vous, Monsieur Mitterrand, vous qui demandez à ce qu'on oublie un fugitif, c'est vous qui l'avez voulue et votée, quand pour Polanski "c'est si vieux, quel acharnement, méchants américains..."
    Depuis février, je fais des cauchemars, depuis février, j'ai perdu ma paix et l'on m'a arraché à l'oubli, celui que la coutume ancestrale me concède. Depuis que vous m'avez infligé une nouvelle punition, vingt ans après les faits, ça va mal.

    Mais depuis trois jours, Messieurs les ministres, depuis que vous avez réagi pour Polanski, là vous m'avez mis la haine, j'ai perdu mon peu de sagesse. Vous m'avez empoisonné le sang. Je vous demande donc au nom du simple principe de cohérence de me faire enlever cette dernière punition aussi injuste que traumatisante. De lancer une pétition avec vos amis les intellectuels et autres cinéastes. Redonnez-moi mon droit à l'oubli, car moi, oui, j'y ai droit, j'ai fait plus juste que le "Pianiste" et son auteur : J'ai payé !




    par Manu A, Invalide sans profession.
    Chroniques d'abonnés
    Le Monde.

  • #2
    Ce pauvre ne se rend pas compte qu'il existe deux mondes.
    si on peut tromper beaucoup de monde quelque temps, ou tromper peu de monde longtemps, on ne peut tromper tout le monde tout le temps

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    • #3
      Il a raison Manu, il faut être intraitable avec TOUS les pédophiles. Donc qu'on afflige à Polanski les mêmes punitions.

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      • #4
        J'ai été choquée par ces prises de position contre la justice. En plus, il est même pas innocent. Comment un pays qui se targue d'avoir une justice indépendante peut-il essayer de faire pression contre la justice d'un autre pays?!!

        J'espère que les USA ne céderont pas et qu'il payera pour ces crimes,producteur ou pas.

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        • #5
          J'aurais aimé voir ces artistes prendre position avec Dieudonné... Mais bon, pour ces "intellectuels" et autres politiques, la pédophilie (quand l'auteur est un affilié du club BHL) est moins grave que la dénonciation des crimes d'Israél...
          Le sage souffre dans le bonheur du savoir... L’ignorant exulte dans les délices de l’ignorance

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          • #6
            En méme temps, selon un article que DZone avait posté, Mitterrand (le ministre) a lui méme eu une période comme Polanski (en Thaïlande cette fois ci) et n'a jamais été condamné, donc le pauvre lecteur s'adresse à la mauvaise personne...

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            • #7
              Idem, choquée qu on puisse prendre position pour un crime pareil.

              J ai l impression qu en France aussi les lois ne sont pas appliquables pour tous...c est ecoeurant !!!!!!

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              • #8
                Mitterrand (le ministre) a lui méme eu une période comme Polanski (en Thaïlande cette fois ci) et n'a jamais été condamné
                absolument !

                ON A encore de l'aristocratie intellectualisante ...

                qu'il paye . POINT .
                il fera un film sur la vie en prison après ....

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                • #9
                  On oublie quand même que ce pays a déroulé le tapis rouge à un fugitif, à une époque où les faits étaient récents et où la petite n'avait pas "pardonné".

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