Sans rien
par El-Guellil
par El-Guellil
Rien ne change. Sauf la date. Toutes ces journées se ressemblent. Elles commencent avec les mêmes plis, les mêmes bosses. Les mêmes dos-d'âne. Les mêmes appels à la prière. « Cinq fois par jour, en ses Lieux saints, le Bon Dieu nous invite. On y va ou on n'y va pas. Mais, dès que c'est la justice qui nous convoque, on y court », se disait-il. L'homme est un drôle d'oiseau. Ses journées, comme les rues de nos villes, sont accidentées, pleines de trous, pleines d'incertitudes. Des journées sans. Il est réveillé par le colporteur d'eau et son refrain, hymne à la sécheresse « maaa h'lou ». Il se rappelle que la maisonnée est sans eau. Bidoune ma. Il est obligé de descendre en chercher. Un bidoune à droite, un autre à gauche pour l'équilibre. Il faut le dire, bidoune dénigrement que tous ceux qui se sont relayés au pouvoir, n'ont jamais pensé aux barrages, ni aux faux barrages d'ailleurs. Ils naviguaient à vue, bidoune vision lointaine. Chacun ne pensant qu'à sa carrière. Finir son mandat, bidoune problèmes, en espérant un autre. C'est qu'ils n'étaient pas bidoune ambitions. Il fallait s'accrocher à son koursi. Et pour ce faire, ne pas déranger l'ordre établi était le maître mot. Sinon ya khouya... Ils risquaient de se retrouver bidoune poste. Et quand on devient bidoune poste on se retrouve bidoune amis, bidoune appuis, bidoune salaire. Sauf si, pendant son mandat, on a été bidoune scrupules et qu'on a garanti ses arrières... Bidoune démagogie. Il y a eu des gens intègres. Ils ont gueulé, cogné sur les tables de réunion, mais bidoune fayda. Ce n'est pas par hasard qu'on se retrouve, dans une éternelle répétition. C'est que les acteurs changent à la vitesse du son et du mauvais sang. Le metteur en scène s'embourbe dans une éternelle redistribution des rôles et le peuple, en spectateur, attend. Il attend bidoune horizon, le dénouement de cette comédie qui ne fait plus rire. Comment rire bidoune eau, bidoune travail, bidoune logement, bidoune électricité, bidoune santé, bidoune éducation, bidoune espoir de changement, sauf la date. Toutes nos journées se ressemblent... Le Quotidien d'Oran .

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