Normal ! ma’tzidlich, taïwan, sans pitié, périmé, tchipa, tchi-tchi, aâmr laq’raâ, heta l’tem… Impossible de se balader dans les rues d’Alger sans entendre ces mots et expressions qui ponctuent toutes les conversations. De votre épicier à votre boulanger, en passant par le gérant du taxiphone de votre quartier, tout le monde use et abuse de ces petits mots venus d’on ne sait où et qui font désormais partie de notre quotidien.
Normal
Comme un inlassable refrain, un mot revient sans cesse dans la bouche de nos jeunes : normal. Quelle que soit la question que vous leur poserez, ils vous répondront : normal. Comment ça va ? Normal. Que faites-vous de bon ? Normal. Les études, ça va ? Normal. Décryptage : ça va, rien de spécial, juste la routine !
Âamar laq-raâ
«La première fois que j’ai entendu cette expression, c’était dans une conversation entre deux copines. La première taquinait l’autre en lui disant sur le ton de la plaisanterie : «D’jiti t’aâmri laqraâ ?» raconte Nabila (31 ans). «Je pensais naïvement qu’il y avait eu une coupure d’eau et qu’au retour du précieux liquide dans les robinets, c’était l’heure de remplir les bouteilles ! Depuis, j’ai fini par comprendre le vrai sens de cette expression dont on affuble toute personne curieuse, qui s’occupe de ce qui ne la regarde pas. »
Sans pitié
Inspirée du titre d’une célèbre émission radio de la Chaîne III, dans les années 1980, cette expression est entrée dans le langage populaire, alimentant les conversations des jeunes. «Sans pitié» signifie à fond. Ainsi, il n’est pas rare d’entendre des phrases du genre «je t’aime sans pitié», j’ai bossé sans pitié, je me suis régalé sans pitié»…
Ma’tzidlich
Deux jeunes, la vingtaine, discutent au coin d’une rue. L’un raconte à son ami qu’en rentrant tard chez lui la veille, il avait surpris quelqu’un qui tentait de pénétrer par effraction dans l’appartement de son voisin de palier. Son interlocuteur le regarde médusé et s’exclame : «Ma’tzidlich !» Ce mot marque l’étonnement et la consternation. Autrement dit : «J’y crois pas !»
Chriki
Assaisonné à toutes les sauces, «chriki» surgit dans toutes les conversations se «conjuguant» même au féminin. Littéralement, il signifie mon associé. «Chriki veut dire mon pote, mon copain, «sahbi», explique Amine (25 ans). «Il implique un certain degré de familiarité. On ne dira pas «chriki» ou chrikti» à une personne âgée ou qu’on respecte beaucoup.» Ce mot n’est pas la chasse gardée de la gent masculine. De plus en plus de filles l’utilisent pour s’interpeller. «Chrikti, et si on allait faire un peu de shopping cet aprème ?»
Taïwan
Un autre mot passe-partout adopté. Il signifie : contrefait. M’dereh ! Pièces détachées taïwan, shampooing taïwan, chaussure taïwan… Aucun article n’est épargné et les fausses marques ont envahi nos marchés, d’où la présence en force de ce mot.
Hittiste, harraga, tchi-tchi, trabendo, tchipa
Impossible de comprendre ces mots, si on n’a pas vécu en Algérie. Entre le hittiste qui passe toutes ses journées adossé au mur (hit-mur), faute d’une occupation, le harrag qui tente de traverser la Méditerranée sur un radeau de fortune, le trabendiste qui fait la navette entre Alger- Istanbul les bras chargés de cabas, les gens super aisés qui friment à mort (tchi-tchi) et le pot-devin qu’il faut donner (tchipa), dur dur pour un touriste de passage de s’y retrouver !
Périmé
Autre mot en vogue : «périmé». Les jeunes en usent et abusent surtout pour parler d’une personne qui n’est plus dans le coup. Autrement dit, quelqu’un de complètement «has been». Abd périmé, c’est une personne qui s’habille à la mode des années 1970 et qui vit en décalage avec son temps !» explique Nadir (19 ans).
Papicha
Ce mot fait référence aux filles qui se fringuent et se coiffent à la dernière mode. Des jeunes filles à la page comme les créatures de rêve que l’on voit dans les magazines.
Intik, fort, c’était bien passé…
Incontournable également ces mots que l’ont entend partout : fort (super), belbeaucoup, intik (très bien), habli, mahboul (super)… Des expressions surgissent d’on ne sait où et fusent dans toutes les conversations comme erih may’kissekch (tu seras bien servi, bien traité), heta l’tem (un maximum)… Dans la foulée, la langue de Molière est massacrée à la tronçonneuse. Florilège : «c’était bien passé ?», «n’importe qui»… Quant aux «ammo», «khalo», «djaro»… ils font désormais partie du champ lexical de nos jeunes. Le langage étant en perpétuel développement, d’autres expressions verront certainement le jour. Normal ! c’est juste une question de temps !
le soir
Normal
Comme un inlassable refrain, un mot revient sans cesse dans la bouche de nos jeunes : normal. Quelle que soit la question que vous leur poserez, ils vous répondront : normal. Comment ça va ? Normal. Que faites-vous de bon ? Normal. Les études, ça va ? Normal. Décryptage : ça va, rien de spécial, juste la routine !
Âamar laq-raâ
«La première fois que j’ai entendu cette expression, c’était dans une conversation entre deux copines. La première taquinait l’autre en lui disant sur le ton de la plaisanterie : «D’jiti t’aâmri laqraâ ?» raconte Nabila (31 ans). «Je pensais naïvement qu’il y avait eu une coupure d’eau et qu’au retour du précieux liquide dans les robinets, c’était l’heure de remplir les bouteilles ! Depuis, j’ai fini par comprendre le vrai sens de cette expression dont on affuble toute personne curieuse, qui s’occupe de ce qui ne la regarde pas. »
Sans pitié
Inspirée du titre d’une célèbre émission radio de la Chaîne III, dans les années 1980, cette expression est entrée dans le langage populaire, alimentant les conversations des jeunes. «Sans pitié» signifie à fond. Ainsi, il n’est pas rare d’entendre des phrases du genre «je t’aime sans pitié», j’ai bossé sans pitié, je me suis régalé sans pitié»…
Ma’tzidlich
Deux jeunes, la vingtaine, discutent au coin d’une rue. L’un raconte à son ami qu’en rentrant tard chez lui la veille, il avait surpris quelqu’un qui tentait de pénétrer par effraction dans l’appartement de son voisin de palier. Son interlocuteur le regarde médusé et s’exclame : «Ma’tzidlich !» Ce mot marque l’étonnement et la consternation. Autrement dit : «J’y crois pas !»
Chriki
Assaisonné à toutes les sauces, «chriki» surgit dans toutes les conversations se «conjuguant» même au féminin. Littéralement, il signifie mon associé. «Chriki veut dire mon pote, mon copain, «sahbi», explique Amine (25 ans). «Il implique un certain degré de familiarité. On ne dira pas «chriki» ou chrikti» à une personne âgée ou qu’on respecte beaucoup.» Ce mot n’est pas la chasse gardée de la gent masculine. De plus en plus de filles l’utilisent pour s’interpeller. «Chrikti, et si on allait faire un peu de shopping cet aprème ?»
Taïwan
Un autre mot passe-partout adopté. Il signifie : contrefait. M’dereh ! Pièces détachées taïwan, shampooing taïwan, chaussure taïwan… Aucun article n’est épargné et les fausses marques ont envahi nos marchés, d’où la présence en force de ce mot.
Hittiste, harraga, tchi-tchi, trabendo, tchipa
Impossible de comprendre ces mots, si on n’a pas vécu en Algérie. Entre le hittiste qui passe toutes ses journées adossé au mur (hit-mur), faute d’une occupation, le harrag qui tente de traverser la Méditerranée sur un radeau de fortune, le trabendiste qui fait la navette entre Alger- Istanbul les bras chargés de cabas, les gens super aisés qui friment à mort (tchi-tchi) et le pot-devin qu’il faut donner (tchipa), dur dur pour un touriste de passage de s’y retrouver !
Périmé
Autre mot en vogue : «périmé». Les jeunes en usent et abusent surtout pour parler d’une personne qui n’est plus dans le coup. Autrement dit, quelqu’un de complètement «has been». Abd périmé, c’est une personne qui s’habille à la mode des années 1970 et qui vit en décalage avec son temps !» explique Nadir (19 ans).
Papicha
Ce mot fait référence aux filles qui se fringuent et se coiffent à la dernière mode. Des jeunes filles à la page comme les créatures de rêve que l’on voit dans les magazines.
Intik, fort, c’était bien passé…
Incontournable également ces mots que l’ont entend partout : fort (super), belbeaucoup, intik (très bien), habli, mahboul (super)… Des expressions surgissent d’on ne sait où et fusent dans toutes les conversations comme erih may’kissekch (tu seras bien servi, bien traité), heta l’tem (un maximum)… Dans la foulée, la langue de Molière est massacrée à la tronçonneuse. Florilège : «c’était bien passé ?», «n’importe qui»… Quant aux «ammo», «khalo», «djaro»… ils font désormais partie du champ lexical de nos jeunes. Le langage étant en perpétuel développement, d’autres expressions verront certainement le jour. Normal ! c’est juste une question de temps !
le soir
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