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Boucheries : halal et casher production

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  • Boucheries : halal et casher production

    Mercredi 17/03/2010 | Posté par Nadia Méhouri |

    19th DISTRICT. Nadia, notre redoutable inspectrice des prix et de la traçabilité, a fait un tour des commerces de viande de son quartier. Verdict.

    « En quinze ans, les crémeries et épiceries, bref, tout ce qui représentait la vieille France, a disparu au profit des boucheries halal et casher, des pizzerias et autres kebab. Tant mieux pour nous, tu me diras, mais c’est quand même dommage », observe Assia, native du 19e arrondissement de Paris, âgée de 35ans. Les commerces de bouche se sont adaptés aux populations du quartier. Les boucheries, qu’elles soient donc halal ou casher, mais traditionnelles aussi, tiennent bien leur rang dans ce melting-pot du nord-est parisien. Végétariens, passez votre chemin !

    A l’heure où le Quick halal fait tant couler d’encre et de haine, je me suis mise dans la peau d’une inspectrice de 60 millions de consommateurs. Voyons voir… Prenons cette boucherie halal AVS (association de certification) : le poulet fermier est à 5,70 euros le kilo. La viande vient ici de la ville d’Auxerre. 80% de la clientèle est musulmane. Les spécificités du rituel halal sont de tourner la bête vers la Mecque (Qibla) en disant « bismillah Allah Akbar » et en passant deux fois la lame sous la gorge de l'animal. Les principaux abattoirs musulmans sont à Meaux (77) et Evry Courcouronnes (91). Catherine a choisi de manger uniquement de la viande halal car pour elle, elle est plus saine : « Quand la viande est égorgée, l’animal se vide de son sang et ainsi il ne coagule pas dans les vaisseaux, je la préfère ainsi. »

    La boucherie casher incontournable du 19e, c’est « Emsallem », du coté de Corentin Cariou. Elle ne désemplit pas. C’est « the » référence. Le poulet fermier au kilo vaut 5,30 euros. Un des patrons m’explique ce que casher veut dire. « Le rabbin dirige l'animal vers Jérusalem et procède à l'égorgement et au retrait de certains organes. Il trempe ensuite la viande une demi-heure dans l’eau froide puis une heure dans le gros sel et la rince trois fois de suite. » Il précise aussi que les abattoirs juifs sont en province et que la viande est exclusivement française. La clientèle est majoritairement juive, parfois musulmane.

    Le point commun entre ces deux types de boucheries, est que la viande est, apprend-on, 100% made in France et que vous n‘y trouverez jamais de cochon à acheter. Un juif pratiquant peut en principe manger de la viande halal et un musulman observant de la viande casher. Mais pour l’un et l’autre, point de viande « assommée » dans l’assiette.

    Entrons maintenant dans une boucherie non religieuse. Le prix du kilo de poulet est ici de 5,50 euros. « Les boucheries religieuses vous font-elles perdre des clients ?, demande-t-on à un boucher du côté de Jaurès. – Non, pas du tout, répond-il, nous avons une clientèle fidèle depuis des années. – Est-ce dû au fait que vous vendez de la charcuterie de porc ? – En partie, mais c’est plus la fidélité des clients qui prévaut, en ce qui nous concerne. On va plus côtoyer les Français mais il y a certains musulmans qui passent. » (Dès qu’on aborde les particularités et quel que soit le côté qui parle, le langage populaire dit « Français » pour non musulman. Très en vogue aussi, le « chez vous » et « chez nous »...)

    Reprenons le fil de la discussion avec notre boucher : « Il paraît que de la viande halal en surplus est vendue dans les boucheries ordinaires comme la vôtre. Vous le dites au client ? – Non, ça m’étonnerait que ce genre de chose arrive chez nous, car je commande en direct par téléphone. – Comment pouvez-vous être sûr que certaines viandes ne sont pas en réalité halal puisque deux morceaux sur trois de cette viande-là sont redistribués dans le circuit ordinaire ? Ou casher, puisque là, seulement une bête sur trois tuées selon le rituel juif est vendue dans le circuit casher ? (les juifs et les musulmans ne mangent ainsi pas tous les morceaux dans le bœuf) – Je ne sais pas, on est à l’abri de rien », philosophe le boucher, pressé que je m'en aille.

    Tout ça n'est en fin de compte que pinaillage, car dans le 19e, les prix au même titre que la qualité et le goût des viandes – halal, casher ou « laïque » – se valent. Qui dit mieux en termes de coût ? Le commerçant chinois, peut-être, qui proposent des brochettes de poulet halal à deux euros le kilo. Pour une recette de poulet, Chorba Boy notre cuistot attitré aura bien une petite idée !

    Nadia Méhouri

    bondyblog
    « Ça m'est égal d'être laide ou belle. Il faut seulement que je plaise aux gens qui m'intéressent. »
    Boris Vian

  • #2
    Un juif pratiquant peut en principe manger de la viande halal et un musulman observant de la viande casher.
    Un musulman peut manger Cacher mais un juif ne peut pas manger hallal.

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    • #3
      Les spécificités du rituel halal sont de tourner la bête vers la Mecque (Qibla)

      - Ce n'est pas une obligation, les gens se sont habitués à le faire, même si on n'est pas en face de la Qibla, ça reste halal, il suffit de prononcer "issma Allah", par contre pour la prière c'est une obligation, sauf si on est dans un endroit et on est complètement déboussolé, à titre d'exemple dans un moyen de transport.
      - Pour les prix du kg de la viande de poulet indiqués dans cet article, il me semble qu'ils ne concordent pas avec ceux du marché, sauf erreur de ma part.
      - Le 19ème c'est parmi les plus grands arrondissements et les plus peuplés de Paris, derrière le 18ème, le 20ème et en tête le 15ème.


      http://www.paris.fr/portail/accueil/...rtlet_id=11661
      Il y a des gens si intelligents que lorsqu'ils font les imbéciles, ils réussissent mieux que quiconque. - Maurice Donnay

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