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Une nouvelle loi vise les parents tunisiens abusifs

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  • Une nouvelle loi vise les parents tunisiens abusifs

    Les parents qui battent leurs enfants seront désormais poursuivis par la législation tunisienne, selon un projet de loi approuvé par le parlement le 22 juillet.

    “Ce projet de loi vise à garantir les progrès enregistrés dans le domaine de la protection de l'enfance”, a indiqué le ministre tunisien de la Justice et des Droits de l'Homme Al-Azhar Bou Auni devant le parlement le 21 juillet.

    Cette nouvelle législation supprime une clause de l'article 319 du Code pénal qui stipulait que “la punition d'un enfant par les personnes ayant autorité sur lui ne requiert aucune punition”. Cet amemndement met fin à l'immunité dont bénéficiaient les parents, les curateurs et autres tuteurs qui faisaient preuve de violence envers les enfants.

    Il avait été proposé “au vu de l'inefficacité de la discipline qui prend des formes de violence physique envers les enfants, et de son impact négatif sur le développement et la survie de ces derniers”, a précisé le ministre.

    Les parents qui font preuve de violence envers l'un de leurs enfants encoureront quinze jours de prison et une amende.

    “Cette nouvelle loi permettra de protéger certains de mes camarades d'école contre la violence de leurs parents”, a expliqué Kaies Rehimi, 16 ans. “Ils se plaignent souvent d'être traités de manière injuste et sont soumis à des punitions physiques sévères pour des raisons futiles.”

    Les parents trouveront d'autres manières de punir leurs enfants, a expliqué Wael, un camarade de Rehimi.

    “Au lieu d'une gifle, je pourrai ne pas recevoir ma bourse ou être puni une semaine, être interdit de télévision, ce qui compliquera la vie”, a expliqué Wael.

    Sirine el Hachimi, 15 ans, se dit favorable à cette loi.

    “Je ne reçois pas de gifles, mais je pense à ces enfants qui sont physiquement punis chaque jour”, a-t-elle expliqué. “C'est une bonne chose. Je serai heureuse de voir ceux qui s'en prennent aux enfants faire de la prison, même si ce sont des parents.”

    Cette loi pourrait rencontrer une certaine résistance, explique Najiba Raies, mère de deux enfants.

    “Elle pourrait avoir des conséquences en retour”, explique-t-elle. “Cette loi ne peut être appliquée que dans les pays occidentaux. Nous avons nos propres traditions, et je ne peux imaginer que mon fils m'attaque en justice parce que je lui aurai enseigné la discipline.”

    Les résistances finiront par se dissiper, selon Sofiene ben Hmida, membre du comité directeur de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l'Homme.

    “Il faudra du temps avant de constater des changements positifs, parce que nous verrons des réticences de la part de familles conservatrices, qui constituent la majorité de la société tunisienne, et qui considèrent cette nouvelle loi comme une atteinte à leur autorité”, explique-t-elle.

    “Mais quand elles réaliseront que la loi s'applique à tous les agresseurs, elles seront dissuadées et en respecteront les dispositions”, conclut-elle.
    Les abus sexuels ont un motif d'action urgente, explique la militante sociale Dora Harar.

    “Je pense que nous avons désespérément besoin d'une loi pour protéger les enfants contre toutes les formes de violence et d'abus sexuels, au vu notamment du nombre croissant de fatwas qui autorisent le mariage des jeunes filles”, poursuit-elle.

    La tache sera lourde pour les militants de l'enfance en Tunisie, a indiqué Bochra bel Hadj Hmida, avocate et ancienne présidente de l'Association des femmes démocratiques.

    Ils “sont face à plusieurs obstacles (notamment les représentants des enfants) dans leurs efforts pour faire appliquer le code de protection de l'enfance et le reste de la législation pour assurer une véritable protection aux enfants victimes d'abus, notamment d'abus sexuels qui sont encore peu dévoilés dans de nombreuses sociétés, y compris en Tunisie”, explique-t-elle.

    C'est la mise en application qui déterminera le succès de cette loi, a indiqué Bel Hadj.

    “Il est urgent et nécessaire de mettre en oeuvre cette protection”, ajoute-t-elle. “Il semble que ce projet de loi inclut des mécanismes spéciaux, sanitaires et sociaux, ainsi que des procédures judiciaires spécifiques durant les phases de l'enquête et du procès, qui prévoient l'audition des enfants. C'est une mesure qui, si les critères internationaux reconnus sont satisfaits, contribuera de manière importante à arrêter les auteurs de ces crimes odieux.”

    magharebia
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