Vaste opération de nettoyage à La Casbah
Un groupe de jeunes activant au sein du groupe Danya b’khir lancera aujourd’hui une vaste campagne de volontariat pour l’embellissement de La Casbah et de la place des Martyrs.
Ces deux sites, faisant partie du patrimoine urbain du vieil Alger, croulent sous une insalubrité sans précédent. «Nous avons atteint le seuil de l’intolérable. L’incivisme de certains habitants fait que notre chère Casbah ainsi que la place des Martyrs en soient arrivées là», souligne une militante de ce groupe de bénévoles.
La campagne mobilisera plusieurs centaines d’adhérents, dont des étudiants, des fonctionnaires et des chômeurs. Elle portera sur les aspects relatifs au ramassage d’ordures, à la réhabilitation des espaces verts, au nettoyage des jardins publics, etc.
Depuis sa création en 2010, le groupe Danya b’khir, qui se définit comme une «initiative citoyenne», a déjà mené plusieurs campagnes d’hygiène publique. «Seulement, elles n’ont pas eu assez d’impact», reconnaît une des animatrices du groupe. «Toutefois, il ne faut pas omettre que nous nous sommes déployés sur d’autres quartiers de la capitale.
Pour ce faire, nous utilisons le réseau social Facebook, c’est plus commode pour passer le message», ajoute-t-elle.
En effet, Danya b’khir a déjà initié des opérations de ramassage d’ordures dans les quartiers de la banlieue. «Nous avons réussi quand même à sensibiliser des jeunes pour débarrasser la chaussée des immondices d’ordures qui encombrent leurs quartiers», note encore l’animatrice. Et d’enchaîner : «Nos cités et quartiers présentent une triste image de saleté et de laisser-aller. Dans la plupart des quartiers d’Alger, nous faisons, hélas, le même constat : des montagnes de gravats et autres ordures jonchent les trottoirs, les bordures de route et les devantures de magasins.
Nous devons prendre le taureau par les cornes. Nous devons balayer devant chez nous.» Sur la page Facebook de Danya b’khir, on peut visionner des dizaines de vidéos et des centaines de photos qui immortalisent les actions de ce groupe. Entre autres actions, on peut citer «Danya b’kheir chez la pouponnière d’El-Biar», «Nettoyage de la plage Aïn Taya»…
La jeune bénévole déplore aussi le fait que les eaux usées qui inondent la voie publique «soit en passe d’être banalisé». «Ces foyers de maladies peuvent entraîner une pandémie mortelle. Nous devons agir vite, sinon ce sera une catastrophe de plus qui va encore coûter des vies aux Algérois», indique la militante bénévole qui s’est déplacée à notre rédaction.
Les jeunes sont de plus en plus intéressés par la gestion de leur cité.
En effet, des initiatives similaires à celle de Danya b’khir ont vu le jour récemment. Après une léthargie de deux décennies, voilà que des Algériens s’engagent dans le bénévolat, l’action sociale et la protection de l’environnement. Cela ne présage que du bon. El Hamdouli Allah », souligne un vieil Algérois de 77 ans, natif de la Casbah.
Lynda Louifi
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