Parce que j'ai critiqué la police, Claude Guéant pourrait me sanctionner
La proposition de sanction est tombée : 18 mois d'exclusion pour Sihem Souid. Cette ancienne agent de police aux frontières à Orly a publié en 2010 "Omerta dans la police", dans lequel elle dénonce un climat de racisme, de sexisme et d'homophobie dans son service. C'est désormais Claude Guéant qui décidera si la sanction est appliquée ou non.
J'ai appris aujourd'hui la proposition de sanction du conseil de discipline : dix-huit mois d'exclusion, dont six avec sursis. Je suis indignée. Scandalisée. Ce qu'on me reproche ? Un manquement à mon obligation de réserve pour la parution de mon livre "Omerta dans la police", mais aussi mes prises de paroles et mes apparitions médiatiques, comme aux Yabon Awards de lundi dernier.
Dix-huit mois. La sanction est extrêmement injuste. On punit celui qui dénonce, mais pas les fautifs eux-mêmes. Le procédé est scandaleux, et d'ailleurs tous les syndicats de police – à l'exception d'Alliance – m'ont apporté leur soutien. Finalement, en me sanctionnant, l'administration cautionne les dérives dans la police.
"Le directeur de cabinet de Claude Guéant a fait des éloges sur moi"
J'ai vraiment cru que l'administration avait des principes républicains, des valeurs. J'étais d'autant plus confiante que le directeur de cabinet de Claude Guéant a convoqué il y a deux semaines mes avocats –maîtres Bourdon et Dubreuil – pour leur faire des éloges sur moi. Il a vanté ma personnalité, mon travail, ma démarche. Nous avions donc bon espoir que les choses se terminent bien. Mais nous nous sommes fait avoir. On nous a fait la danse du ventre pour mieux nous piéger.
Nous sommes dans un beau pays, dit démocratique, mais certaines personnes sont bâillonnées. Il y a des choses qu'il ne faut pas dire.
Mais je ne me laisserai pas faire, j'irai jusqu'à la Cour européenne s'il le faut. On ne peut pas être sanctionné pour avoir dénoncé des faits illégaux.
Et pourtant, l'actualité ne cesse de me donner raison en ce moment. Des propos racistes sont proférés à longueur de journée et rien ne se passe. Liberté, égalité, fraternité sont des mots sacrés, c'est dommage qu'on les sacrifie.
nouvelobs
La proposition de sanction est tombée : 18 mois d'exclusion pour Sihem Souid. Cette ancienne agent de police aux frontières à Orly a publié en 2010 "Omerta dans la police", dans lequel elle dénonce un climat de racisme, de sexisme et d'homophobie dans son service. C'est désormais Claude Guéant qui décidera si la sanction est appliquée ou non.
J'ai appris aujourd'hui la proposition de sanction du conseil de discipline : dix-huit mois d'exclusion, dont six avec sursis. Je suis indignée. Scandalisée. Ce qu'on me reproche ? Un manquement à mon obligation de réserve pour la parution de mon livre "Omerta dans la police", mais aussi mes prises de paroles et mes apparitions médiatiques, comme aux Yabon Awards de lundi dernier.
Dix-huit mois. La sanction est extrêmement injuste. On punit celui qui dénonce, mais pas les fautifs eux-mêmes. Le procédé est scandaleux, et d'ailleurs tous les syndicats de police – à l'exception d'Alliance – m'ont apporté leur soutien. Finalement, en me sanctionnant, l'administration cautionne les dérives dans la police.
"Le directeur de cabinet de Claude Guéant a fait des éloges sur moi"
J'ai vraiment cru que l'administration avait des principes républicains, des valeurs. J'étais d'autant plus confiante que le directeur de cabinet de Claude Guéant a convoqué il y a deux semaines mes avocats –maîtres Bourdon et Dubreuil – pour leur faire des éloges sur moi. Il a vanté ma personnalité, mon travail, ma démarche. Nous avions donc bon espoir que les choses se terminent bien. Mais nous nous sommes fait avoir. On nous a fait la danse du ventre pour mieux nous piéger.
Nous sommes dans un beau pays, dit démocratique, mais certaines personnes sont bâillonnées. Il y a des choses qu'il ne faut pas dire.
Mais je ne me laisserai pas faire, j'irai jusqu'à la Cour européenne s'il le faut. On ne peut pas être sanctionné pour avoir dénoncé des faits illégaux.
Et pourtant, l'actualité ne cesse de me donner raison en ce moment. Des propos racistes sont proférés à longueur de journée et rien ne se passe. Liberté, égalité, fraternité sont des mots sacrés, c'est dommage qu'on les sacrifie.
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