En Colombie, des femmes ont décidé de faire une grève du sexe afin de protester contre l’oubli et l’isolement dont souffrait leur petit village et pour obtenir la construction d’une route qui le relierait au reste du pays.
Pour protester contre l’isolement de leur petit village de Santa María del Puerto de Toledo de las Barbacoas, sur la côte pacifique colombienne et contre la passivité des hommes, des femmes se sont lancées dans un drôle de mobilisation. Comme le rapporte le Courrier International, leur village est coupé du reste du pays, le seul et unique trait d’union qui le relie au reste de la Colombie étant un simple chemin muletier quasiment impraticable. Voilà 163 ans que cette voie, qui court sur 57 kilomètres, est utilisée malgré le fait qu'elle soit complètement inadaptée aux modes de transport modernes.
"Quand les femmes disent non, c’est non"
Face à la passivité des hommes du village et pour remédier à leur manque de dynamisme dans la revendication d’une nouvelle route, les femmes ont décidé de soumettre leurs maris et compagnons à un chantage insolite : la grève du sexe. Et elles ont tenu bon, plus le moindre câlin pendant très exactement 3 mois et 19 jours, jusqu’à l’arrivée des pelleteuses, qui a mis tout le village en liesse le 18 octobre dernier.
Comme l’a expliqué Luz Mariano Marina Castillo, institutrice et chargée des questions ethniques au syndicat départemental des enseignants, qui a organisé le Mouvement des jambes croisées, cela n’a pas été tous les jours facile. Elle a expliqué au journal El Tiempo que pour tenir les femmes se réunissaient le soir pour discuter, raconter des blagues et que certaines d’entre elles, afin d’éviter toute tentation, ont préféré faire chambre à part avec leur mari. Elle a aussi fait part de l’engagement des femmes du village : "Quand les femmes disent non, c’est non, et il n’est pas question de céder. Nous avons dit à nos maris : 'Désolée, nous faisons cette grève jusqu’au 11 octobre. On n’écartera les cuisses que quand on aura la certitude qu’ils nous construisent cette route'. Et nous avons tenu parole."
"Vous imaginez : 300 femmes surexcitées"
Dans un premier temps, les autorités se sont engagées à goudronner, avec l’aide de l’armée, les 27 premiers kilomètres. L’aménagement du reste de la voie, c'est-à-dire de la partie la plus impraticable, est en étude, comme l’a affirmé le ministre des Transports Germán Cardona.
Le début des travaux a été considéré comme une grande victoire pour ces femmes qui, en exploitant les armes qu’elles avaient à leur disposition, sont parvenues à transformer la vie quotidienne du village. Luz Mariano Marina Castillo a déclaré : "Le jour où nous avons vu arriver les engins de chantier, nous n’en croyions pas nos yeux : c’était un grand jour, non seulement pour le mouvement, mais aussi pour tous les habitants du village […], pour tout le département. Vous vous rendez compte, après des décennies d’oubli..."
Pour célébrer leur victoire les quelques 300 femmes du village ont organisé une fête et ont pour l’occasion préparé un pusandao, un genre de pot-au-feu au bœuf, au porc et à la poule, agrémenté d’herbes, de bière et de vin blanc. Puis les femmes ont enfin pu retrouver leurs amants : "Tout Barbacoas a été mis sens dessus dessous. Vous imaginez : 300 femmes surexcitées." Le ministre des transports a décidé de parrainer la route : une reconnaissance inespérée pour le village qui vit dans l’oubli et l’isolement depuis des années. Luz Mariano Marina Castillo est aussi fière de la leçon que cette histoire a pu livrer à ses enfants : "Ils ont compris que nous pouvions construire un pays plus juste et revendiquer des droits sans violence."
gentside
après les marocaines et leur sources, voila les colombiennes et leurs routes, a qui le tour
Pour protester contre l’isolement de leur petit village de Santa María del Puerto de Toledo de las Barbacoas, sur la côte pacifique colombienne et contre la passivité des hommes, des femmes se sont lancées dans un drôle de mobilisation. Comme le rapporte le Courrier International, leur village est coupé du reste du pays, le seul et unique trait d’union qui le relie au reste de la Colombie étant un simple chemin muletier quasiment impraticable. Voilà 163 ans que cette voie, qui court sur 57 kilomètres, est utilisée malgré le fait qu'elle soit complètement inadaptée aux modes de transport modernes.
"Quand les femmes disent non, c’est non"
Face à la passivité des hommes du village et pour remédier à leur manque de dynamisme dans la revendication d’une nouvelle route, les femmes ont décidé de soumettre leurs maris et compagnons à un chantage insolite : la grève du sexe. Et elles ont tenu bon, plus le moindre câlin pendant très exactement 3 mois et 19 jours, jusqu’à l’arrivée des pelleteuses, qui a mis tout le village en liesse le 18 octobre dernier.
Comme l’a expliqué Luz Mariano Marina Castillo, institutrice et chargée des questions ethniques au syndicat départemental des enseignants, qui a organisé le Mouvement des jambes croisées, cela n’a pas été tous les jours facile. Elle a expliqué au journal El Tiempo que pour tenir les femmes se réunissaient le soir pour discuter, raconter des blagues et que certaines d’entre elles, afin d’éviter toute tentation, ont préféré faire chambre à part avec leur mari. Elle a aussi fait part de l’engagement des femmes du village : "Quand les femmes disent non, c’est non, et il n’est pas question de céder. Nous avons dit à nos maris : 'Désolée, nous faisons cette grève jusqu’au 11 octobre. On n’écartera les cuisses que quand on aura la certitude qu’ils nous construisent cette route'. Et nous avons tenu parole."
"Vous imaginez : 300 femmes surexcitées"
Dans un premier temps, les autorités se sont engagées à goudronner, avec l’aide de l’armée, les 27 premiers kilomètres. L’aménagement du reste de la voie, c'est-à-dire de la partie la plus impraticable, est en étude, comme l’a affirmé le ministre des Transports Germán Cardona.
Le début des travaux a été considéré comme une grande victoire pour ces femmes qui, en exploitant les armes qu’elles avaient à leur disposition, sont parvenues à transformer la vie quotidienne du village. Luz Mariano Marina Castillo a déclaré : "Le jour où nous avons vu arriver les engins de chantier, nous n’en croyions pas nos yeux : c’était un grand jour, non seulement pour le mouvement, mais aussi pour tous les habitants du village […], pour tout le département. Vous vous rendez compte, après des décennies d’oubli..."
Pour célébrer leur victoire les quelques 300 femmes du village ont organisé une fête et ont pour l’occasion préparé un pusandao, un genre de pot-au-feu au bœuf, au porc et à la poule, agrémenté d’herbes, de bière et de vin blanc. Puis les femmes ont enfin pu retrouver leurs amants : "Tout Barbacoas a été mis sens dessus dessous. Vous imaginez : 300 femmes surexcitées." Le ministre des transports a décidé de parrainer la route : une reconnaissance inespérée pour le village qui vit dans l’oubli et l’isolement depuis des années. Luz Mariano Marina Castillo est aussi fière de la leçon que cette histoire a pu livrer à ses enfants : "Ils ont compris que nous pouvions construire un pays plus juste et revendiquer des droits sans violence."
gentside
après les marocaines et leur sources, voila les colombiennes et leurs routes, a qui le tour


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