

Elle est entrée dans la religion musulmane par effraction. Par pur hasard. Puis elle a douté et a tout remis en cause..
Une jeune française convertie à l'islam témoigne de ce qu'elle a vécu dans un livre.
Jusqu'à 20 ans, Marie d'Auzon, menait une vie paisible auprès de son père, médecin, de sa mère, assistante sociale, et de sa sœur, en région parisienne. Puis, ses parents divorcent. Marie décroche de sa prépa littéraire et se met à sortir, seule et souvent, fume de l'herbe,. Au cours d'une soirée, elle se fait violer. Ce viol lui en rappelle un autre, survenu quelques années plus tôt. De jour en jour, de nuit en nuit, Marie n'en finit pas de dégringoler.
Un soir, elle lit un livre que lui a prêté le meilleur ami de sa sœur. Il s'intitule « Faza'il e Amaal » (« Le mérite des compagnons »). Il parle de l'islam. Soudain, c'est LA révélation. Une révélation expresse. « En une nuit, je venais de me convertir à l'islam. Ce fut une conversion de cœur. Cela a été très fort. Si fort que je n'ai pas eu l'ombre d'un doute. J'étais dans un état de paix, d'harmonie et de plénitude totale comme jamais. Je ne sentais plus le sol sous mes pieds », nous dit-elle, en allumant cigarette sur cigarette.
Le mariage dans une cave
Rapidement, on lui offre un livre pour faire la prière, un autre pour étudier l'arabe. On lui offre aussi le Coran et un tapis de prière. Marie est rebaptisée Nejma qui signifie « étoile » en arabe. Elle porte le voile et prie cinq fois par jour.
Rapidement aussi, elle se marie, dans une cave au sous-sol d'un immeuble parce que « le mariage, c'est la moitié de la foi et il n'est pas bon qu'une femme qui vient de se convertir reste seule. » Son mari, elle le connaît à peine et ne l'aime pas. Il se prénomme Karim. Il est franco sénégalais.
A 22 ans, Marie-Nejma donne la vie à son premier enfant : Mohamed. « T'as appelé ton fils Mohamed, quand même ! », regrette son père à la maternité, avant de tourner les talons. En effet, la famille de Marie ne voit pas d'un très bon œil cette conversion trop rapide. La jeune femme est rejetée par les siens et se replie davantage encore sur sa nouvelle communauté.
Enceinte de son second enfant, Marie-Nejma accompagne son mari au Sénégal où il a choisi de s'inscrire à l'école coranique. Là, le confort de leur logement est rudimentaire, la chaleur étouffante. Sous sa grande robe et sa burka noires, Marie-Nejma est en sueur de la tête aux pieds. Elle étouffe aussi dans la maison qu'elle partage avec les autres épouses musulmanes trop souvent humiliées et frappées pour leurs époux polygames. C'est dans cette promiscuité qu'elle accouche de sa fille Khadija. Après 15 mois passés au Sénégal, Marie-Nejma craque. Sa famille se cotise pour leur acheter des billets. Un aller-retour pour son mari. Un billet simple pour elle et les enfants.
Karim et Marie, alors enceinte de six mois, décident de partir au Sénégal, pour parfaire leurs connaissances du Coran et renforcer leur foi. "Si on fait tout pour Dieu, tout va bien se passer", croyait Marie à l'époque. Elle s'est trompée. Le couple s'installe d'abord chez un français converti et polygame qui, au nom de l'islam et de la charia, frappe ses trois femmes et ses enfants.
Marie porte la burka, ce long voile qui lui recouvre tout le corps. Devant les yeux, elle met un grillage, pour que personne ne capte son regard resté insoumis malgré "l'entreprise de lapidation de confiance en moi" qu'elle endure pendant huit ans. Malgré les brimades (au Sénégal, les convertis ne bénéficient pas du même respect qu'en France), Marie reste libre.
Elle n'a pas oublié ses cours sur les droits humains fondamentaux et ceux des femmes. Contrairement à son entourage, elle les juge même compatibles avec le Coran. "Il faut que les musulmans fassent leur révolution et ne s'appuient plus sur une charia vieille de douze siècles qui brime les femmes", estime-t-elle au détour de la conversation.
A la fin de l'été, Karim retourne au Sénégal. Marie reste seule à Paris. Elle a envie de divorcer. Prisonnière et égarée, elle sent le vide autour d'elle. « J'étais en sursis. Je me battais contre moi-même pour rester dans la religion. Je culpabilisais beaucoup ». Alors qu'elle se croit victime d'une crise de paludisme, elle s'aperçoit
qu'elle est enceinte pour la troisième fois. Ce sera une autre fille.
Aujourd'hui, à 31 ans, Marie essaie de renouer avec sa vie d'avant. Elle a repris ses études de Lettres modernes. Entre l'Université et ses trois enfants, elle n'arrête pas de courir .La religion musulmane oubliée ? Certainement bien qu’elle ne l’avoue pas. A telle fait appel à un spécialiste pour panser ses plaies ? « Non, j'ai écrit un livre à la place ». Son titre : « Convertie »
rewmi




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