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tenebre
merci pour l'explication. j'ai toujours cru que le safi marocain avait la meme signification que le safi algérie, jusqu'au jour je l'entends au cours d'une dispute entre deux copines.
Comme l'a précisé tenebre, safi a deux sens au Maroc: d'abord le même que celui en Algérie (au sens c'est clair, c'est pur: niytou safia, qalbou safi) et c'est aussi, d'après un ami marocain, une contraction de "ça suffit" dans le sens "barakate", l'équivalent du "ça y est" (sayé) nationalisé chez nous.
Plus généralement.
Il n’y a pas un parler algérien et un parler marocain. Il y en a une multitude de part et d’autre de la frontière.
Il y a la zone géographique délimitée au nord par le Méditerranée, au nord-ouest par le Rif oriental, à l'ouest par le Moyen Atlas, au sud par l'Atlas Saharien et à l'est par les monts du Ouarsenis et de la Dahra ainsi que l’oued Chelif. Là, les populations partagent beaucoup de caractéristiques socio-culturels qui les distinguent. Les parlers arabes, ruraux notamment, sont très proches parce que, depuis toujours, les échanges sur différents plans ont été très intenses (transhumance de populations nomades et semi-nomades d’est en ouest et du nord au sud, moussems et «w3adi», appartenance à des zaouias, reconnaissance de mêmes marabouts, échanges commerciaux, migrations, guerres, alliances, mariages, etc.).
Récemment, à partir de la fin du 19ème siècle, on a assisté à un double mouvement migratoire :
— l’un, d’est en ouest, de populations urbaines qui fuyaient les exactions et restrictions du colonialisme, notamment de la région de Tlemcen, vers le Maroc,
— l’autre, d’ouest en est, de populations rifaines notamment, qui se sont installées dans l’Oranie et qui ont formé une bonne partie des contingents du prolétariat agricole (ce dont parle l’écrivain marocain Mohamed Choukri dans son roman autobiographique «Le Pain Nu»)
Ces deux mouvements ne sont que la continuation, dans des conditions historiques particulières (colonialisme en Algérie, famine au Rif, demande de main d’œuvre par le capitalisme agraire en Algérie du temps de la colonisation française, etc.), de continuels mouvements migratoires dans toutes les directions et brassages que cette région a connus à travers l’histoire.
Les similitudes au plan des parlers, coutumes, traditions et bon nombre de référents culturels font que, pour cette zone, mettre en avant les notions d’algérianité ou de marocanité –ou de "rifanité"), n’est pas du tout pertinent et relèverait du chauvinisme pour ne pas dire plus.
Il n'est donc pas étonnant que les habitants de toutes cette zone arrivent à mieux se comprendre entre eux, de part et d'autre de la frontière, mieux qu'avec des habitants d'autres régions de leur pays respectif.
Sur un autre plan, j’ai eu très peu d’occasions de discuter avec des fassis. Je ne trouve pas que le parler fassi soit vraiment très proche de celui de Tlemcen. A part la forte influence andalouse sur les deux, les accents sont très différents (très emphatique à Fès) et les lexiques ne sont pas particulièrement proches l’un de l’autre. La fausse impression de grande similitude des parlers tlemçani et fassi vient du fait que dans les deux villes on prononce le qaf «a» (plus systématiquement à Tlemcen qu’à Fès)
"Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence
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