Selon le classement publié par l’Organisation mondiale de la santé en septembre 2011, Alger figure à la 846e place des villes les plus polluées en particules de carbone (PM 10). Ce classement, qui porte sur 1083 villes et 91 pays, place la ville iranienne d’Ahwaz en dernière position. Les 50 premières places du classement sont toutes occupées par des villes canadiennes et américaines où les normes de pollution sont les plus strictes.
Sur l’ensemble des villes classées, moins de 500 se conforment aux normes de l’OMS qui fixe la teneur maximale en particules dans l’air à 20 microgrammes/ m3. En Afrique, seule la ville de Port-Louis (Ile Maurice) respecte cette norme. Alger, avec 42 microgrammes/ m3, présente une teneur deux fois plus élevée que la norme recommandée. Dans son communiqué de presse annonçant la publication de ce classement, l’OMS alerte sur la grande dangerosité que représentent les particules de carbone pour la santé humaine. Pour l’année 2008, elle estime que 1,34 million de personnes sont mortes prématurément des suites de maladies cardiovasculaires, de problèmes respiratoires aigus et de cancers des poumons provoqués par la pollution de l’air. 1 million de ces décès aurait été, toujours selon l’OMS, évité, si les normes recommandées avaient été respectées. L’OMS précise aussi, qu’en milieu urbain, les particules de carbone proviennent principalement des transports routiers, des unités industrielles utilisant le charbon et la biomasse comme source d’énergie et de la combustion du bois pour les besoins domestiques. Dans le cas de la ville d’Alger, où il n’y a ni unités industrielles utilisant le charbon ou la biomasse ni consommation de bois, tout semble indiquer que la présence de ces particules provient essentiellement des gaz d’échappement des véhicules. La lutte contre ce type de pollution, en vue du respect de la norme de l’OMS, requiert donc l’application de normes de pollution des véhicules plus en rapport avec les standards internationaux (i.e. Euro 5), l’inflexion de la tendance actuelle à la diésélisation du parc des véhicules et, surtout, la promotion et le développement de l’utilisation intensive des transports publics. Concernant ce dernier point, la décision de fixer le prix du ticket du métro d’Alger à 50 DA, qui semble être définitive, selon certaines déclarations parues récemment dans la presse nationale, ne va certainement pas dans la bonne direction. Le maintien de ce niveau de prix, relativement élevé, ne peut, à notre avis, se justifier ni au plan de la protection de l’environnement ni, encore moins, au plan macroéconomique. Il ne manquera pas d’accentuer la désaffection, déjà perceptible, du public pour ce mode de transport moderne. Plus grave, il encouragera le recours à l’utilisation des véhicules automobiles qui, faut-il le rappeler, auraient coûté, pour la seule année 2011, la bagatelle de 10 milliards de dollars (5 milliards pour les véhicules et 5 milliards pour la consommation de carburants, sans compter les coûts des pièces de rechange, lubrifiants…). En somme, de telles mesures risquent de réduire à néant les efforts louables consentis par l’Etat pour la promotion des transports collectifs massifs (train, tramway et métro) auxquels un budget d’investissement conséquent est, à juste titre, consacré.
Salah Azzoug, Ingénieur en raffinage et pétrochimie, Le Soir d’Algerie
Sur l’ensemble des villes classées, moins de 500 se conforment aux normes de l’OMS qui fixe la teneur maximale en particules dans l’air à 20 microgrammes/ m3. En Afrique, seule la ville de Port-Louis (Ile Maurice) respecte cette norme. Alger, avec 42 microgrammes/ m3, présente une teneur deux fois plus élevée que la norme recommandée. Dans son communiqué de presse annonçant la publication de ce classement, l’OMS alerte sur la grande dangerosité que représentent les particules de carbone pour la santé humaine. Pour l’année 2008, elle estime que 1,34 million de personnes sont mortes prématurément des suites de maladies cardiovasculaires, de problèmes respiratoires aigus et de cancers des poumons provoqués par la pollution de l’air. 1 million de ces décès aurait été, toujours selon l’OMS, évité, si les normes recommandées avaient été respectées. L’OMS précise aussi, qu’en milieu urbain, les particules de carbone proviennent principalement des transports routiers, des unités industrielles utilisant le charbon et la biomasse comme source d’énergie et de la combustion du bois pour les besoins domestiques. Dans le cas de la ville d’Alger, où il n’y a ni unités industrielles utilisant le charbon ou la biomasse ni consommation de bois, tout semble indiquer que la présence de ces particules provient essentiellement des gaz d’échappement des véhicules. La lutte contre ce type de pollution, en vue du respect de la norme de l’OMS, requiert donc l’application de normes de pollution des véhicules plus en rapport avec les standards internationaux (i.e. Euro 5), l’inflexion de la tendance actuelle à la diésélisation du parc des véhicules et, surtout, la promotion et le développement de l’utilisation intensive des transports publics. Concernant ce dernier point, la décision de fixer le prix du ticket du métro d’Alger à 50 DA, qui semble être définitive, selon certaines déclarations parues récemment dans la presse nationale, ne va certainement pas dans la bonne direction. Le maintien de ce niveau de prix, relativement élevé, ne peut, à notre avis, se justifier ni au plan de la protection de l’environnement ni, encore moins, au plan macroéconomique. Il ne manquera pas d’accentuer la désaffection, déjà perceptible, du public pour ce mode de transport moderne. Plus grave, il encouragera le recours à l’utilisation des véhicules automobiles qui, faut-il le rappeler, auraient coûté, pour la seule année 2011, la bagatelle de 10 milliards de dollars (5 milliards pour les véhicules et 5 milliards pour la consommation de carburants, sans compter les coûts des pièces de rechange, lubrifiants…). En somme, de telles mesures risquent de réduire à néant les efforts louables consentis par l’Etat pour la promotion des transports collectifs massifs (train, tramway et métro) auxquels un budget d’investissement conséquent est, à juste titre, consacré.
Salah Azzoug, Ingénieur en raffinage et pétrochimie, Le Soir d’Algerie

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