Sur ces images amateurs, filmées dans un hôpital de Beni Mellal, une ville du centre du Maroc dans la région du Moyen-Atlas, des femmes enceintes gémissent, à même le sol, en attendant d’être prises en charge par le personnel médical.
Une vidéo qui a provoqué l’indignation des internautes marocains. On y voit cinq femmes dont la grossesse est arrivée à terme, allongées à même le sol, se tordant de douleur dans le couloir de l'hôpital de Beni Mellal. Accompagnées de leurs proches, elles gémissent, priant Dieu pour qu’il les délivre de leur calvaire. Pourtant, personne ne vient à leur secours.
Ce n’est pas la première fois que les conditions de soins désastreuses de l’hôpital de Beni Mellal sont dénoncées via des images amateurs. Il y a un an, une vidéo a été diffusée sur YouTube pour dénoncer les conditions de prise en charge des patients au service de pédiatrie de l’hôpital : entre les murs délabrés et les draps sales, des enfants étaient couchés sur des matelas à même le sol, les uns à côté des autres.
[SIZE=2]Des femmes, à même le sol, gémissent en attendant leur accouchement.
L’hôpital Beni Mellal, joint par notre équipe à Paris, n’a pas donné suite à nos appels. Nous publierons leur réaction dès qu’ils nous répondront.
En 2011, le Maroc a été classé 130 sur 181 au classement du [Pnud[qui mesure le degré de développement par un indice en se référant aux niveaux de santé, d’éducation et de revenu.
Contributeurs
N
"Le personnel médical profite du fait que les gens soient pauvres et analphabètes pour les traiter de manière aussi inhumaine"
N. habite à Beni Mellal. Elle accompagnait une patiente lorsque sa fille a filmé cette vidéo avec son téléphone portable.
Ma fille et moi avions accompagné une parente qui devait accoucher à l’hôpital de Beni Mellal. On est arrivé à la tombée de la nuit, d’autres femmes enceintes attendaient déjà leur tour dans des conditions infâmes. Elles étaient allongées à même le sol, sans même une civière.
Chaque fois qu’une nouvelle patiente arrivait, une infirmière venait vérifier l’ouverture du col pour évaluer le temps restant avant l’accouchement. Et lorsqu’une patiente n’était pas coopérative, l’infirmière n’avait aucun scrupule à la menacer de la renvoyer chez elle.
Après cet examen, les patientes restaient dans le couloir, comme on le voit sur la vidéo, jusqu’à l’heure de l’accouchement. Et c’est seulement à ce moment qu’elles pouvaient être admises dans la salle d’accouchement et avoir enfin droit à un lit. Entre temps, les infirmières ne manquaient jamais d’être désagréables et leur parlaient durement. Lorsque l’une des patientes criait à l’aide, certaines infirmières répondaient "Celle qui veut mourir est libre d’y passer !". De temps en temps, elles nous donnaient des compresses fraîches pour qu’on les mette sur les visages des patientes, c’est tout. Et lorsqu’on se révoltait contre les conditions de soins, qu’on se plaignait, elles nous accusaient de manquer de respect à un fonctionnaire au service de l’Etat. En somme, ces futures mères étaient réellement livrées à leur bon vouloir et n’avaient aucun recours. Quant aux médecins, on ne les voyait même pas avant l’accouchement.
"L’hôpital de Beni Mellal a déjà défrayé la chronique par le passé"
Malheureusement, je n’ai pas été surprise par ces conditions de soins. Il est vrai que l’hôpital de Beni Mellal a déjà défrayé la chronique par le passé à cause de ses conditions de soins particulièrement désastreuses, mais c’est un peu le cas de tous les hôpitaux publics au Maroc. Car malheureusement, il n’y a que les malades de condition modeste qui s’y rendent, ceux qui viennent des classes moyennes ou aisées préfèrent se faire soigner en clinique. À l’hôpital de Beni Mellal, le personnel médical profite du fait que les gens soient pauvres et analphabètes pour les traiter de manière aussi inhumaine. Cela est particulièrement vrai pour le service obstétrique où l’affluence est grande car les femmes berbères de la région ne sont pas du tout informées sur les moyens de contraception. Par ailleurs, plus encore que les hommes, elles souffrent d’analphabétisme et ne savent pas réclamer leurs droits.
Une vidéo postée en octobre 2011 sur Youtube montrait déjà les mauvaises conditions auxquels les patients sont confrontés à l'hopital de Beni Mellal
Source: France 24
Une vidéo qui a provoqué l’indignation des internautes marocains. On y voit cinq femmes dont la grossesse est arrivée à terme, allongées à même le sol, se tordant de douleur dans le couloir de l'hôpital de Beni Mellal. Accompagnées de leurs proches, elles gémissent, priant Dieu pour qu’il les délivre de leur calvaire. Pourtant, personne ne vient à leur secours.
Ce n’est pas la première fois que les conditions de soins désastreuses de l’hôpital de Beni Mellal sont dénoncées via des images amateurs. Il y a un an, une vidéo a été diffusée sur YouTube pour dénoncer les conditions de prise en charge des patients au service de pédiatrie de l’hôpital : entre les murs délabrés et les draps sales, des enfants étaient couchés sur des matelas à même le sol, les uns à côté des autres.
[SIZE=2]Des femmes, à même le sol, gémissent en attendant leur accouchement.
L’hôpital Beni Mellal, joint par notre équipe à Paris, n’a pas donné suite à nos appels. Nous publierons leur réaction dès qu’ils nous répondront.
En 2011, le Maroc a été classé 130 sur 181 au classement du [Pnud[qui mesure le degré de développement par un indice en se référant aux niveaux de santé, d’éducation et de revenu.
Contributeurs
"Le personnel médical profite du fait que les gens soient pauvres et analphabètes pour les traiter de manière aussi inhumaine"
N. habite à Beni Mellal. Elle accompagnait une patiente lorsque sa fille a filmé cette vidéo avec son téléphone portable.

Chaque fois qu’une nouvelle patiente arrivait, une infirmière venait vérifier l’ouverture du col pour évaluer le temps restant avant l’accouchement. Et lorsqu’une patiente n’était pas coopérative, l’infirmière n’avait aucun scrupule à la menacer de la renvoyer chez elle.
Après cet examen, les patientes restaient dans le couloir, comme on le voit sur la vidéo, jusqu’à l’heure de l’accouchement. Et c’est seulement à ce moment qu’elles pouvaient être admises dans la salle d’accouchement et avoir enfin droit à un lit. Entre temps, les infirmières ne manquaient jamais d’être désagréables et leur parlaient durement. Lorsque l’une des patientes criait à l’aide, certaines infirmières répondaient "Celle qui veut mourir est libre d’y passer !". De temps en temps, elles nous donnaient des compresses fraîches pour qu’on les mette sur les visages des patientes, c’est tout. Et lorsqu’on se révoltait contre les conditions de soins, qu’on se plaignait, elles nous accusaient de manquer de respect à un fonctionnaire au service de l’Etat. En somme, ces futures mères étaient réellement livrées à leur bon vouloir et n’avaient aucun recours. Quant aux médecins, on ne les voyait même pas avant l’accouchement.
"L’hôpital de Beni Mellal a déjà défrayé la chronique par le passé"
Malheureusement, je n’ai pas été surprise par ces conditions de soins. Il est vrai que l’hôpital de Beni Mellal a déjà défrayé la chronique par le passé à cause de ses conditions de soins particulièrement désastreuses, mais c’est un peu le cas de tous les hôpitaux publics au Maroc. Car malheureusement, il n’y a que les malades de condition modeste qui s’y rendent, ceux qui viennent des classes moyennes ou aisées préfèrent se faire soigner en clinique. À l’hôpital de Beni Mellal, le personnel médical profite du fait que les gens soient pauvres et analphabètes pour les traiter de manière aussi inhumaine. Cela est particulièrement vrai pour le service obstétrique où l’affluence est grande car les femmes berbères de la région ne sont pas du tout informées sur les moyens de contraception. Par ailleurs, plus encore que les hommes, elles souffrent d’analphabétisme et ne savent pas réclamer leurs droits.
Une vidéo postée en octobre 2011 sur Youtube montrait déjà les mauvaises conditions auxquels les patients sont confrontés à l'hopital de Beni Mellal
Source: France 24
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