Massnsen
Symbole de pudeur et de décence, "Hayek Lemrama" le voile traditionnel qui a longtemps caractérisé la femme algérienne aussi bien à Alger que dans les villes de l'ouest du pays pour en devenir l'attribut, semble s'incliner devant "Le Hidjab".
Sensible aux mutations opérées dans la société à la lumière de la succession des générations, la femme algérienne a fini par échangé son habit traditionnel contre le hidjab, le réservant uniquement aux occasions.
Effectivement, la valeur intrinsèque de ce legs ancestral demeure incontestable lorsqu'il s'agit de fêtes de mariage, car la mariée doit en être vêtue avant de quitter le domicile familial.
Bien qu'il soit quasiment rare de nos jours de croiser une femme vêtue du Hayek en sillonnant les artères de la capitale, il n'en demeure pas moins qu'il reste toujours présent sur les étalages des commerces réservés aux trousseaux de mariée.
"Il existe deux sortes de Hayek, Hayek Lemrama propre à Alger et El Acheachi propre à Tlemcen" a précisé un grand commerçant à la rue Ahmed Bouzerina ex rue de "la Lyre" à Alger, soulignant que "Hayek Lemrema est généralement fait à base d'un tissu blanchâtre de pure soie ou de soie mélangée avec des touffes de laine".
"Cette tenue enracinée dans les traditions et les coutumes algéroises entre autres régions du pays, donnait une image vivante de la femme algérienne" qui a inspiré beaucoup de poète, a-t-il ajouté.
"Cependant la majorité de nos grands-mères restent attachées à ce vêtement qu'elles cachent soigneusement dans leurs armoires pour l'offrir à leurs petites filles le jour de leur mariage", ont indiqué certains commerçants, ajoutant que "plusieurs familles conservatrices continuent de l'exiger dans la dote de la mariée".
"Le prix du haïk de bonne qualité, importé généralement de Tunisie, est de 7500 DA. Pour savoir si le haïk est réellement de premier choix, il suffit de prendre un fil de son tissu et de le brûler. Si ont sens une certaine odeur qui ressemble à celle de "Bouzelouf", alors c'est un haïk authentique", a confié Sid Ali, un jeune vendeur dans un magasin.
"Le Haïk a disparu. on ne le voit plus dans les villes et villages. Au milieu des années 80, avant l'invasion du Djilbab et de la mode importée, les femmes portaient le haïk avant de sortir, on n'en voyait, pour certaines, qu'un seul oeil qui paraissait à travers une toute petite ouverture ronde qu'on appelle +Laouina+", dira Siham, fonctionnaire dans une entreprise privée.
Hadja Zoubida, est parmi les rares femmes qui portent encore le haïk. Cette native de la Casbah qui n'a jamais quitté son grand voile blanc, déplore avec amertume la disparition de cet habit traditionnel des rues d'Alger.
"Nous étions très fières à l'idée d'acheter un nouveau haïk. Le prix à cette époque, était entre 1000 et 2000 DA", a indiqué Houria, 52 ans, en se remémorant les années 60 et 70.
Sa mère qui l'accompagnait, a évoqué le haïk au temps du colonialisme français lorsque les moudjahidine se couvraient avec pour fuir le contrôle des soldats francais et pour faire passer les armes.
La M'laya constantinoise a connu le même sort que le haïk algérois. Ce voile a lui aussi disparu de la majorité des régions de l'est du pays pour céder la place au hidjab.
Les premières à avoir porté la M'laya sont les constantinoises pour exprimer leur deuil suite à la mort de Salah Bey en 1792. Elles furent suivies des sétifiennes. Après les massacres du 8 mai 1945, le voile se répandit dans les régions avoisinantes comme Souk Ahras, Jijel, Annaba, Skikda et Batna, en signe de tristesse suite à ces évènements.
La M'laya se porte suivant une technique spéciale que seules les constantinoises maîtrisent. A noter qu'un petit voile en dentelle qu'on surnomme "Laadjar" est porté par les femmes de la ville du vieux rocher pour cacher leur visage.
Le voile constantinois, désormais absent des rues de la ville, ne fera ses rares apparitions que dans les funérailles, une occasion qui lui va bien d'ailleurs.
Source : elmoudjahid
Symbole de pudeur et de décence, "Hayek Lemrama" le voile traditionnel qui a longtemps caractérisé la femme algérienne aussi bien à Alger que dans les villes de l'ouest du pays pour en devenir l'attribut, semble s'incliner devant "Le Hidjab".
Sensible aux mutations opérées dans la société à la lumière de la succession des générations, la femme algérienne a fini par échangé son habit traditionnel contre le hidjab, le réservant uniquement aux occasions.
Effectivement, la valeur intrinsèque de ce legs ancestral demeure incontestable lorsqu'il s'agit de fêtes de mariage, car la mariée doit en être vêtue avant de quitter le domicile familial.
Bien qu'il soit quasiment rare de nos jours de croiser une femme vêtue du Hayek en sillonnant les artères de la capitale, il n'en demeure pas moins qu'il reste toujours présent sur les étalages des commerces réservés aux trousseaux de mariée.
"Il existe deux sortes de Hayek, Hayek Lemrama propre à Alger et El Acheachi propre à Tlemcen" a précisé un grand commerçant à la rue Ahmed Bouzerina ex rue de "la Lyre" à Alger, soulignant que "Hayek Lemrema est généralement fait à base d'un tissu blanchâtre de pure soie ou de soie mélangée avec des touffes de laine".
"Cette tenue enracinée dans les traditions et les coutumes algéroises entre autres régions du pays, donnait une image vivante de la femme algérienne" qui a inspiré beaucoup de poète, a-t-il ajouté.
"Cependant la majorité de nos grands-mères restent attachées à ce vêtement qu'elles cachent soigneusement dans leurs armoires pour l'offrir à leurs petites filles le jour de leur mariage", ont indiqué certains commerçants, ajoutant que "plusieurs familles conservatrices continuent de l'exiger dans la dote de la mariée".
"Le prix du haïk de bonne qualité, importé généralement de Tunisie, est de 7500 DA. Pour savoir si le haïk est réellement de premier choix, il suffit de prendre un fil de son tissu et de le brûler. Si ont sens une certaine odeur qui ressemble à celle de "Bouzelouf", alors c'est un haïk authentique", a confié Sid Ali, un jeune vendeur dans un magasin.
"Le Haïk a disparu. on ne le voit plus dans les villes et villages. Au milieu des années 80, avant l'invasion du Djilbab et de la mode importée, les femmes portaient le haïk avant de sortir, on n'en voyait, pour certaines, qu'un seul oeil qui paraissait à travers une toute petite ouverture ronde qu'on appelle +Laouina+", dira Siham, fonctionnaire dans une entreprise privée.
Hadja Zoubida, est parmi les rares femmes qui portent encore le haïk. Cette native de la Casbah qui n'a jamais quitté son grand voile blanc, déplore avec amertume la disparition de cet habit traditionnel des rues d'Alger.
"Nous étions très fières à l'idée d'acheter un nouveau haïk. Le prix à cette époque, était entre 1000 et 2000 DA", a indiqué Houria, 52 ans, en se remémorant les années 60 et 70.
Sa mère qui l'accompagnait, a évoqué le haïk au temps du colonialisme français lorsque les moudjahidine se couvraient avec pour fuir le contrôle des soldats francais et pour faire passer les armes.
La M'laya constantinoise a connu le même sort que le haïk algérois. Ce voile a lui aussi disparu de la majorité des régions de l'est du pays pour céder la place au hidjab.
Les premières à avoir porté la M'laya sont les constantinoises pour exprimer leur deuil suite à la mort de Salah Bey en 1792. Elles furent suivies des sétifiennes. Après les massacres du 8 mai 1945, le voile se répandit dans les régions avoisinantes comme Souk Ahras, Jijel, Annaba, Skikda et Batna, en signe de tristesse suite à ces évènements.
La M'laya se porte suivant une technique spéciale que seules les constantinoises maîtrisent. A noter qu'un petit voile en dentelle qu'on surnomme "Laadjar" est porté par les femmes de la ville du vieux rocher pour cacher leur visage.
Le voile constantinois, désormais absent des rues de la ville, ne fera ses rares apparitions que dans les funérailles, une occasion qui lui va bien d'ailleurs.
Source : elmoudjahid
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