Le Soir d'Algérie, 13 février 2005
Le tristement célèbre “émir” national et fondateur du GIA, Abdelhak Layada, “refait surface” à la faveur d’une lettre adressée au président Bouteflika. Dans cette missive qu’il dit avoir dictée à partir de sa prison à sa famille, ce terroriste, condamné à mort depuis 1993, fait quelques aveux d’une extrême importance.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) -Celui qui a semé mort et terreur dès l’interruption du processus électoral dans toute la région centre du pays confirme, s’il en était besoin, le caractère politique de sa besogne sanguinaire. Interpellant Bouteflika à propos de son projet “d’amnistie générale” qu’il salue mais juge encore flou, Layada estime que “la solution ne doit pas être l’œuvre de certaines parties pour l’imposer aux autres parties. La solution est celle à laquelle tout le monde contribue et qui en satisfasse tout le monde avec votre concours”. L’écrit, qui ne peut raisonnablement être celui d’un “ancien tôlier” au niveau intellectuel modeste, poursuit : “De mon point de vue, la crise étant politique, sa solution ne pourra être donc que politique (…) et accompagnée de mesures concrètes comme par exemple : libération de tous les détenus ; le recouvrement de tous les Algériens de tous leurs droits légitimes civiques et politiques ; la vérité sur le sort de tous les disparus (…) Et nous sommes tout à fait disponibles à coopérer dans ce dossier épineux”. Le sinistre “émir” dévoile, naturellement, tout de suite après sa tutelle politique. “A partir du moment où l’Algérie fait place à tous les Algériens comme vous l’avez déclaré sans cesse, je reste, quant à moi, profondément convaincu que malgré les interdictions qui le frappent, le cheikh Ali Benhadj peut contribuer à résoudre la crise.” Ce n’est pas la première fois que la preuve est ainsi établie quant à la tutelle qu’exerce le numéro 2 de l’ex-FIS sur les groupes armés, le GIA particulièrement. Comme lui, le GIA appartient en effet à la branche chiite de l’islamisme “djihadiste”. D’où, par exemple, les égorgements, les massacres collectifs et “zaouadj el moutaa” qui caractérisent le GIA dont le gros des troupes a fait l’Afghanistan. En juillet 1995, effectivement, une lettre de Ali Benhadj, contenant des recommandations “militaires”, avait été découverte sur le cadavre du successeur de Layada à la tête du GIA, Chérif.
“Les Marocains ne m’ont pas emprisonné”
Sur un tout autre plan, la missive de Layada comporte une grave révélation impliquant, celle-là, les autorités marocaines. En 1993, les services marocains mettent la main sur l’homme le plus recherché d’Algérie. Voulant en faire une carte de pression et de chantage sur Alger, Rabat n’a dû d’ailleurs reconnaître sa “prise” qu’à la suite de la présentation de preuves irréfutables par les autorités algériennes. Khaled Nezzar, alors tout-puissant ministre de la Défense nationale et membre du Haut-Comité d’Etat, entreprend en personne un voyage secret au Maroc et n’a pu convaincre ses interlocuteurs d’extrader Layada qu’après d’âpres négociations avec le défunt Hassan II et l’homme fort du Makhzen, l’omnipotent ex-ministre de l’Intérieur, Idris Basri. C’est ce dernier que Layada confond dans sa lettre à Bouteflika. Précisons au préalable que les Marocains ont toujours soutenu la version officielle selon laquelle Layada avait été arrêté puis détenu sur le territoire du royaume. “Parmi les raisons qui m’ont incité à vous écrire, les nombreuses provocations dont je fais l’objet à l’intérieur même de ma cellule (….) dont la toute dernière reste les déclarations de Dris Basri au journal El Khabar sous le titre “Dris Basri livre à El Khabar la position du Maroc par rapport au terrorisme en Algérie” ce qui me pousse à déposer plainte contre lui. Bien que convaincu que cela va à l’encontre de ce dont vous souhaitez, cela ne m’empêche pas pour autant de demander au palais royal marocain et à Dris Basri particulièrement de présenter leurs excuses au peuple ainsi qu’au gouvernement algérien. Je vous le dis franchement, Monsieur le Président : à aucun moment les autorités marocaines n’ont arrêté Abdelhak Layada ni ne l’ont un jour emprisonné. Cela m’a fait très mal surtout avec le silence de ceux qui ont eu à charge cette question du Maroc et son soutien aux groupes islamistes armés. Je suis prêt, Monsieur le Président, à vous donner tous les détails de cette affaire, du début jusqu'à la fin si vous le voulez bien.” Abdelhak Layada reconnaît, là, avoir été tout simplement utilisé et non pas détenu par les services de Sa Majesté, le Maroc ayant, pis encore, entretenu et soutenu les groupes armés islamistes qui ont mis l’Algérie à feu et à sang pendant une quinzaine d’années. Quelle suite le “correspondant” de Layada donnera- t-il à de si graves révélations ?
K. A.
d'apres vous info ou intox ?
Le tristement célèbre “émir” national et fondateur du GIA, Abdelhak Layada, “refait surface” à la faveur d’une lettre adressée au président Bouteflika. Dans cette missive qu’il dit avoir dictée à partir de sa prison à sa famille, ce terroriste, condamné à mort depuis 1993, fait quelques aveux d’une extrême importance.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) -Celui qui a semé mort et terreur dès l’interruption du processus électoral dans toute la région centre du pays confirme, s’il en était besoin, le caractère politique de sa besogne sanguinaire. Interpellant Bouteflika à propos de son projet “d’amnistie générale” qu’il salue mais juge encore flou, Layada estime que “la solution ne doit pas être l’œuvre de certaines parties pour l’imposer aux autres parties. La solution est celle à laquelle tout le monde contribue et qui en satisfasse tout le monde avec votre concours”. L’écrit, qui ne peut raisonnablement être celui d’un “ancien tôlier” au niveau intellectuel modeste, poursuit : “De mon point de vue, la crise étant politique, sa solution ne pourra être donc que politique (…) et accompagnée de mesures concrètes comme par exemple : libération de tous les détenus ; le recouvrement de tous les Algériens de tous leurs droits légitimes civiques et politiques ; la vérité sur le sort de tous les disparus (…) Et nous sommes tout à fait disponibles à coopérer dans ce dossier épineux”. Le sinistre “émir” dévoile, naturellement, tout de suite après sa tutelle politique. “A partir du moment où l’Algérie fait place à tous les Algériens comme vous l’avez déclaré sans cesse, je reste, quant à moi, profondément convaincu que malgré les interdictions qui le frappent, le cheikh Ali Benhadj peut contribuer à résoudre la crise.” Ce n’est pas la première fois que la preuve est ainsi établie quant à la tutelle qu’exerce le numéro 2 de l’ex-FIS sur les groupes armés, le GIA particulièrement. Comme lui, le GIA appartient en effet à la branche chiite de l’islamisme “djihadiste”. D’où, par exemple, les égorgements, les massacres collectifs et “zaouadj el moutaa” qui caractérisent le GIA dont le gros des troupes a fait l’Afghanistan. En juillet 1995, effectivement, une lettre de Ali Benhadj, contenant des recommandations “militaires”, avait été découverte sur le cadavre du successeur de Layada à la tête du GIA, Chérif.
“Les Marocains ne m’ont pas emprisonné”
Sur un tout autre plan, la missive de Layada comporte une grave révélation impliquant, celle-là, les autorités marocaines. En 1993, les services marocains mettent la main sur l’homme le plus recherché d’Algérie. Voulant en faire une carte de pression et de chantage sur Alger, Rabat n’a dû d’ailleurs reconnaître sa “prise” qu’à la suite de la présentation de preuves irréfutables par les autorités algériennes. Khaled Nezzar, alors tout-puissant ministre de la Défense nationale et membre du Haut-Comité d’Etat, entreprend en personne un voyage secret au Maroc et n’a pu convaincre ses interlocuteurs d’extrader Layada qu’après d’âpres négociations avec le défunt Hassan II et l’homme fort du Makhzen, l’omnipotent ex-ministre de l’Intérieur, Idris Basri. C’est ce dernier que Layada confond dans sa lettre à Bouteflika. Précisons au préalable que les Marocains ont toujours soutenu la version officielle selon laquelle Layada avait été arrêté puis détenu sur le territoire du royaume. “Parmi les raisons qui m’ont incité à vous écrire, les nombreuses provocations dont je fais l’objet à l’intérieur même de ma cellule (….) dont la toute dernière reste les déclarations de Dris Basri au journal El Khabar sous le titre “Dris Basri livre à El Khabar la position du Maroc par rapport au terrorisme en Algérie” ce qui me pousse à déposer plainte contre lui. Bien que convaincu que cela va à l’encontre de ce dont vous souhaitez, cela ne m’empêche pas pour autant de demander au palais royal marocain et à Dris Basri particulièrement de présenter leurs excuses au peuple ainsi qu’au gouvernement algérien. Je vous le dis franchement, Monsieur le Président : à aucun moment les autorités marocaines n’ont arrêté Abdelhak Layada ni ne l’ont un jour emprisonné. Cela m’a fait très mal surtout avec le silence de ceux qui ont eu à charge cette question du Maroc et son soutien aux groupes islamistes armés. Je suis prêt, Monsieur le Président, à vous donner tous les détails de cette affaire, du début jusqu'à la fin si vous le voulez bien.” Abdelhak Layada reconnaît, là, avoir été tout simplement utilisé et non pas détenu par les services de Sa Majesté, le Maroc ayant, pis encore, entretenu et soutenu les groupes armés islamistes qui ont mis l’Algérie à feu et à sang pendant une quinzaine d’années. Quelle suite le “correspondant” de Layada donnera- t-il à de si graves révélations ?
K. A.
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