ATTENTION...AMES SENSIBLES S'ABSTENIR
dans la monotonie de l'été, l'ennui chaud et étouffant me transportant vers les confins du vide, de la lassitude la plus soulante...on vient solliciter mes talents de conducteur, on me pria gentiment de bien vouloir conduire ma frangine à une fête de mariage...sa copine était sur le point d'être vendue.
au début j'ai dit non, je préfère de loin rester planté devant ma téloche, ou lire un truc que de m'arracher les cheveux (et y'en a beaucoup) coincé dans les interminables bouchons métalliques d’Alger...mais qui peut résister à la pleurniche? avec cette voix..vous savez, le son que font les baleines pour communiquer...un long miaulement avec les muscles du visages qui se tordent et tirent sur la bouche pour lui donner la forme d'un arc tendu vers le bas... la complicité de la mama qui rappelait sans cesse les devoirs incombant au grand frère.
je décide donc d'y aller, mais j'ai fait en sorte de la prévenir à la dernière minute "aya nodi rana routard", je la voyais donc s'agiter dans tout les sens, complétement paniquée ... maigre vengeance mais assez jouissive.
et alors que j'étais dans la voiture entrain d'attendre que ma frangine y grimpe, je vis le petit bonhomme descendre péniblement les marches de l'escalier, avec frénésie et ricanement, avec ce petit moment de préparation avant de sauter la dernière grande marche ..petit genoux pliés, petits poings fermés, et hop! le voilà devant la porte de la voiture.
il grimpe à l'arrière, commence à raconter sa formidable aventure et à donner ses impressions , toujours en employant son vocabulaire pauvre "bessah! bessah! bessah! bessah! rana rayhine lel3arch khalou!".
sa tente arrive:
- pourquoi tu l'emmène? - je lui lançai au moment de passer la première-
- il s'ennuyait à la maison
- ah, parce qu'il va s'amuser dans une salle remplie d'adultes hystériques, puant le mélange de parfums et d'eau de colonne, avec des milliers de décibels de raï et de youyous?
- ....
une demie heure plus tard, le pauvre petit était complétement étourdi, étendu sur la banquette arrière, ses couinements et et questions existentielles avaient cessé...je m’efforçais de le maintenir éveillé, en lui demandant pourquoi Ben10 avait une montre et pas lui...mais rien n'y faisait, il ne disait plus rien.
arrivés à destination, j'étais à bout, pas de place de stationnement, au beau milieu d'une agglomération, les coups de klaxons n'en finissaient pas...je me suis faufilé dans un arrêt de bus, le conducteur d'un long RSTA me maudissait en agitant son bras au travers de la vitre... ma frangine descendit en vitesse, et au moment de prendre le vilain neveux complétement paumé, celui ci trouva la force et le courage de dire "ma ndjich" (je ne viens pas), elle était sur le point de pleurer et lâcha "j'ai pas envie d'y aller seule", " -aha repris-je- mais je croyais que tu voulais l'emmener là bas pour qu'il s'amuse, en fait c'était pour que tu te ne te sente pas seule", sa réponse: un claquement de portière.
avec mon petit pote, on a garé la voiture et je l'ai emmené à ce qui ressemblait à un jardin publique, je lui ai pris un jus de fruit bien frais, et on s'est attablé sur du marbre et du papier. je respirais enfin... des vieillards gueulaient autour d'une table de dominos, un jeune récitait de la poésie à sa compagne par téléphone...le petit tirait sur la paille et le liquide traversait sa gorge, yeux mis-clos, il avait l'air d'apprécier...quand il s'arrêta net sur le point de pleurer: tonton ...caca.
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dans la monotonie de l'été, l'ennui chaud et étouffant me transportant vers les confins du vide, de la lassitude la plus soulante...on vient solliciter mes talents de conducteur, on me pria gentiment de bien vouloir conduire ma frangine à une fête de mariage...sa copine était sur le point d'être vendue.
au début j'ai dit non, je préfère de loin rester planté devant ma téloche, ou lire un truc que de m'arracher les cheveux (et y'en a beaucoup) coincé dans les interminables bouchons métalliques d’Alger...mais qui peut résister à la pleurniche? avec cette voix..vous savez, le son que font les baleines pour communiquer...un long miaulement avec les muscles du visages qui se tordent et tirent sur la bouche pour lui donner la forme d'un arc tendu vers le bas... la complicité de la mama qui rappelait sans cesse les devoirs incombant au grand frère.
je décide donc d'y aller, mais j'ai fait en sorte de la prévenir à la dernière minute "aya nodi rana routard", je la voyais donc s'agiter dans tout les sens, complétement paniquée ... maigre vengeance mais assez jouissive.
et alors que j'étais dans la voiture entrain d'attendre que ma frangine y grimpe, je vis le petit bonhomme descendre péniblement les marches de l'escalier, avec frénésie et ricanement, avec ce petit moment de préparation avant de sauter la dernière grande marche ..petit genoux pliés, petits poings fermés, et hop! le voilà devant la porte de la voiture.
il grimpe à l'arrière, commence à raconter sa formidable aventure et à donner ses impressions , toujours en employant son vocabulaire pauvre "bessah! bessah! bessah! bessah! rana rayhine lel3arch khalou!".
sa tente arrive:
- pourquoi tu l'emmène? - je lui lançai au moment de passer la première-
- il s'ennuyait à la maison
- ah, parce qu'il va s'amuser dans une salle remplie d'adultes hystériques, puant le mélange de parfums et d'eau de colonne, avec des milliers de décibels de raï et de youyous?
- ....
une demie heure plus tard, le pauvre petit était complétement étourdi, étendu sur la banquette arrière, ses couinements et et questions existentielles avaient cessé...je m’efforçais de le maintenir éveillé, en lui demandant pourquoi Ben10 avait une montre et pas lui...mais rien n'y faisait, il ne disait plus rien.
arrivés à destination, j'étais à bout, pas de place de stationnement, au beau milieu d'une agglomération, les coups de klaxons n'en finissaient pas...je me suis faufilé dans un arrêt de bus, le conducteur d'un long RSTA me maudissait en agitant son bras au travers de la vitre... ma frangine descendit en vitesse, et au moment de prendre le vilain neveux complétement paumé, celui ci trouva la force et le courage de dire "ma ndjich" (je ne viens pas), elle était sur le point de pleurer et lâcha "j'ai pas envie d'y aller seule", " -aha repris-je- mais je croyais que tu voulais l'emmener là bas pour qu'il s'amuse, en fait c'était pour que tu te ne te sente pas seule", sa réponse: un claquement de portière.
avec mon petit pote, on a garé la voiture et je l'ai emmené à ce qui ressemblait à un jardin publique, je lui ai pris un jus de fruit bien frais, et on s'est attablé sur du marbre et du papier. je respirais enfin... des vieillards gueulaient autour d'une table de dominos, un jeune récitait de la poésie à sa compagne par téléphone...le petit tirait sur la paille et le liquide traversait sa gorge, yeux mis-clos, il avait l'air d'apprécier...quand il s'arrêta net sur le point de pleurer: tonton ...caca.
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