Selon le ministre des affaires religieuses, le relizanais au nom difficilement prononçable, Bouabdallah Ghoulamallah, il y aurait 15 millions d'algériens qui font la prière. D'où ma question : Que font les 18 millions restants ?!
Avec un marché de 18 millions "d'indécis", on comprend l'impatience des fanatiques du FIS de revenir au pouvoir ou encore l'appetit grandissant des évangélistes...
En tout cas, avec ce chiffre "ridicule", le ministère que dirige Bouabdallah Ghoulamallah, nous démontre une fois de plus que l'état sait gaspiller l'argent des contribuables algériens...
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On a compté les Algériens qui prient !
Ce qui fait peut-être le plus de mal à une religion, c’est que du moment où l’on s’érige en défenseur de la foi, on s’autorise le choix des armes. Et tous les crimes sont alors permis. Ainsi, malgré le terrorisme, l’islamisme est toujours considéré, par des musulmans qui se défendent de tout intégrisme, des “démocrates”, comme une voie légitime de promotion de la religiosité. Le terrorisme n’en serait qu’un excès individuel, un “égarement”.
De la même manière, toutes les maladresses sont alors les bienvenues. Sans mesurer les conséquences de son propos, le ministre des Affaires religieuses a compté le nombre d’Algériens qui font la prière. Devant l’ambassadeur des États-Unis venu lui rendre visite, Bouabdallah Ghoulamallah a révélé le chiffre des pratiquants : ils seraient quinze millions. On peut dire “seraient” parce que, de l’avis du ministre, ces chiffres sont le fruit d’un “rapport élaboré sur des informations non objectives et (qui) reflète des positions plus qu’il ne reflète des réalités”.
“Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement”, avait écrit Boileau. Mais le scoop si clairement énoncé, dans un communiqué ministériel, par Ghoulamallah est pourtant, de son propre aveu, si mal conçu. Si le rapport ne reflétant que des “positions” est repris à son compte par un ministre, c’est donc une “position” du ministre qui est rendue publique. Mais comment le nombre de prieurs peut-il découler d’une “position” ou même de plusieurs “positions” qui auraient collaboré à la confection de cet étrange rapport ?
Comment un document auquel le ministre reproche de “ne pas refléter des réalités” peut-il être utilisé en même temps comme base d’un contact diplomatique ?
Les chiffres sont précisément réputés “refléter les réalités”, mais voilà qu’une institution invente les chiffres qui reflètent des positions. On savait que, dans notre pays, la fraude caractérise les chiffres électoraux, altère les effectifs syndicaux, amplifie la force organique des partis, maquille les réalités économiques et sociales. Mais de là à tenter de donner une représentation statistique non pas du tableau confessionnel — tant de musulmans —, mais de la manière dont les Algériens vivent leur foi ! Faudra-il bientôt prendre sa carte de “pratiquant” ? Pourquoi pas compter les jeûneurs et les hadjs ? Vérifier si les rentiers paient la zakat ?
Il reste à deviner l’étrange message que Ghoulamallah voulait transmettre à l’ambassadeur américain, à moins que ce ne soit aux Algériens. Car, en effet, quinze millions de prieurs, est-ce peu ou trop, comme se le demande ma consœur du Jour d’Algérie ?
Maintenant qu’on sait qu’il y a dix-sept ou dix-neuf millions d’Algériens qui ne prient pas, il faudra faire quelque chose de cette information. Vérifier s’ils en sont dispensés par leur âge, par leur état de santé ou par leur confession non musulmane ? Les traquer policièrement ou les démarcher pacifiquement pour les amener à prier Dieu ?
À l’idée de compter les Algériens qui prient, on sent un relent d’inquisition. Même le FIS, aux pires moments de son hégémonie, n’a pas su pousser sa traque jusqu’à tenir les statistiques des pratiquants.
Priez, compatriotes, le grand frère orwellien et islamisant vous observe !
Par Mustapha Hammouche -Liberté
Avec un marché de 18 millions "d'indécis", on comprend l'impatience des fanatiques du FIS de revenir au pouvoir ou encore l'appetit grandissant des évangélistes...
En tout cas, avec ce chiffre "ridicule", le ministère que dirige Bouabdallah Ghoulamallah, nous démontre une fois de plus que l'état sait gaspiller l'argent des contribuables algériens...
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On a compté les Algériens qui prient !
Ce qui fait peut-être le plus de mal à une religion, c’est que du moment où l’on s’érige en défenseur de la foi, on s’autorise le choix des armes. Et tous les crimes sont alors permis. Ainsi, malgré le terrorisme, l’islamisme est toujours considéré, par des musulmans qui se défendent de tout intégrisme, des “démocrates”, comme une voie légitime de promotion de la religiosité. Le terrorisme n’en serait qu’un excès individuel, un “égarement”.
De la même manière, toutes les maladresses sont alors les bienvenues. Sans mesurer les conséquences de son propos, le ministre des Affaires religieuses a compté le nombre d’Algériens qui font la prière. Devant l’ambassadeur des États-Unis venu lui rendre visite, Bouabdallah Ghoulamallah a révélé le chiffre des pratiquants : ils seraient quinze millions. On peut dire “seraient” parce que, de l’avis du ministre, ces chiffres sont le fruit d’un “rapport élaboré sur des informations non objectives et (qui) reflète des positions plus qu’il ne reflète des réalités”.
“Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement”, avait écrit Boileau. Mais le scoop si clairement énoncé, dans un communiqué ministériel, par Ghoulamallah est pourtant, de son propre aveu, si mal conçu. Si le rapport ne reflétant que des “positions” est repris à son compte par un ministre, c’est donc une “position” du ministre qui est rendue publique. Mais comment le nombre de prieurs peut-il découler d’une “position” ou même de plusieurs “positions” qui auraient collaboré à la confection de cet étrange rapport ?
Comment un document auquel le ministre reproche de “ne pas refléter des réalités” peut-il être utilisé en même temps comme base d’un contact diplomatique ?
Les chiffres sont précisément réputés “refléter les réalités”, mais voilà qu’une institution invente les chiffres qui reflètent des positions. On savait que, dans notre pays, la fraude caractérise les chiffres électoraux, altère les effectifs syndicaux, amplifie la force organique des partis, maquille les réalités économiques et sociales. Mais de là à tenter de donner une représentation statistique non pas du tableau confessionnel — tant de musulmans —, mais de la manière dont les Algériens vivent leur foi ! Faudra-il bientôt prendre sa carte de “pratiquant” ? Pourquoi pas compter les jeûneurs et les hadjs ? Vérifier si les rentiers paient la zakat ?
Il reste à deviner l’étrange message que Ghoulamallah voulait transmettre à l’ambassadeur américain, à moins que ce ne soit aux Algériens. Car, en effet, quinze millions de prieurs, est-ce peu ou trop, comme se le demande ma consœur du Jour d’Algérie ?
Maintenant qu’on sait qu’il y a dix-sept ou dix-neuf millions d’Algériens qui ne prient pas, il faudra faire quelque chose de cette information. Vérifier s’ils en sont dispensés par leur âge, par leur état de santé ou par leur confession non musulmane ? Les traquer policièrement ou les démarcher pacifiquement pour les amener à prier Dieu ?
À l’idée de compter les Algériens qui prient, on sent un relent d’inquisition. Même le FIS, aux pires moments de son hégémonie, n’a pas su pousser sa traque jusqu’à tenir les statistiques des pratiquants.
Priez, compatriotes, le grand frère orwellien et islamisant vous observe !
Par Mustapha Hammouche -Liberté
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