ce matin, j'ai entendu une femme se plaindre à sa copine:
- loukan chafti! je suis entrée dans un magasin pour acheter du lait, j'ai été surprise de voir qu'il en vendait, je lui précise la quantité 4, et il me dit:
- yemma, vous n'avez rien acheté dans mon magasin, je ne vous vendrais que deux.
je raconte ca à mon père, ses épaules ont fait un léger sursaut de derrière le journal qui le cachait presque en entier, réaction d'indifférence ou petit rire sarcastique, il continuait de lire ce qu'il lisait et au moment où je me décidais à partir il ferma le journal qu'il déposa à coté de son café, ôta ses lunettes qui laissèrent deux marques sur la peau toute fine de son nez, près de yeux fatigués, cernés par les cernes et les plissures des rides qui s'en échappaient, il me dit:
- ya mon fils, pas plus tard que ce matin, j'ai vu un vieil homme qui devait avoir mon age faire la queue devant les caisses de lait, quand il est arrivé devant elles, il demanda 8 sachets de lait, le vendeur lui répondit:
- 3ammou, si vous prenez huit sachets, vous êtes obligé de prendre un sachet de l'ben avec.
réaction du vieil-homme?, il demanda combien coutait le litre de l'ben ... 50 DA..., il se résigna à en prendre un.
mon père adore marquer des pauses quand il parle, souvent on a l'impression qu'il a terminé de parler, détail qui m'agaçais quand j'étais plus jeune, mais j'ai fini par comprendre pourquoi il prenait autant son temps pour exposer ses idées, c'était pour laisser les mots faire leur effet sur son interlocuteur, ils ont un tel poids que beaucoup négligent trop. cette fois encore, j'en fus témoin...
- on fait quoi, on vote pour le prochain qui promettra de régler la crise du lait et de punir les vautours? lançais-je exacerbé.
- tu as ta carte électorale? - et il se replongea dans sa lecture interrompue-
- non. mais peut être que je vais changer d'avis - j'ai dit ca sur un ton ironique-
- trop tard, tu ne peux pas en avoir une
- je sais, deux mois avant le vote et il est trop tard pour en avoir une...
- s'ils voulaient que tu votes, ils te l'auraient apporté jusqu'à chez toi.
- loukan chafti! je suis entrée dans un magasin pour acheter du lait, j'ai été surprise de voir qu'il en vendait, je lui précise la quantité 4, et il me dit:
- yemma, vous n'avez rien acheté dans mon magasin, je ne vous vendrais que deux.
je raconte ca à mon père, ses épaules ont fait un léger sursaut de derrière le journal qui le cachait presque en entier, réaction d'indifférence ou petit rire sarcastique, il continuait de lire ce qu'il lisait et au moment où je me décidais à partir il ferma le journal qu'il déposa à coté de son café, ôta ses lunettes qui laissèrent deux marques sur la peau toute fine de son nez, près de yeux fatigués, cernés par les cernes et les plissures des rides qui s'en échappaient, il me dit:
- ya mon fils, pas plus tard que ce matin, j'ai vu un vieil homme qui devait avoir mon age faire la queue devant les caisses de lait, quand il est arrivé devant elles, il demanda 8 sachets de lait, le vendeur lui répondit:
- 3ammou, si vous prenez huit sachets, vous êtes obligé de prendre un sachet de l'ben avec.
réaction du vieil-homme?, il demanda combien coutait le litre de l'ben ... 50 DA..., il se résigna à en prendre un.
mon père adore marquer des pauses quand il parle, souvent on a l'impression qu'il a terminé de parler, détail qui m'agaçais quand j'étais plus jeune, mais j'ai fini par comprendre pourquoi il prenait autant son temps pour exposer ses idées, c'était pour laisser les mots faire leur effet sur son interlocuteur, ils ont un tel poids que beaucoup négligent trop. cette fois encore, j'en fus témoin...
- on fait quoi, on vote pour le prochain qui promettra de régler la crise du lait et de punir les vautours? lançais-je exacerbé.
- tu as ta carte électorale? - et il se replongea dans sa lecture interrompue-
- non. mais peut être que je vais changer d'avis - j'ai dit ca sur un ton ironique-
- trop tard, tu ne peux pas en avoir une
- je sais, deux mois avant le vote et il est trop tard pour en avoir une...
- s'ils voulaient que tu votes, ils te l'auraient apporté jusqu'à chez toi.
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