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En raison de la fermeture de la route nationale n°26: Béjaïa-Tazmalt, le voyage de toutes les peines

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  • En raison de la fermeture de la route nationale n°26: Béjaïa-Tazmalt, le voyage de toutes les peines

    Les usagers de la route nationale n°26 reliant Béjaïa à Alger ont vécu durant la journée de vendredi un enfer au lieudit Village colonel Amirouche, relevant de la commune d’Akbou, à 70 km au sud de Béjaïa.
    Tout a commencé très tôt le matin, lorsque quelques habitants irresponsables ont procédé à la fermeture de la route nationale et de la voie ferrée pour réclamer la régularisation des terrains qu’ils occupent depuis près d’un siècle. Sans prendre en compte le souci des voyageurs, ces habitants ont obligé des milliers de véhicules roulant dans les deux sens à rebrousser chemin. Un imprévu qui coïncide avec le marché hebdomadaire des véhicules, les fêtes de mariage et la venue en masse des touristes des wilayas avoisinantes.
    Pour éviter le point de fermeture, il a fallu passer par des chemins montagneux délabrés et dangereux. En effet, les automobilistes ont pris la route menant vers la commune de Boudjelil, puis une piste impraticable, avant de pouvoir enfin revenir à la route nationale n°26, exactement à l’entrée sud de la ville d’Akbou. Il aura fallu deux heures pour parcourir ce chemin montagneux d’une quinzaine de kilomètres. Des cortèges de mariage, des touristes venus des wilayas avoisinantes, des semi-remorques ont pris d’assaut cette petite route qui n’a pas pu contenir cette pression. Les choses ne sont pas meilleures pour les voyageurs venus de Béjaïa vers la route nationale n°5 (autoroute Est-Ouest). Ces derniers ont vécu eux aussi des moments difficiles qui ont provoqué la nervosité de certains d’entre eux. «Je dois rejoindre mon poste de travail à Alger avant 11h, je ne sais pas comment faire pour arriver à temps», s’interroge un jeune homme rencontré dans un bus Béjaïa-Alger.
    L’embouteillage commence à la trémie de Guendouza et prend fin après une quinzaine de kilomètres.
    A quelques mètres de l’hôtel Sahel, les automobilistes étaient obligés de sortir de la route nationale et prendre une piste qui mène vers Alaghen. Des camions, des bus, des voitures et taxis brisent le silence des collines et des vergers d’oliviers. Non habitués au bruit, les habitants de cette localité qui donne sur la ville d’Akbou tentaient bénévolement de gérer la circulation. Une louable initiative chaleureusement saluée par les voyageurs. Toutefois, l’implication de ces habitants n’a pas tout réglé. Dans beaucoup de tronçons, deux grands véhicules (bus ou camion) ne peuvent pas passer en même temps, donc, il a fallu trouver des arrangements entre les conducteurs.
    Une délicate mission, puisque tout le monde veut passer le premier et aller vite pour rattraper le temps perdu. Fort heureusement, les receveurs des bus ne sont pas restés les bras croisés face à cette anarchie. «Il faut trouver des solutions, sinon nous allons passer la nuit ici», affirme un jeune receveur d’un bus assurant la liaison Béjaïa et Bouira. «Nous avons marre de cette situation. Tout le temps, on ferme la route », a-t-il ajouté.
    Pour lui, l’Etat doit intervenir pour mettre fin à cette mauvaise habitude devenue un mécanisme de chantage. « Nous sommes pénalisés par ces fermetures récurrentes des routes. On n’est pas contre les gens qui revendiquent leurs droits, mais pas de cette façon », a-t-il regretté. Pendant que les receveurs tentent de gérer les flux de véhicules, certains voyageurs descendent des bus non climatisés pour prendre de l’air. Un sexagénaire directeur d’école primaire venu de Sidi Aïch nous raconte sa misère.
    «A 7h, je suis allé avec ma femme à la gare ferroviaire pour prendre le train pour aller à Tazmalt. A ma grande surprise, on me dit que le train ne dépassera pas Akbou, car la voie ferrée est fermée au niveau du village Amirouche», déclare-t-il. Il enchaîne : «J’étais obligé de demander à ma femme de rentrer à la maison et de voyager seul, car les bus ne sont pas confortables, notamment en été. Heureusement, elle ne m’a pas accompagné. » Avec amertume, il dira qu’il est difficile de respecter ses rendez-vous dans ces conditions.
    Une pharmacienne exerçant à Ighil Ali sort de son silence pour exprimer sa colère. « Je devais aujourd’hui assurer la permanence du vendredi», déplore-t-elle. Une situation pénalisante et qui met les nerfs à fleure de peau. Ce n’est que vers 11h, à notre arrivée à Alaghen, que les voyageurs sont descendus pour se dégourdir les jambes…


    Auteur: Younès Saâdi
    REPORTERS.DZ
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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