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Les Suisses croient au surnaturel

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  • Les Suisses croient au surnaturel

    Selon un sondage, Dieu déserte l’esprit des Suisses au profit de croyances irrationnelles comme les anges ou les esprits. L’analyse de Christophe Monnot, sociologue des religions.

    Un sondage Internet réalisé par l’institut LINK et le portail Bluewin.ch vient tuer Dieu. Les Suisses ne seraient plus que 42% à croire en lui. Alors que plus de deux tiers des personnes interrogées croient en des créatures ou des forces surnaturelles: les anges (24%), les miracles (20%), la télépathie (17%), la réincarnation (14%), l’astrologie (13%), les esprits et les fantômes (9%). On constate donc qu’existence divine et surnaturel peuvent cohabiter. Explications de Christophe Monnot, professeur à l’Université de Lausanne.

    Est-ce pour cela que Halloween prend de l’ampleur?

    Non. Halloween est le fruit de la société de consommation qui réenchante une tradition. Tout comme Noël, qui a pris une ampleur consumériste, ou même l’Escalade, à Genève. Bien qu’Halloween parle d’esprits, elle ne révèle pas une croyance.

    Pourtant, les Suisses croient de plus en plus aux phénomènes surnaturels. C’est le retour au Moyen Age?

    Non, pas tout à fait. Au Moyen Age, superstition et surnaturel n’étaient pas à la carte. Tandis qu’aujourd’hui chacun fait son marché parmi de multiples croyances. Certains croient aux fantômes, mais pas à la cartomancie. Tout le monde ne craint pas de croiser un chat noir.

    Chacun bricole sa religion?

    Tout à fait, la religiosité est brouillée. Les individus conservent certaines choses des religions traditionnelles et y ajoutent des formes alternatives. Ils composent avec ce qui leur semble pertinent. Notre société hyperindividuelle produit des formes de croyance personnalisées, en fonction de valeurs personnelles.

    D’où la distanciation d’avec les Eglises historiques?

    Absolument. Même s’il faut prendre ce sondage avec des pincettes, il confirme la tendance à la sécularisation. En Suisse, moins de 20% des catholiques ne pratiquaient pas en 1962, alors qu’ils sont 70% en 2009. Les athées représentent 10%. A chaque génération, les Suisses se distancient un peu plus des religions historiques.

    Comment sera le croyant de demain?

    Impossible à dire, on se trompe toujours à pronostiquer sur les générations futures. Il y a une zone énorme de croyances plus ou moins institutionnelles, plus ou moins vécues, plus ou moins transformées. De là peuvent émerger de nouvelles formes dont on ne sait rien.

    Avec les démons et la magie, revient-on au paganisme?

    Le paganisme n’est pas totalement mort avec le christianisme, il s’est adapté. Chez les catholiques, par exemple, la Fête-Dieu est une adaptation d’un rite païen, et à Lourdes on a utilisé des croyances populaires pour en faire un pèlerinage. Le syncrétisme n’est pas un phénomène nouveau.

    Pourquoi les anges cartonnent-ils?

    L’ange est multiculturel, présent chez les chrétiens, chez les musulmans et dans les mouvements new age. Comme une des valeurs de notre société est le bien-être et l’épanouissement personnel, il est logique qu’il soit plus prisé que le diable ou les démons!

    (Le Matin)
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