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Le Captagon, la drogue des terroristes

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    Le Captagon, drogue euphorisante, voire déshumanisante, apparaît être de plus en plus utilisée dans les rangs des jihadistes et des candidats aux attentats-suicides.

    L’auteur de l'attentat de Sousse en Tunisie, en juin dernier, était sous l'emprise du Captagon. Selon Le Point, des seringues du même produit ont été retrouvées dans différents lieux où ont habité Salah Abdeslam, commanditaire présumé des attaques sanglantes perpétrées à Paris vendredi 13 novembre, et certains de ses complices.

    Le Captagon est constitué de fénéthylline, une amphétamine inscrite sur la liste des substances psychotropes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 30 ans. Le produit est réputé pour permettre à qui l’avale ou se l’injecte de se procurer un sentiment de force sans commune mesure, de se sentir invincible. « Comme toutes les autres amphétamines, cette drogue entraîne une résistance à la fatigue, une vigilance accrue et une perte de jugement. Elle donne l’impression à celui qui la consomme d’être tout puissant, d’être le “roi du monde” en quelque sorte », expliquait le professeur Jean-Pol Tassin, neurobiologiste de l’INSERM et spécialiste des addictions, dans les colonnes du magazine Sciences et avenir.

    Une fois les effets du Captagon diminués, c’est une forme de psychose, d’altération des fonctions mentales, d’euphorie suivie de dépression qui s’installe. Un état physique durant lequel aucune douleur ni aucune peur ne sont ressenties. Ainsi, si un terroriste est interpellé alors qu’il est sous l’emprise de cette drogue, il ne pourra en aucun cas être perméable à quelque pression de ce soit, physique comme psychique.

    Une déshumanisation totale

    Des rescapés de la tuerie du Bataclan racontent que les assaillants avaient l’air totalement déshumanisés et shootés durant leur assaut, un comportement qui correspondrait aux effets que provoque ce psychotrope. Personne n'a oublié les images amateurs de l’auteur de l’attentat de Sousse : Seifeddine Rezgui, arme à la main, marcher en souriant sur la plage. Sous l'emprise de cette drogue, tuer devient pour ces hommes un acte totalement dénué de sens.

    Le Captagon est aujourd’hui vendu aussi bien aux combattants de l’Armée syrienne libre qu’à ceux du Front al-Nosra ou du groupe Etat islamique. Un commerce des plus lucratifs pour les trafiquants de drogue de la région, facilité par le chaos qui règne en Syrie. « Aujourd’hui tout le monde s’en fiche de la religion », ironise l’un d’eux alors que la consommation de drogues est illicite en islam.

    Une drogue « populaire » dans le monde arabe

    Si le Captagon est devenu l’apanage des kamikazes, cette drogue est depuis longtemps très courante dans le monde arabe. Il y a une quinzaine d’années, ces petites pilules blanches produites en Turquie et en Syrie avaient pour destination principale les pays de la Péninsule arabique. Selon un rapport de l'UNODC (United Nation Office on Drugs and Crime), la pilule coûte quelques centimes au Liban et elle se revend plusieurs dizaines de dollars dans les pays du golfe Persique.

    Le 2 novembre dernier, la justice libanaise a inculpé pour trafic de drogue dix personnes, dont un prince saoudien, ayant tenté de faire sortir près de deux tonnes de pilules de Captagon dans un avion privé à destination de Riyad. Cette saisie constitue la plus importante jamais effectuée à l'aéroport de Beyrouth. En avril 2014, 15 millions de pilules de Captagon avaient été saisies dans le port de la capitale libanaise, cachées dans des conteneurs de maïs. Les autorités saoudiennes chargées de la lutte contre la drogue ont de leur côté annoncé ce 15 novembre avoir saisi 22,4 millions de pilules d'amphétamine en un an.

    RFI
    Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien
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